2018

2018

7 janvier 2018

Fini le livre Homo Deus de Yuval Noah Harari . Commencé  How Jesus Became God par Bart D. Ehrman.  Ces deux livres appellent des commentaires bien sûr, peut-être les prochains jours. Vu dans ce livre l’histoire merveilleuse de Philémon et Baucis.

Selon les Métamorphoses d’Ovide : A Zeus, qui leur demande d’exprimer un désir en récompense de leur hospitalité, Philémon répond après avoir consulté Baucis :

« Devenir vos prêtres et surveiller vos sanctuaires,

tel est notre souhait et, puisque que nous avons vécu unis des années,

que la même heure nous emporte tous deux, que jamais je ne voie le bûcher

de mon épouse, que jamais elle ne doive me dresser un tombeau. « 

« Esse sacerdotes delubraque uestra tueri

poscimus, et quoniam concordes egimus annos,

auferat hora duos eadem, nec coniugis umquam

busta meae uideam, neu sim tumulandus ab illa. »
 

Dans Poem a day :

Dear Mama (4)

 

Wanda Coleman

 

when did we become friends?

it happened so gradual i didn’t notice

maybe i had to get my run out first

take a big bite of the honky world and choke on it

maybe that’s what has to happen with some uppity youngsters

if it happens at all

 

and now

the thought stark and irrevocable

of being here without you
shakes me

 

beyond love, fear, regret or anger
into that realm children go
who want to care for/protect their parents
as if they could
and sometimes the lucky ones do

 

into the realm of making every moment
important
laughing as though laughter wards off death
each word given
received like spanish eight

 

treasure to bury within
against that shadow day
when it will be the only coin i possess
with which to buy peace of mind

“Dear Mama (4)” appeared in Heavy Daughter Blues: Poems and Stories, 1968–1986 (Black Sparrow Press, 1987).

15 janvier 2018

Regardé quatre films classiques sur les dangers de l’IA forte.

Eva, de Kike Maillo,  Ex Machina de Alex Garland, Transcendence de Wally Pfister, Her de Spike Jonze.

Le meilleur est sans doute Ex Machina.

17 janvier 2018

Envoyé une note à des amis sur les sujets brûlants de l’IA

Les questions relatives à la conscience de soi. Les machines AI peuvent-elles un jour acquérir la conscience de soi ? Et comment pourra-t-on s’en assurer ? J’en dirai peut-être quelques mots.

 

Les questions relatives à l’analyse et la vérification des décisions des décisions éventuelles prises par les machines AI. Comment prennent-elles des décisions ? Comment intégrer leurs « raisonnements » dans nos analyses ? Cette recherche est appelée XAI (explainable AI).  Voir l’article recommandé par Jean-Daniel :

https://www.nzz.ch/meinung/wie-sich-kuenstliche-intelligenz-uebertoelpeln-laesst-ld.1323885?mktcid=nled&mktcval=106_2017-10-25

 

Quel type de société doit-on prévoir si l’ Intelligence Artificielle Forte se réalise ? (Intelligence Artificielle Forte : Intelligence Artificielle capable de produire toutes les performances cognitives de l’être humain aussi bien au moins que tout être humain (y compris Einstein)).

18 janvier 2018

Vu  Pas Moi de Samuel Becket au théâtre du Galpon.  Ce n’est pas du théâtre de l’absurde. C’est du théâtre qui essaye d’aller jusqu’au plus profond de la tragédie humaine. Actrice : Clara Brancorsini.

20 janvier 2018

Petit voyage à Paris.

Musée Delacroix. Installé dans les appartements et l’atelier de Delacroix. Un peu maigre, mais un extraordinare portrait de Marie Madeleine.

 

Vu au théâtre du Rond Point « Toute ma vie j’ai fait des choses que je ne savais pas faire » de Rémi de Voos, avec Juliette Plumecoq-Mech. Extraordinaire monologue sur la « confession » d’un homme aggressé dans un bar…

21 janvier 2018

Musée Picasso. Exposition sur la vie et les œuvres de Picasso pendant l’année 1932. Passionant.

22 janvier 2018

Fondation Louis Vuitton. Exposition d’un certain nombre de chefs-d’œuvre prêtés par le Moma.

 

L’après-midi, master class par Gautier Capuçon sur le  concerto pour violoncelle de Saint Saens.

23 janvier 2018

Galeries anciennes de Paris. Découvert un petit libraire modeste et intéressant de livres anciens dans le Passage Verdeau. Retour à Genève.

29 janvier 2018

Ecrit un petit résumé des idées essentielles des deux premières parties de Homo Deus en vue d’une discussion de la Troisième partie avec des amis.

 

Le mérite essentiel du livre Homo Deus  est peut-être de prendre des distances par rapport à la nature humaine : qui sommes-nous réellement ? est-ce que nous sommes la merveille (peut-être déchue) célébrée par certaines religions ou par la tradition humaniste ? Rappelons les magnifiques lignes de Shakespeare dans Hamlet, qui se terminent aussi cependant par un gros doute :

 

« What a piece of work is man, How noble in reason, how infinite in faculty, In form and moving how express and admirable, In action how like an Angel, In apprehension how like a god, The beauty of the world, The paragon of animals. And yet to me, what is this quintessence of dust? Man delights not me; no, nor Woman neither; though by your smiling you seem to say so. »

 

-       l’homme a vaincu pour l’essentiel les grandes plaies du passé : la faim, les épidémies et la guerre.

-       Il peut se tourner vers trois grand nouveaux projets : assurer le bonheur, l’immortalité et la divinité. Etre dieu signifie participer activement à l’œuvre de création en modifiant sa propre nature. Ceci par génie biologique, génie cyborg ou génie de nouveaux êtres non organiques.

-       Les hommes sont des algorithmes. Nos émotions sont des algorithmes, la liberté est une illusion, nous sommes gouvernés par nos émotions.

-       L’homme a abandonné les religions traditionnelles pour une religion nouvelle : la religion de l’humanisme : l’homme est la mesure de tout (voir pages 256-7 l’humanisme en images). Résumé dans la phrase de Humboldt (p.262) qui est une sorte de devise humaniste : le but de la vie est « d’avoir pris dans sa sensibilité la mesure de tout ce qui est humain »

-       Il y a trois sortes d’humanisme : l’humanisme libéral, socialiste et évolutioniste. C’est l’humanisme libéral qui a prévalu à la fin du 20ème siècle.

 

La justification de la troisième partie est bien exprimée au bas de la page300 .

4 février 2018

Dans Poem-a-day

 

Alms

Edna St. Vincent Millay, 1892 - 1950

My heart is what it was before, 
A house where people come and go; 
But it is winter with your love,    
The sashes are beset with snow. 
 
 I light the lamp and lay the cloth,    
I blow the coals to
 blaze again; 
But it is winter with your love,    
The frost is thick upon the pane. 
 
 
I know a winter when it comes:    
The leaves are listless on the boughs; 
I watched your love a little while,    
And brought my plants into the house.  
 
I water them and turn them south,  
 
 I snap the dead brown from the stem; 
But it is winter with your love,—   
 I only tend and water them.  
 
