2015
2015
9 janvier 2015
Je me souviens de deux vers :
Mille oiseaux morts, mille ailes brisées, gisent au fond de moi
Et ne voleront plus jamais.
Je n’arrive pas à me
souvenir de l’auteur.
Mais je trouve un écho à la fin d’un poème de Alcmane traduit par Quasimodo
Dormono le cime de’ monti
e le vallate intorno,
i declivi e i burroni;
dormono i
rettili, quanti nella specie
la nera terra alleva,
le fiere di selva, le varie forme di api,
i mostri nel fondo cupo del mare;
dormono le generazioni
degli uccelli dalle lunghe ali.
10 janvier 2015
Terminé
le livre de Robinson, 2312. Pas mal. Il y a de très belles pages, très poétiques. L’auteur imagine un monde dans lequel la Terre a été complètement abîmée et presque détruite par l’effet
de serre. Les hommes continuent cependant à poursuivre leurs querelles et leur égoïsme, leur beau système capitaliste et leurs nationalismes, mais certains d’entre eux ont aussi commencé à coloniser et terraformer
d’autres planètes, et à construire de petits mondes cylindriques en creusant des astéroïdes. Sur ces mondes nouveaux, on arrive parfois à établir une certaine cohérence politique et environnementale, et
sauver ainsi, dans une grande diversité, l’avenir de l’espèce humaine. Il y a évidemment des humanoïdes créés par des scientifiques irresponsables, on arrive à les rassembler, et à les neutraliser,
et comme on hésite à les détruire, ils nous ressemblent trop, on les expédie dans un vaisseau fermé de l’extérieur, très loin vers un autre système stellaire… Et, dans ce livre, il
y a effectivement un projet de surélever la Floride pour la remettre au dessus du niveau de la mer (voir entrée du 24 décembre).
11 janvier 2015
Journée « Je Suis Charlie » à Paris et dans toute
la France.
d’ Ormesson cite à la TV les derniers vers de la Divina Commedia
Voici, très beau en effet :
A l’alta fantasia qui mancò possa;
ma già volgeva il mio disio e ‘l velle,
sì come rota ch’igualmente è mossa,
l’amor che move il sole e l’altre stelle.
Et voici le poem a day. Wintage de Amy Lowell
I will mix me a drink of stars,—
Large stars with polychrome needles,
Small stars jetting maroon and crimson,
Cool, quiet, green stars.
I will tear them out of the sky,
And squeeze them over an old silver cup,
And I will pour the cold scorn of my Beloved into
it,
So that my drink shall be bubbled with ice.
It will lap and scratch
As I swallow it down;
And I
shall feel it as a serpent of fire,
Coiling and twisting in my belly.
His snortings will rise to my head,
And I shall be hot, and laugh,
Forgetting that I have ever known a woman.
15 janvier 2015
Sortie du livre à
la mémoire de P. Tschopp, édité par Beat Burgenmeier, avec un petit article de moi sur la stratégie énergétique 2050 de la Confédération.
24 janvier 2015
Entendu un séminaire
dans le groupe de Gisin sur le projet D-Wave d’ordinateur quantique, par le Dr. Colin P Williams, l’un des artisans du projet de D-Wave. Je comprends enfin à quoi il peut servir. Il semble qu’il est capable de trouver très rapidement
le minimum d’une carte comprenant un grand nombre de sommets et de vallées, car il explore la carte en utilisant l’effet tunnel, contrairement à un ordinateur classique qui ne peut rien faire d’autre qu’aller systématiquement
d’un point à un autre pour chercher le minimum. Il semble en outre qu’ un grand nombre de problèmes peuvent être appliqués (mapped) sur ce problème de minimum, notamment le problème de trouver les caractéristiques
principales d’un visage, qui permettent presqu’à coup sûr de reconnaître quelqu’un. Une fois que l’ordinateur quantique a déterminé cette liste des caractéristiques principales, il peut transmettre
cette liste à un ordinateur classique pour l’appliquer. Cette collaboration entre ordinateur classique et ordinateur quantique se retrouve dans la science fiction 2314. Je pense que l’auteur a dû étudier les résultats
de D-Wave.
Et pourquoi ce nom D-Wave ? Et bien il semble que cela fasse référence à la D-Wave superconductivity, un grand espoir de trouver un supra à température ambiante, il y a une dizaine d’années…
29 janvier 2015
Entendu une séance de présentation de trois prix prestigieux acquis par des chercheurs de la Fac des Sciences : Gisin, Triscone et Gianmarchi. Et ils n’ont même pas pris la peine d’honorer le prof Mayor,
le pionnier des exoplanètes..Peut-être l’année prochaine..