There
 was a time I stood and watched    
The small, ill-natured sparrows’ fray; 
I loved the
 beggar that I fed,    
I cared for what he had to say,  
 
I stood and watched him out of sight;    
Today I reach around the door 
And set a bowl upon the step;    
My heart is what it was before,  
 
But it is winter with your love;    
I scatter crumbs upon the sill, 
And close the window,—and the birds    

May take or leave them, as they will.

6 février 2018

Bonheur et plaisir
 
Du Monde du 29.01.18 :
 

Le bonheur et le plaisir ne sont en effet pas identiques. Ce sont des phénomènes distincts, très dissemblables, et si nous ne le percevons pas, c’est ­essentiellement parce que l’industrie vend ses produits ou ses services en faisant passer l’un pour l’autre. Je compte sept grandes différences entre les deux, que chacun peut comprendre aisément.

Le plaisir est de courte durée, le bonheur de longue durée ; le plaisir est viscéral, le bonheur est spirituel ; le plaisir s’obtient en prenant, le bonheur a plutôt à voir avec donner ; le plaisir peut s’obtenir seul, le bonheur est généralement ­atteint au sein d’un groupe social ; le plaisir peut s’obtenir grâce à des substances, mais ce n’est pas le cas du bonheur. Le plaisir extrême peut conduire à l’addiction – c’est par exemple le cas pour l’alcool, la cocaïne, la nicotine et d’une manière générale pour les comportements susceptibles de procurer un plaisir ­ immédiat comme l’utilisation des réseaux ­sociaux ou des jeux vidéo, le shopping, le jeu, la pornographie… Pour tout cela, il existe une forme d’addiction, mais il n’y a rien qui ressemble à une addiction au bonheur.

Enfin, la septième et dernière différence est que plaisir et bonheur dépendent de deux neurotransmetteurs distincts : dopamine pour le plaisir, sérotonine pour le bonheur. Le plaisir et le bonheur sont localisés dans deux sites distincts du cerveau, mobilisent deux modes d’action différents, deux types de récepteurs différents…

Voir : The Hacking of the American Mind (Penguin, 2017, non traduit), le dernier livre du pédiatre et neuroendocrinologue américain Robert Lustig


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/01/29/reseaux-sociaux-sucre-l-occident-sous-dopamine_5248802_1650684.html#EEK4JWvLwmrUHVEw.99

7février 2018

χαλεπός -ή -ό [xalepós] Ε1 : (λόγ.) για δύσκολες περιόδους, περιστάσεις: Οι καιροί είναι χαλεποί για την πατρίδα μας.

10 février 2018

Petit voyage à Paris, avec Naïra. Premier soir, le Lapin Agile. Me donne envie de reprendre la guitarre…

11 février 2018

Vu l’ Avare, dans une assez bonne réalisation à l’Artistic Théâtre. Harpagon : Emmanuel Dechartre.

12 février 2018

De nouveau balade dans les arcades anciennes, Verdeau , passage Jouffroy etc.

13 février 2018

En train de lire un excellent roman de Julian Barnes :

18 février 2018

Vu Faust de Gounod au Théâtre des Nations. Pas extraordinaire.
 
 

Faust

John Osborn

Méphistophélès

Adam Palka

Marguerite

Ruzan Mantashyan

Valentin

Jean-François Lapointe 

Wagner

Shea Owens

Siebel

Samantha Hankey

Marthe

Marina Viotti

 

20 février 2018

Memento : Aller à  l’expo Georg baselitz à Bâle

25 février 2018

Références de livres à lire :

Daniel Ellsberg  The Doomsday Machine : Confessions of a Nuclear War Planner.

Enlightenment Now : A Manifesto for Science, Reason, Humanism, and Progress,  de Steven Pinker, Viking, février 2018, 576 p.

26 février 2018

Lu un livre recommandé par un ami : Marie Darrieussecq  Notre vie dans les forêts.

Une sinistre histoire : dans un avenir envahi de robots et d’IA, une femme découvre que son existence a été  créée par clonage et planifiée par une classe de super riches comme réservoir d’organes pour leur assurer une vie perpétuelle.  Brrr… Les dernières lignes du roman sont étrangement belles et mélancoliques…

28 février 2018

Un rapport intéressant sur les dangers de l’IA :

https://img1.wsimg.com/blobby/go/3d82daa4-97fe-4096-9c6b-376b92c619de/downloads/1c6q2kc4v_50335.pdf

 

Voici le type de menaces :

Digital security. The use of AI to automate tasks involved in carrying out cyberattacks will alleviate the existing tradeoffbetween the scale and efficacy of attacks. This may expand the threat associated with labor-intensive cyberattacks (such as spear phishing). We also expect novel attacks that exploit human vulnerabilities (e.g. through the use of speechsynthesis for impersonation), existing software vulnerabilities (e.g. through automated hacking), or the vulnerabilitiesof AI systems (e.g. through adversarial examples and data poisoning).

Physical security. The use of AI to automate tasks involved in carrying out attacks with drones and other physical systems(e.g. through the deployment of autonomous weapons systems) may expand the threats associated with these attacks. We also expect novel attacks that subvert cyber- physical systems (e.g. causing autonomous vehicles to crash) or involve physical systems that it would be infeasible to direct remotely (e.g. a swarm of thousands of micro-drones).

Political security. The use of AI to automate tasks involved in surveillance (e.g. analysing mass-collected data), persuasione.g. creating targeted propaganda), and deception (e.g. manipulating videos) may expand threats associated with privacy invasion and social manipulation. We also expect novel attacks that take advantage of an improved capacity to analyse human behaviors, moods, and beliefs on the basis of available data. These concerns are most significant in the context of authoritarian states, but may also undermine the ability of democracies to sustain truthful public debates.

2 mars 2018

Vu la pièce de Oscar Wilde  Of the importance of being earnest par des amateurs du GEDS. Excellente performance ! Ma vieille amie Frances Favre dans le rôle de la mère : excellent.

Oscar Wilde est toujours amusant mais aussi irritant, comme dit dans un article dans NYRB LXV, 4 March 8, 2018 . p. 20 :  (Wilde’s) incessantly and sometimes insufferably witty marionettes.

3 mars 2018

Livres à lire :

6 mars 2018

Une amie, qui s’enfonce dans la nuit de Altzheimer répète souvent ces vers de Pedro Calderón de la Barca : un souvenir d’enfance ?

 

¡Ay mísero de mí…

¡Ay mísero de mí, y ay, infelice!

Apurar, cielos, pretendo,
ya que me tratáis así
qué delito cometí
contra vosotros naciendo;
aunque si nací, ya entiendo
qué delito he cometido.
Bastante causa ha tenido
vuestra justicia y rigor;
pues el delito mayor
del hombre es haber nacido.

 

10 mars 2018

Vu  Sémiramide à l’opéra transmis depuis le Met.

Sémiramide : Angela Meade

Arsace  Elizabeth DeShong

Assur  Ildar Abdrazakov

Oroe  Ryan Speedo Green

18 mars

Démocrite :

« celui qui sait jouir du peu qu'il a est toujours assez riche « 

« Je voudrais, continua Démocrite, que l'Univers entier se dévoilât tout d'un coup à nos yeux. Qu'y verrions-nous, que des hommes faibles, légers, inquiets, passionnés pour des bagatelles, pour des grains de sable ; que des inclinations basses et ridicules, qu'on masque du nom de vertu ; que de petits intérêts, des démêlés de famille, des négociations pleines de tromperie, dont on se félicite en secret et qu'on n'oserait produire au grand jour ; que des liaisons formées par hasard, des ressemblances de goût qui passent pour une suite de réflexions ; que des choses que notre faiblesse, notre extrême ignorance nous portent à regarder comme belles, héroïques, éclatantes, quoiqu'au fond elles ne soient dignes que de mépris ! Et après cela, nous cesserions de rire des hommes, de nous moquer de leur prétendue sagesse et de tout ce qu'ils vantent si fort. »

 

Aristote :

Selon Aristote, ce principe « dont le ciel et la nature dépendent » est aussi Vie. D’ailleurs il est la vie la plus excellente et parfaite, un type de vie qui n’est accordé aux hommes que pour un temps bref : la vie de l’entendement, l’activité contemplative. L’objet de cette contemplation est aussi le plus excellent, qui ne peut être que Dieu lui-même. Dieu est entendement qui s’entend lui-même, contemplation de sa propre intelligence.

C'est à ce principe, sachons-le, qu'est suspendu le monde, et qu'est suspendue la nature. Cette vie, dans toute la perfection qu'elle comporte, ne dure qu'un instant pour nous. Mais lui, il en jouit éternellement, ce qui pour nous est impossible; sa félicité suprême, c'est l'acte de cette vie supérieure.

[…]

Si donc Dieu jouit éternellement de ce suprême bonheur, que nous, nous ne goûtons qu'un moment, c'est une chose déjà bien admirable; mais, s'il y a plus que cela, c'est encore bien plus merveilleux. Or, il en est bien ainsi ; et la vie appartient certainement à Dieu, puisque l'acte de l'intelligence, c'est la vie même, et que l'intelligence n'est pas autre chose que l'acte. Ainsi, l'acte en soi est la vie de Dieu ; c'est la vie la plus haute qu'on puisse lui attribuer; c'est sa vie éternelle; et voilà comment nous pouvons affirmer que Dieu est l'être éternel et l'être parfait. Donc, la vie, avec une durée continue et éternelle, est son apanage; car Dieu est précisément ce que nous venons de dire.

Métaphysique, XII, 7, 1072 b

http://philosophieancienne.over-blog.com/page-5071988.html

 

17 mars

Discussion au groupe « Coutau ».  Sujet Homo Deus de Hariri.

Nous discutons uniquement de la troisième partie. La première et le deuxième parties sont résumés ici :

HOMO DEUS : LES IDEES ESSENTIELLES DES DEUX PREMIERES PARTIES POUR LA DISCUSSION DE LA TROISIEME

 

Le mérite essentiel du livre Homo Deus  est peut-être de prendre des distances par rapport à la nature humaine : qui sommes-nous réellement ? est-ce que nous sommes la merveille (peut-être déchue) célébrée par certaines religions ou par la tradition humaniste ? Rappelons les magnifiques lignes de Shakespeare dans Hamlet, qui se terminent aussi cependant par un gros doute :

 

« What a piece of work is man, How noble in reason, how infinite in faculty, In form and moving how express and admirable, In action how like an Angel, In apprehension how like a god, The beauty of the world, The paragon of animals. And yet to me, what is this quintessence of dust? Man delights not me; no, nor Woman neither; though by your smiling you seem to say so. »

 

-       l’homme a vaincu pour l’essentiel les grandes plaies du passé : la faim, les épidémies et la guerre.

-       Il peut se tourner vers trois grand nouveaux projets : assurer le bonheur, l’immortalité et la divinité. Etre dieu signifie participer activement à l’œuvre de création en modifiant sa propre nature. Ceci par génie biologique, génie cyborg ou génie de nouveaux êtres non organiques.

-       Les hommes sont des algorithmes. Nos émotions sont des algorithmes, la liberté est une illusion, nous sommes gouvernés par nos émotions.

-       L’homme a abandonné les religions traditionnelles pour une religion nouvelle : la religion de l’humanisme : l’homme est la mesure de tout (voir pages 256-7 l’humanisme en images). Résumé dans la phrase de Humboldt (p.262) qui est une sorte de devise humaniste : le but de la vie est « d’avoir pris dans sa sensibilité la mesure de tout ce qui est humain »

-       Il y a trois sortes d’humanisme : l’humanisme libéral, socialiste et évolutioniste. C’est l’humanisme libéral qui a prévalu à la fin du 20ème siècle.

 

La justification de la troisième partie est bien exprimée au bas de la page300 .

 

19 mars

Vu le film qui a gagné l’Oscar cette année : The Shape of Water. Pas mal. A la fin on cite un poème de Hakim Sanai

The way to You
lies clearly in my heart
and cannot be seen or known to the mind.
As my words turn to silence,
Your sweetness surrounds me.

20 mars

Premier spectacle du Gang of Les Grottes, mon petit groupe d’impro (en anglais) : une trentaine de personnes, très bon public…

Une amie du groupe me signale un poète grec moderne, qu’elle aime beaucoup : Kavafis, notamment son poème Ithaque  (www.kavafis.gr).

Je trouve une traduction par Yourcenar :

Ἰθάκη

Κείμενο (αυθεντικό): [ translittérer ]

Σὰ βγεῖς στὸν πηγαιμὸ γιὰ τὴν Ἰθάκη,
νὰ εὔχεσαι νἆναι μακρὺς ὁ δρόμος,
γεμάτος περιπέτειες, γεμάτος γνώσεις.

Τοὺς Λαιστρυγόνας καὶ τοὺς Κύκλωπας,
τὸν θυμωμένο Ποσειδῶνα μὴ φοβᾶσαι,
τέτοια στὸν δρόμο σου ποτέ σου δὲν θὰ βρεῖς,
ἂν μέν᾿ ἡ σκέψις σου ὑψηλή, ἂν ἐκλεκτὴ
συγκίνησις τὸ πνεῦμα καὶ τὸ σῶμα σου ἀγγίζει.

Τοὺς Λαιστρυγόνας καὶ τοὺς Κύκλωπας,
τὸν ἄγριο Ποσειδώνα δὲν θὰ συναντήσεις,
ἂν δὲν τοὺς κουβανεῖς μὲς στὴν ψυχή σου,
ἂν ἡ ψυχή σου δὲν τοὺς στήνει ἐμπρός σου.

Νὰ εὔχεσαι νά ῾ναι μακρὺς ὁ δρόμος.
Πολλὰ τὰ καλοκαιρινὰ πρωϊὰ νὰ εἶναι
ποὺ μὲ τί εὐχαρίστηση, μὲ τί χαρὰ
θὰ μπαίνεις σὲ λιμένας πρωτοειδωμένους·

νὰ σταματήσεις σ᾿ ἐμπορεῖα Φοινικικά,
καὶ τὲς καλὲς πραγμάτειες ν᾿ ἀποκτήσεις,
σεντέφια καὶ κοράλλια, κεχριμπάρια κ᾿ ἔβενους,
καὶ ἡδονικὰ μυρωδικὰ κάθε λογῆς,
ὅσο μπορεῖς πιὸ ἄφθονα ἡδονικὰ μυρωδικά.