31 janvier 2015
Contes d’Hoffmann au Met cinéma. Quelques merveilleux chanteurs : Vittorio Grigolo pour le rôle d’Hoffmann, Kate Lindsay
pour la Muse, Thomas Hampson pour Lindorf, Hibla Gerzmava pour Antonia/ Stella.
3 février 2015
Notes de lecture du livre de Naomi Klein This changes Everything
p. 37 Corrélation entre vision du monde et acceptation
des résultats scientifiques sur le changement climatique.
Les auteurs de l’étude classent sur la base de réponses à des questions générales sur la société entre « egalitarian-communatarian
» d’une part et « hierarchical-individualistic » d’autre part. Dans le segment des gens les plus fortement du premier groupe, 69 % croient que le changement climatique représente un grand risque pour l’humanité.
Dans le segment les plus fortement du deuxième groupe, seulement 11 % ont la même opinion.
Ce rejet des résultats scientifiques n’est pas un apanage de la droite. La gauche peut très bien refuser des faits avérés
parce qu’ils sont en contradiction profonde avec une vision du monde.
Entendu la conférence de BHL et Me Borman sur l’Iphigénie de Goethe. Amusant. BHL est insupportable de pédanterie et de vanité, mais il présente
une idée intéressante, en partant de la conclusion de l’Iphigénie de Goethe, dans laquelle ce ne sont pas les dieux qui décident de mettre fin à la malédiction des Atrides, mais Thaos qui pardonne à Iphigénie
dans une atmosphère de gentille et bêlifiante réconciliation générale. Les Lumières ont commis une faute fondamentale, de croire et faire croire que l’intelligence et la civilisation pourraient un jour venir à
bout de la méchanceté et la cruauté de l’homme.
4 février 2015
Iphigénie de Gluck, au Grand Théâtre. Les voix du Met sont plus belles…
Repéré un site amusant avec des
citations de Oscar Wilde, et probablement d’autres écrivains : http://www.goodreads.com/author/quotes/3565.Oscar_Wilde?page=1
Exemple : « You don't love someone for their looks, or their clothes, or for their fancy car, but because
they sing a song only you can hear. »
7 février 2015
Je me suis demandé parfois combien de libertés Quasimodo avait pris dans la traduction des lyriques grecs. Trouvé un site qui discute un poème de Alcmane
et qui donne quelques traductions différentes, avec une longue discussion sur l’art de la traduction
http://www.rivistazetesis.it/Alcmane.htm
Comme les sites ont tendance à disparraître, je reproduis ici toute la discussion
:
εὕδουσι δʼ ὀρέων κορυφαί τε καὶ φάραγγες
πρώονές
τε καὶ χαράδραι
φῦλά τʼ ἑρπέτ' ὅσα τρέφει μέλαινα γαῖα
θῆρές τʼ ὀρεσκώιοι καὶ γένος μελισσᾶν
καὶ
κνώδαλʼ ἐν βένθεσσι πορφυρέας ἁλός·
εὕδουσι δʼ
οἰωνῶν φῦλα τανυπτερύγων.
Assumiamo come punto di riferimento per il testo del frammento l’edizione di Alcmane curata da A. Garzya (Alcmane,
I Frammenti, a cura di A. Garzya, Napoli 1954, fr. 49, pp. 126 ss.):
"Dormono le cime dei monti e le gole, i picchi e i dirupi, e le schiere di animali, quanti nutre la nera terra, e le fiere abitatrici dei monti e la stirpe delle api e i mostri negli
abissi del mare purpureo; dormono le schiere degli uccelli dalle ali distese".
Traduzioni moderne:
1. Pascoli
Dormono de’ monti le vette e le valli
e i picchi e i burroni
e quanti esseri, che fogliano e che serpono, nutre la
nera terra,
e le fiere montane e la schiatta delle api
e i mostri nei gorghi dell’iridato mare,
e dormono degli uccelli
i popoli, dall’ampio alare
6. G.Perrotta
Dormono le cime dei monti
e gli abissi
e i promontori e le forre,
e le stirpi degli animali
che la nera terra nutre,
e le fiere montane
e la progenie delle api
e i mostri nei gorghi profondi
del mare di viola;
dormono le sirpi
degli uccelli
dalle lunghe ali.