Σὲ πόλεις Αἰγυπτιακὲς πολλὲς νὰ πᾷς,
νὰ μάθεις καὶ νὰ μάθεις ἀπ᾿ τοὺς σπουδασμένους.
Πάντα στὸ νοῦ σου νἄχῃς τὴν Ἰθάκη.
Τὸ φθάσιμον ἐκεῖ εἶν᾿ ὁ προορισμός σου.

Ἀλλὰ μὴ βιάζῃς τὸ ταξείδι διόλου.
Καλλίτερα χρόνια πολλὰ νὰ διαρκέσει.
Καὶ γέρος πιὰ ν᾿ ἀράξῃς στὸ νησί,
πλούσιος μὲ ὅσα κέρδισες στὸν δρόμο,
μὴ προσδοκώντας πλούτη νὰ σὲ δώσῃ ἡ Ἰθάκη.

Ἡ Ἰθάκη σ᾿ ἔδωσε τ᾿ ὡραῖο ταξίδι.
Χωρὶς αὐτὴν δὲν θἄβγαινες στὸν δρόμο.
Ἄλλα δὲν ἔχει νὰ σὲ δώσει πιά.

Κι ἂν πτωχικὴ τὴν βρῇς, ἡ Ἰθάκη δὲν σὲ γέλασε.
Ἔτσι σοφὸς ποὺ ἔγινες, μὲ τόση πείρα,
ἤδη θὰ τὸ κατάλαβες ᾑ Ἰθάκες τί σημαίνουν.

(στη μνήμη του Δρ Θωμά Ευθυμίου, που αγαπούσε τόσο τα καλά αναγνώσματα)

Ithaque

Texte (traduction) :

Quand tu partiras pour Ithaque,
souhaite que le chemin soit long,
riche en péripéties et en expériences.

Ne crains ni les Lestrygons, ni les Cyclopes,
ni la colère de Neptune.
Tu ne verras rien de pareil sur ta route si tes pensées restent hautes, s
i ton corps et ton âme ne se laissent effleurer
que par des émotions sans bassesse.

Tu ne rencontreras ni les Lestrygons, ni les Cyclopes,
ni le farouche Neptune,
si tu ne les portes pas en toi-même,
si ton cœur ne les dresse pas devant toi.

Souhaite que le chemin soit long,
que nombreux soient les matins d'été,
où (avec quelles délices !) tu pénètreras
dans des ports vus pour la première fois.

Fais escale à des comptoirs phéniciens,
et acquiers de belles marchandises :
nacre et corail, ambre et ébène,
et mille sortes d'entêtants parfums.
Acquiers le plus possible de ces entêtants parfums.

Visite de nombreuses cités égyptiennes,
et instruis-toi avidement auprès de leurs sages.
Garde sans cesse Ithaque présente à ton esprit.
Ton but final est d'y parvenir,

mais n'écourte pas ton voyage :
mieux vaut qu'il dure de longues années,
et que tu abordes enfin dans ton île aux jours de ta vieillesse,
riche de tout ce que tu as gagné en chemin,
sans attendre qu'Ithaque t'enrichisse.

Ithaque t'a donné le beau voyage :
sans elle, tu ne te serais pas mis en route.
Elle n'a plus rien d'autre à te donner.

Même si tu la trouves pauvre, Ithaque ne t'a pas trompé.
Sage comme tu l'es devenu à la suite de tant d'expériences,
tu as enfin compris ce que signifient les Ithaques.

Traduction de Marguerite Yourcenar

(en souvenir de notre regretté Dr. Thomas Efthymiou qui aimait la bonne lecture)

21 mars

Kavafis m’amène a un autre poème de lui (Second Odyssey) qui m’amène à ce mystérieux passage dans l’enfer de Dante, qui m’amène au texte suivant :

Dans une langue énigmatique, lors de l'évocation des morts de l'Odyssée, le devin Tirésias prédit à Ulysse un dernier voyage qu'il aura à accomplir après son retour à Ithaque jusqu'au pays des hommes qui ignorent le sel. Du coeur d'une grande flamme qui murmure comme une langue, au chant XXVI de l'Inferno, Ulysse raconte à Dante le voyage fou qu'il entreprit en plein océan, outre les colonnes d'Hercule, jusqu'au tourbillon des eaux qui engloutit son navire corps et biens. Né de la libre combinaison de ces deux passages célèbres, Ulysse, le navigateur aspirant au retour à Ithaque, se mue en voyageur téméraire et en aventurier. Les quinze textes de ce volume creusent le sillon d'une Seconde Odyssée "plus grande que la première peut-être" (Cavafis) en six langues (anglais, allemand, grec, français, italien et espagnol) dans l'original et en traduction. D' Ulysse d'Alfred Tennyson à Odyssée, livre XXIII de Jorge Luis Borges, ils remodèlent le voyage dantesque d'Ulysse par delà les colonnes et ses aventures merveilleuses connues de l'Odyssée. L'Ulysse errant sur toutes les mers, même parfois sur les terres, irrésistiblement attiré par le couchant, est l'Ulysse de la Seconde Odyssée. Rentré à Ithaque, il est déçu par le retour. Rêveur, inquiet, mélancolique, rongé par le désir de reprendre le large, il retrouve pour ce dernier voyage ses anciens compagnons et les lieux autrefois abordés. Mais rien n'est plus comme avant. Poètes, prosateurs et essayistes - souvent, comme Borges, en cette triple qualité - reviennent en grands lecteurs inspirés sur l'oracle mystérieux de Tirésias et sur la langue de feu de Dante. L'Odyssée se prolonge par l'Inferno sur les traces d'un chemin connu et inconnu à la fois. Fascination de l'énigme de l'oracle, murmure de la langue de feu, défi de la poésie homérique et dantesque, mythologie mélancolique, méditation sur l'existence et l'immortalité, la Seconde Odyssée c'est tout cela.

Qui est dans l’annonce d’un livre sur ce sujet que je m’empresse de commander

Seconde Odyssée - Ulysse de Tennyson a Borges

22 mars

Et voici la seconde Odyssée :

Second Odyssey

A great second Odyssey,
Greater even than the first perhaps,
But alas, without Homer, without hexameters.
 
Small was his ancestral home,
Small was his ancestral city,
And the whole of his Ithaca was small.
 
The affection of Telemachus, the loyalty
Of Penelope, his father’s aging years,
His old friends, the love
Of his devoted subjects,
The happy repose of his home,
Penetrated like rays of joy
The heart of the seafarer.
 
And like rays they faded.
 
                     The thirst
For the sea rose up with him.
He hated the air of the dry land.
At night, spectres of Hesperia
Came to trouble his sleep.
He was seized with nostalgia
For voyages, for the morning arrivals
At harbors you sail into,
With such happiness, for the first time.
 
The affection of Telemachus, the loyalty
Of Penelope, his father’s aging years,
His old friends, the love
Of his devoted subjects,
The peace and repose of his home
Bored him.
 
                    And so he left.
 
As the shores of Ithaca gradually
Faded away behind him
And he sailed swiftly westward
Toward Iberia and the Pillars of Hercules,
Far from every Achaean sea,
He felt he was alive once more,
Freed from the oppressive bonds
Of familiar, domestic things.
And his adventurous heart rejoiced
Coldly, devoid of love. A great second Odyssey,
Greater even than the first perhaps,
But alas, without Homer, without hexameters.
 
Small was his ancestral home,
Small was his ancestral city,
And the whole of his Ithaca was small.
 
The affection of Telemachus, the loyalty
Of Penelope, his father’s aging years,
His old friends, the love
Of his devoted subjects,
The happy repose of his home,
Penetrated like rays of joy
The heart of the seafarer.
 
And like rays they faded.
 
                     The thirst
For the sea rose up with him.
He hated the air of the dry land.
At night, spectres of Hesperia
Came to trouble his sleep.
He was seized with nostalgia
For voyages, for the morning arrivals
At harbors you sail into,
With such happiness, for the first time.
 
The affection of Telemachus, the loyalty
Of Penelope, his father’s aging years,
His old friends, the love
Of his devoted subjects,
The peace and repose of his home
Bored him.
 
                    And so he left.
 
As the shores of Ithaca gradually
Faded away behind him
And he sailed swiftly westward
Toward Iberia and the Pillars of Hercules,
Far from every Achaean sea,
He felt he was alive once more,
Freed from the oppressive bonds
Of familiar, domestic things.
And his adventurous heart rejoiced
Coldly, devoid of love.

 

Οδύσσεια δευτέρα και μεγάλη,
της πρώτης μείζων ίσως. Aλλά φευ
άνευ Ομήρου, άνευ εξαμέτρων.

Ήτο μικρόν το πατρικόν του δώμα,
ήτο μικρόν το πατρικόν του άστυ,
και όλη του η Ιθάκη ήτο μικρά.

Του Τηλεμάχου η στοργή, η πίστις
της Πηνελόπης, του πατρός το γήρας,
οι παλαιοί του φίλοι, του λαού
του αφοσιωμένου η αγάπη,
η ευτυχής ανάπαυσις του οίκου
εισήλθον ως ακτίνες της χαράς
εις την καρδίαν του θαλασσοπόρου.

Και ως ακτίνες έδυσαν.

                        Η δίψα
εξύπνησεν εντός του της θαλάσσης.
Εμίσει τον αέρα της ξηράς.
Τον ύπνον του ετάραττον την νύκτα
της Εσπερίας τα φαντάσματα.
Η νοσταλγία τον κατέλαβε
των ταξιδίων, και των πρωινών
αφίξεων εις τους λιμένας όπου,
με τί χαράν, πρώτην φοράν εμβαίνεις.

Του Τηλεμάχου την στοργήν, την πίστιν
της Πηνελόπης, του πατρός το γήρας,
τους παλαιούς του φίλους, του λαού
του αφοσιωμένου την αγάπην,
και την ειρήνην και ανάπαυσιν
του οίκου εβαρύνθη.
                        Κ’ έφυγεν.

Ότε δε της Ιθάκης αι ακταί
ελιποθύμουν βαθμηδόν εμπρός του
κι έπλεε προς δυσμάς πλησίστιος,
προς  Ίβηρας, προς Ηρακλείους στήλας,—
μακράν παντός Aχαϊκού πελάγους,—
ησθάνθη ότι έζη πάλιν, ότι
απέβαλλε τα επαχθή δεσμά
γνωστών πραγμάτων και οικιακών.

24 mars

Exercice réussi d’impro au Théâtre de la Cité Bleue, dans un workshop caritatif organisé par les Renegade Saints. Première impro en public…

26 mars

Excellent workshop au Geds sur l’art du comédien. L’animateur reprend le concept de Catharsis d’Aristote, pour caractériser le Sommet d’une pièce de théâtre. Ce sommet doit avoir un élément de surprise mais aussi d’inéluctabilité, comme la mort de Cordélia ou l’affrontement de Médée, couverte du sang de ses enfants, avec Jason.

27 mars

Réflexions sur le concept de catharsis en art, concept qui rejoint des réflexions antérieures. Envoyées à un ami.

For me catharsis is a summit of emotion, a cleansing of the soul, that is driven out of itself by the power of the art. And in great works of art, this summit is patiently prepared and built up by the work of art, be it music or poetry or fiction or theatre. And this is in good harmony with the definition you gave for the theatre: the logic and the apparent surprise drives you to a special emotional place, like in Medea or Lear. 

 

The most reliable definition by Aristotle is apparently in Politics (cited in Wikipedia french version):

 

« Nous voyons ces mêmes personnes, quand elles ont eu recours aux mélodies qui transportent l'âme hors d'elle-même, remises d'aplomb comme si elles avaient pris un remède et une purgation. C'est à ce même traitement, dès lors, que doivent être nécessairement soumis à la fois ceux qui sont enclins à la pitié et ceux qui sont enclins à la terreur, et tous les autres qui, d'une façon générale, sont sous l'empire d'une émotion quelconque pour autant qu'il y a en chacun d'eux tendance à de telles émotions, et pour tous il se produit une certaine purgation et un allègement accompagné de plaisir. Or, c'est de la même façon aussi que les mélodies purgatrices procurent à l'homme une joie inoffensive8. »

Opéra :

Cavalleria rusticana

 

Mise en scène

Emma Dante

Décors

Carmine Maringola

Costumes

Vanessa Sannino

Lumières

Cristian Zucaro

Chorégraphe

Manuela Lo Sicco

 

 

Santuzza

Oksana Volkova

Turiddu

Marcello Giordani

Mamma Lucia

Stefania Toczyska

Alfio

Roman Burdenko

Lola

Melody Louledjian*

 

 

I Pagliacci

 

Mise en scène

Serena Sinigaglia

Décors

Maria Spazzi

Costumes

Carla Teti

Lumières

Claudio De Pace

 

 

Nedda, alias Colombina

Nino Machaidze

Canio, alias Pagliaccio

Diego Torre

Tonio, alias Taddeo

Roman Burdenko

Beppo, alias Arlecchino

Migran Agadzhanyan*

Silvio

Markus Werba (17, 19, 21, 27 & 29 mars)
Mark Stone (23 & 25 mars)

 

17 mai 2018

Réunion du groupe « Coutau ». On continue avec le livre Homo Deus.

 

5 septembre 2018

Réunion du groupe Petitpierre. Discussion du livre de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle : L’Entraide, L’autre loi de la jungle.

Je soumets un petit résumé :

RESUME DU LIVRE DE PABLO SERVIGNE ET GAUTHIER CHAPELLE :

L’ENTRAIDE L’AUTRE LOI DE LA JUNGLE.

Les résumés d’idées du livre sont en caractères droits, mes commentaires sont en italique.

Pour l’essentiel le livre montre que l’esprit d’entraide, peut-être un  peu anthropomorphe (voir p. 27 la justification des auteurs), qui est lié à des concepts tels que « l’altruisme, la bonté, la gentillesse, l’association, l’égalité, les communs, l’empathie, ou la solidarité » (p. 25) ou également aux concepts de collaboration, mutualisation, coopération, égalitarisme etc, est une des armes que l’évolution a développées pour assurer la survie des individus et des espèces.

Cette arme ou fonctionnalité de l’entraide est particulièrement utilisée par la nature dans des conditions de stress dues à une compétition particulièrement rude entre espèces, ou entre groupements de la même espèce, ou à des circonstances extérieures difficiles, notamment environnementales.

Cette arme de l’entraide n’est pas du tout incompatible avec la situation de compétition économique effrénée dans laquelle nous sommes engagés, preuve en soit les innombrables programmes de construction d’esprit de groupe (team building) dans les entreprises. Ou les poussées nationalistes où tout un peuple est amené à marcher comme un seul homme…contre d’autres peuples.

Mais si l’on accepte l’idée que les grands défis de notre temps, notamment environnementaux, concernent l’humanité tout entière dans son ensemble, alors on peut accepter l’idée que la solidarité à l’échelle de la planète est une condition de notre survie. D’où les liens de l’instinct d’entraide avec les idées développées dans différents courants  (notamment MAUSS, ou le mouvement des convivialistes, p.24 c’est le côté franco-français du livre)

Le livre s’engage logiquement dans une suite de chapitres montrant les différents aspects du phénomène d’entraide dans la nature (y compris les hommes bien entendu).

Dans le chapitre 2, on voit l’entraide se développer à partir d’actes spontanément altruistes

Dans les chapitres 3 et 4 , on voit comment l’entraide se développe dans les petits et les grands groupes grâce à différents niveaux de réciprocité.

Dans le chapitre 5, on voit l’influence du monde extérieur au groupe : les autres groupes et l’environnement.

Dans le chapitre 6, le principe d’altruisme (ou d’entraide) est commenté et illustré par une série de considérations et d’exemples concernant notamment des manifestations entre membres de la même espèce et aussi entre espèces .

Dans l’annexe on décrit l’évolution du concept de sélection de groupes à travers notamment l’histoire tourmentée de la sociobiologie.

Le livre oscille un peu entre une optique anarchiste (le meilleur système est un système ou seuls les principes de bien commun et de solidarité doivent régir la collectivité, et donc mort au capitalisme) et une optique plus proche des observations de la nature (la solidarité, ou l’entraide, sont une des armes de la nature pour assurer la survie, mais sans exclure les autres, et donc acceptation du capitalisme et du libre marché, mais avec les régulations nécessaires).

A noter également la richesse de la liste des citations, qui montre l’intensité de la recherche.

A cela on peut ajouter que si les menaces sur notre planète doivent se confirmer de plus en plus, la régulation du libre marché doit devenir de plus en plus contraignante.

 

 

19 octobre 2018

Après une longue pause d’été, me voici de retour à mon journal.

Livres en cours de lecture :

Ullica Segerstrale   Defenders of the truth  The sociobiology debate

Maurice Bellet  Dieu, personne ne l’a jamais vu

20 octobre 2018

Jolie phrase dans le livre sur la sociobiologie : on l’a attaquée non pas pour des raisons scientifiques mais par peur de ce que certaines personnes pourraient en tirer après une lecture rapide…

25 octobre 2018

Tiré d’un livre Fantasyland discuté dans NYRB 28 juin 2018 :

A large proportion of the population, Andersen insists, holds firmly to beliefs that have been mapped and measured statistically by experts from survey research centers. For example:

« Two-thirds of Americans believe that “angels and demons are active in the world.” At least half are absolutely certain Heaven exists, ruled over by a personal God—not some vague force or universal spirit but a guy. More than a third of us believe not only that global warming is no big deal but that it’s a hoax perpetrated by a conspiracy of scientists, government, and journalists…. A quarter believe vaccines cause autism and that Donald Trump won the popular vote in the 2016 general election. A quarter believe that our previous president was (or is?) the Antichrist. A quarter believe in witches. »

6 novembre 2018

Réunion d’un groupe de discussion sur le livre de  Maurice Bellet : Dieu, personne ne l’a jamais vu.

Etonnante discussion entre des anciens élèves d’un collège très religieux, certains ayant gardé la foi, ou même étamt resté prêtres, et d’autres devenus complètement athées, mais tous ayant fait à peu près le même chemin, loin des dogmes mais quand même désireux de définir l’homme comme un peu plus qu’une simple machine.

Deux commentaires écrits au sujet de ce livre, le premier écrit il y a neuf ans pour un ami, l’autre écrit pour cette réunion.

Cher Jean-Marie

 

C’est un livre bien étrange que tu m’as fait lire (Maurice Bellet  Dieu, personne ne l’a jamis vu..). C’est une espèce d’incantation, de poème surréaliste, où l’auteur entre dans un rythme de phrases étranges, dont beaucoup n’ont aucun sens objectif, pour tenter de cerner ce qu’il reste de sa foi en Dieu.

Ce qui était intéressant, dans notre dernière discussion, c’est à quel point il y a un « esprit du temps » qui transparaît dans les positions apparemment opposées, chez les athées tel que Comte Sponville ou chez les croyants comme toi, il y la conviction que le Dieu-pharaon, qui s’occuperait de tout, superviserait tout, surveillerait tout (le Zeus des tragédies de Sophocle) , ne peut pas exister. Et il y a la conviction que la valeur la plus grande c’est la « communion humaine »

Pour revenir au livre, une chose m’a frappé : c’est le sentiment de panique totale que l’auteur éprouve à l’idée d’admettre ou de découvrir que Dieu n’existe pas et que l’homme est seul. Dans mon cheminement personnel, il n’y a pas du tout cette panique : nous devons remplir notre destin d’homme, quel qu’il soit, et notre dignité première, et notre responsabilité,  est d’être libre de réfléchir à notre condition humaine.

Il y a aussi malheureusement dans ce livre des scories de la pensée chrétienne traditionnelle : par exemple l’obsession du sexe (p.36) et le défi de la science (p.75). S.Augustin déjà disait que le désir de comprendre le monde est préjudiciable à la santé morale et à la recherche de la vérité. Dans cette vision du monde, la science doit être illuminée par la foi, alors que c’est plutôt le contraire qu’il faudrait faire.

Mais, comme je l’ai dit plus haut,  ce qui frappe le plus dans ce livre, c’est à quel point il y a un esprit du temps : s’éloigner de la vision rationaliste de la religion, la vision à la S.Thomas, mène soit à l’ahtéisme, soit à cette religion purement intuitive décrite dans le livre dont nous parlons. Mais dans les deux cas, la communion humaine prend un rôle central. De nouveau à titre personnel, je dois dire que je ressens de plus en plus de solidarité avec mes frères humains qui traversent cette vie en même temps que moi. Quand j’étais jeune, la charité était partiellement égocentrique, un moyen de faire son salut. Lorsqu’on ne croit plus qu’il existe un Dieu qui nous surveille et qui nous récompensera un jour pour nos bonnes actions, la communion avec nos frères humains devient plus  altruiste, c’est une solidarité pour tous ces gens qui rencontrent les mêmes problèmes et les mêmes joies que moi dans cette brève aventure.

S’éloigner de la rationalité c’est aussi  reconnaître que Dieu est inconnaissable, qu’il ne nous parvient que par l’amour entre les hommes. Mais c’est là un des beaux aspects de la religion juive et de la religion musulmane.

Et c’est contre cet aspect de cette religion que notre cher Benoît XVI, délicieux de valeurs surannées, a fait son fameux discours de Ratisbonne. Il croit encore que Dieu est accessible par la raison : quel orgueil ! à quelqu’un qui appartient à une tradition qui a été incapable de reconnaître toutes les grandes avancées de l’esprit humain dans les derniers siècles, prétendre connaître Dieu par la raison alors qu’on n’est même pas capable de reconnaître que la Terre tourne autour du soleil, quelle arrogance imbécile…

C’est un livre étrange que tu m’as fait lire, un livre pour finir assez désespéré….C’est le livre de quelqu’un qui ne croit plus en Dieu, et qui n’ose pas se l’avouer…Mais c’est un livre qui vaut la peine d’être lu, pour comprendre son temps, mais aussi à cause de l’admirable citation d’une épitre de S.Jean dont il tire toute son inspiration.

 

J’espère que tu ne m’en voudras pas de ces quelques réflexions

COMMENTAIRES SUR LE LIVRE de M.Bellet  Dieu personne ne l’a jamais vu.

 

Il y a, semble-t-il 5 constituants du phénomène religieux.

 

  1. L’aspect métaphysique : y a-t-il un ou des êtres qui ont créé le monde et nous gouvernent (punissent, récompensent, aident etc)
  2. La vie après la mort, éventuellement un système de récompenses et de punitions.
  3. Les prières : on demande de l’aide, des faveurs, ou on recherche simplement un contact plus ou moins mystique.
  4. L’extase mystique : on recherche par le silence, la méditation ou la prière un contact avec une lumière et une paix .
  5. Des règles de vie en général pour nos relations avec nos frères humains en particulier pour des activités de solidarité ou d’amour.

 

On peut peut-être dire que  notre génération a progressivement renoncé à se prononcer sur les points 1 et 2, et les générations qui nous suivent y sont généralement indifférentes. Tous, croyants ou incroyants, ont renoncé au « Dieu pharaon » de notre éducation religieuse traditionnelle, ou préfèrent ne pas trop y penser.

 

Le commentaire que l’on entend parfois : s’il n’y a rien après la mort, alors la vie n’a pas de sens,  est un commentaire que les générations qui nous suivent font rarement.

 

Pour les croyants tels que l’auteur du livre, le salut vient de l’amour entre les hommes, qui nous fait découvrir cette lumière qu’il voit en nous tous, et qui est selon lui un témoignage du divin. C’est  en retournant vers nos frères humains que nous pouvons redécouvrir le sens de notre vie.

 

Pour les incroyants, lorsque l’on pense que les points 1 et 2 sont des illusions, on fait un peu le même chemin : la seule valeur qui subsiste est la relation avec nos frères humains. Et c’est maintenant et ici qu’il faut aimer ceux qui nous entourent, il n’y aura pas de rattrapage possible dans une quelconque vie après la mort.

 

Le point d’arrivée est pratiquement le même, et j’ai apprécié ce livre car il découvre une réalité commune à beaucoup. C’est dans l’amour entre les hommes qu’on peut trouver un sens et une dignité à notre vie.

10 novembre 2018

Reçu d’un ami de la réunion de Friboourg, le texte suivant, très intéressant.

Glaube und Kirche

Oder: Da haben die Dornen Rosen getragen

Glaube und Kirche - gehört das zusammen? Nein, antworten 80 Prozent bei einer Umfrage, die noch läuft (https://wize.life). 50 Prozent sagen: „Ich glaube, gehe aber nie in die Kirche.“

Gehört das zusammen? Ja, antwortet der Katechismus der katholischen Kirche in den Abschnitten 166-169. Begründung: Träger des Glaubens ist die Kirche als Ganze, nicht der einzelne Mensch. Der Einzelne glaubt, indem er am Glauben der Kirche teilnimmt.

Was aber heißt: am Glauben der Kirche teilnehmen? Was denken dazu wohl die Menschen im Feistritztal? Tatsache ist: In Österreich besuchen heute zehn Prozent der 5,1 Millionen katholischen Christen regelmäßig den sonntäglichen Gottesdienst außerhalb der großen Feste. Vor 20 Jahren waren es noch doppelt so viele. Und Jahr für Jahr treten 50 bis 60 Tausend aus der Kirche aus. Ähnliches geschieht in der Schweiz.

Die Zeitschrift „Christ in der Gegenwart“ berichtet regelmäßig über diese Entwicklung. Aus Artikeln und Leserbriefen wähle ich einige Hinweise aus. Dabei entdecken wir: Die Frage nach dem Glauben wird oft falsch gestellt und wir stürzen in eine Falle. Zum Glück rettet uns das berührende Adventslied Maria durch ein Dornwald ging.

Warum bricht die Kirche zusammen?

Was vor unseren Augen abläuft, wird als „dramatischer Kirchenverlust“ erlebt. Aber eine echte Suche nach den Gründen, so die Kritik, findet nicht statt. Die Bischöfe meinen, mit der Zusammenlegung von Pfarreien sei es getan. Sie erleben bei ihren Besuchen volle Kirchen. Sie wollen nicht wahrhaben, dass die Zahl aktiver Kirchenmitglieder rasch abnimmt. Sie weigern sich, dringendste Reformen anzupacken. Wer mit jüngeren Menschen spricht, muss erfahren, dass sie sich nicht mehr für die Kirche als Institution interessieren.

Manche sagen, die Kirche breche zusammen, weil die Menschen den Glauben verlieren. Das ist falsch, betont ein Laientheologe: Nicht der Glaube der Menschen verdunstet, sondern das, was die Kirche lehrt; es wird nicht verstanden und interessiert kaum jemanden. Die „Kunden“ bleiben weg, weil sie sich nicht mehr angesprochen fühlen. Und er fragt: Wie lange wollen Kirchenführung und Theologen noch zuschauen? Es ist verantwortungslos, die Menschen mit theologischen Aussagen und Dogmen abzuspeisen, die in einer Sprache daherkommen, über die viele nur noch milde lächeln.

Glauben im Wandel

Kann sich ändern, was uns die Kirche zu glauben vorlegt? Kann es in einer anderen Sprache daher kommen? Mit anderen Bildern? Dazu sagt der Katechismus der katholischen Kirche: „Wir glauben nicht an Formeln, sondern an die Wirklichkeiten, die diese ausdrücken und die der Glaube uns zu ‚berühren‘ erlaubt“ (170).

Diese Aussage wird leicht übersehen. Aber wenn wir sie bis in ihre Tiefe ausloten, eröffnen sich weitreichende Möglichkeiten: den Wandel der Glaubenslehre mitgestalten, der im Gang ist. Der Theologe Michael Seewald hat dazu ein klärendes Buch veröffentlicht: Dogma im Wandel. Wie Glaubenslehren sich entwickeln. Er hält fest: „Das Wort des Dogmas ist nicht das Wort Gottes, sondern ein Wort der Kirche, durch das diese verbindlich versucht, das Wort Gottes in die Zeit hineinzusprechen.“ Dabei zeigt sich, dass der Spielraum für Veränderungen grösser ist als manche meinen. Selbst Dogmen können verfallen:

Das Konzil von Florenz (1438–1445) hat verkündet: Nur wer zur katholischen Kirche gehört, kann ewige Seligkeit erlangen. Heiden und Juden, Ungläubige und Abtrünnige verfallen nach dem Tod „dem ewigen Feuer“. Dieses Dogma hat sich inzwischen in Luft aufgelöst, spätestens seitdem das letzte Konzil (1962-1965) die Religionsfreiheit verkündet hat.

Ähnlich die Erbsünde. Kaum ein Theologe nimmt heute noch die Erzählung vom Sündenfall Adams als Begründung einer Erbsünde ernst. Die meisten halten die überlieferte Lehre als bedeutungslos. Sie fragen: Warum halten die Seelsorger daran fest?

In Verbindung damit stand eine andere Irrlehre: Wenn Kinder ungetauft sterben, gehen sie in die Vorhölle, die zwischen Himmel und Hölle liegt, und „bleiben dort in alle Ewigkeit“. Ältere Menschen erinnern sich noch daran, in welche Schmerzen diese Lehre die Eltern stürzte, wenn ihr Kind vor der Geburt starb – oder vor der Taufe. Erst 2007 erklärte der Vatikan, eine Vorhölle gebe es nicht, habe es nie gegeben.

Wirklichkeiten hinter Formeln und Bildern

Spätestens hier zeigt sich, wie eng der Glaube im landläufigen Sinn mit Formeln verknüpft ist. Es wird gefragt: Stimmst du dieser oder jener Vorstellung zu? Damit geraten wir in die Falle. Auch Glaubens-Umfragen stecken darin. Sie rechnen damit, dass sich „Glaube“ auf bestimmte Sätze bezieht. Etwa:

  • Glaubst du an Gott als persönliche höhere Macht: allmächtig, gut und gerecht? Aber diese Vorstellung hält unserer modernen Wirklichkeit nicht Stand. Andere Denkbilder breiten sich in unserer Werde-Welt aus. Wie sind nun die Gebete, wie sind die Fürbitten zu ändern?
  • Glaubst du an die Jungfrauengeburt? Aber das ist keine biologische Aussage, sondern ein poetisches Sinnbild. Es bedeutet Neuanfang und Aufbruch.
  • Glaubst du, dass Jesus den Tod auf sich nahm, um die Sünde Adams zu sühnen und den Zorn des Vaters zu besänftigen? Aber das ist eine gotteslästerliche Vorstellung.
  • Glaubst du an seinen Abstieg in die Hölle, an seine Auferweckung? Aber das ist kein historisches Ereignis, keine Wiederverkörperung. Es wird gemeinsam als gewaltiges Urbild für das Erwachen des Selbst aus der inneren Hölle erzählt und gefeiert.
  • Glaubst du an ein Leben nach dem Tod? Aber lassen wir das offen. Das Anliegen der Bibel ist nicht das Leben nach dem Tod, sondern das Leben im Jetzt.

Dornen tragen Rosen

Das war die Falle: Wir meinten, Glauben bedeute, Sätze für wahr zu halten. Aber in der biblischen Welt bedeutet Glauben etwas anderes: Vertrauen ins Leben haben, Urvertrauen ins Geheimnis des Lebens.

Ein solches Bild des Urvertrauens besingen wir im Lied Maria durch ein Dornwald ging. Die adventliche Gestalt geht durch den dürren Dornwald des Lebens, „der hat sieben Jahr kein Laub getragen“. Wir selber sind diese Gestalt. „Unter dem Herzen“ tragen wir die Sehnsucht nach einem heilen Zustand: ein „Kindlein ohne Schmerzen“. – „Da haben die Dornen Rosen getragen.“ Ja, unser dorniges Leben kann Rosen tragen: eine berührende Erfahrung.

In diesem Licht sind die üblichen Glaubens-Umfragen überholt. Wir vergessen sie und begehen Weihnachten als menschheitliche Feier des Urvertrauens. Wir glauben nicht an Formeln, sondern an Wirklichkeiten, die das Vertrauen uns zu berühren erlaubt.

Alois Odermatt

 

20 novembre 2018

Liste non exhaustive des livres sur mon bureau, à moitié lus, mais que j’aimerais reprendre…

Thierry Magnin  Penser l’humain  Livre envoyé par un ami qui aimerait que je le lise pour lui…

Malgré l’aspect très religieux, ce livre me semble intéressant car c’est une tentative non dogmatique pour conserver à l’homme une dignité au delà de celle qu’on doit à une pure machine biologique ?

Mazrice Zundel Hymne à la joie   Envoyé par un ami

David Graeber  Debt  The first 5000 years  Commencé sur le Kindle mais que je veux reprendre sur un vrai livre, car il faut le lire crayon à la main.

Andrea Marcolongo La langue géniale   Livre d’une finesse incroyable sur la langue grecque

Ullica Segerstrale  Defenders of the truth  The sociobiology debate

George A.Hueco  Marx and sociobiology  Livre acheté après avoir lu la moitié du livre précédent

Alors, par quoi on commence ?

 

21 novembre 2018

Lu dans le Monde (21.11.18) une brève biographie de Rufolf Diesel, ingénieur allemand, socialiste et  très proche des idées de Proudhon, qui rêvait de faire du moteur de son invention, un instrument de retour à une société décentralisée et campagnarde, car donnant une indépendance énergétique aux petits entrepreneurs, et qui a en fait contribué par l’utilisation dans le transport maritime, à une mondialisation particulièrement brutale pour les petits entrpreneurs.

 

4 décembre 2018

 

Après la belle liste de livres à lire publiée le 20 novembre, qu’est-ce-que je lis ? Un roman policier, de Lawrence Osborne  Only to sleep, qui essaye de réssusciter Philip Marlowe. Bon bouquin, très bien écrit, mais….mais Chandler est tout simplement insurpassable !

 

Mais je reprends tout de même un des livres de la liste : Thierry Magnin  Penser l’humain .

 

Comme deviné ce livre est horriblement calotin, qui n’hésite pas à citer encycliques et papes à tour de bras, et prend la Bible comme un recueil d’idées transcendentales à interpréter ligne par ligne. Mais c’est un livre tout de même intéressant car il médite sur les conséquences des recherches sur l’IA et le transhumanisme. Une des idées intéressantes, qui retourne aux préoccupations de Belet, c’est l’importance qu’ont pour le développement des personnes humaines les contacts affectifs avec les autres hommes. On se construit par les autres, comme le répétait souvent un biologiste célèbre : Albert Jacquard. Et quand verra-t-on un ordinateur IA tomber amoureux d’un autre ordinateur, ou simplement inventer l’amitié ? La machine biologique qui est notre cerveau se construit d’une manière très affective, ce sera difficile à dupliquer dans une machine électronique…

 

Quelques pages intéressantes (pp.83 ss) sur le rôle de la mort dans la vie d’un homme. Cite Jacques Lacan, selon lequel la mort nous aide à vivre ! Si la vie était sans fin, l’homme deviendrait fou ! Combien d’hommes accepteraient, pour vivre éternellement, de voir leur esprit transféré dans une machine ? Combien choisiraient après une brève expérience dans leur machine de retourner dans leur corps proche de la mort, ne serait-ce que pour aimer une dernière fois ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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