2. Fraccaroli (1913)
Dei monti i greppi dormono
e le balze e i declivii
e le convalli e quanti
nutre la terra animali striscianti
e le fiere selvagge e la famiglia
dell'api, e quanti mostri entro
i recessi
stanno del mar purpureo,
e il popol tutto dei pennuti ach'essi
hanno chiuse le ciglia
7. F.M. Pontani
Dormono i vertici dei monti e i baratri,
le balze e le forre;
e le
creature della terra bruna,
e le fiere che ai monti s’acquattano, e gli sciami,
e i cetacei nel fondo del mare lucente.
Dormono le famiglie degli uccelli
fermo palpito d’ali.
3. Quasimodo
Dormono
le cime de’ monti
e le vallate intorno,
i declivi e i burroni;
dormono i rettili, quanti nella specie
la nera terra alleva,
le fiere di selva, le varie forme di api,
i mostri nel fondo cupo del mare;
dormono le generazioni
degli uccelli dalle lunghe ali.
8. A. Aloni
Dormono le cime dei monti e le gole,
i picchi e i dirupi,
le selve e gli animali, quanti ne nutre la nera terra,
le fiere montane e la famiglia delle api,
i pesci nel profondo del mare purpureo;
dormono le stirpi degli uccelli dalle lunghe ali.
4. M. Valgimigli
Dormono le grandi cime
dei monti,
e i dirupi e le balze,
e i muti letti dei torrenti;
dormono quanti
strisciano animali
sopra la terra nera;
e le fiere montane, e le famiglie
delle api;
dormono i mostri giù nel fondo
del buio-ceruleo mare;
dormono gli uccelli
dalle lunghe ali distese.
5. G. Mazzoni
(*)
De le montagne dormono le cime;
E i dirupi e i burroni e le valli ime;
E quante foglie ha in selve,
Quante montane belve
E quante serpi mai nudre la terra;
E le api, e i mostri che l'abisso serra
Del nereggiante mare,
E il popol degli augelli uso a volare
(*) E' la versione utilizzata dal compositore Giorgio Federico Ghedini (1892-1965) per la sua rielaborazione musicale (per voce grave e pianoforte).
9. E. Savino
Addormentate
guglie, strapiombi di rocce
macigni, crepacci,
vive cose che vanno, striano la terra madre
notturna, prede intanate nei sassi, api
del miele, zanne nel buio del mare perlaceo.
E addormentati i nidi degli uccelli scatto d'ali.
10. F. Ferrari
Dormono le cime dei monti e le gole
e le balze e le forre
e la selva e gli animali che nutre la terra scura
e le fiere montane e la stirpe delle api
e gli animali negli abissi del mare cangiante:
dormono
le specie degli uccelli dalle ali distese.
11. Mauro Pagani
Dorman e cimme di munti
E u fundu du ma"
E i prumuntoi luntan
E i precipizi
Dorme a stirpe de bestie
Ch'a taera neigra impe
E bestie feruxi di munti
E a famiggia
de avie
E i mustri nt'i gurghi prufundi
Du ma" de viola
Dorman e stirpi di ouxelli
Dae ae grandi
Staneutte durmiò
Staneutte durmiò anche mi
(Traduzione-rielaborazione in dialetto genovese musicata dal musicista e compositore
Mauro Pagani: vedi
http://www.youtube.com/watch?v=y-ll5kuSXX4&feature=related)
Qualche riflessione sulle traduzioni italiane di Alcmane
Rileveremo innanzitutto quanto sia difficile per il
traduttore italiano trovare il giusto tono. Un evidente disagio di fronte alla rigorosa essenzialità del dettato alcmaneo induce qualche traduttore a moltiplicare i termini: ad esempio la duplice anafora di e!udousi (vv. 1 e 6) diviene una triplice
anafora in Quasimodo e addirittura una quadruplice anafora in Valgimigli: è inutile rilevare come simili interpolazioni (tra l’altro non giustificate da alcuna esigenza della lingua d’arrivo) sconvolgano l’architettura generale del
brano. La tendenza a sovrabbondare trova la sua massima espressione in Valgimigli («...le grandi cime ... i muti letti dei torrenti; ... giù nel fondo del buio-ceruleo mare»), ed è una situazione sorprendente, perché tutti
sappiamo quale fine vena critica e quale capacità di penetrare i classici antichi avesse Valgimigli. Ma anche nella versione di Quasimodo non mancano aggiunte fuorvianti: «le vallate intorno ... i rettili, quanti nella specie ... »: retaggio
forse di una tradizione retorica che mira all’enfasi e all’effetto, una tradizione che certo era estranea ad Alcmane. Nel testo leggiamo fûla ... génoj ... fûla, con una variazione e una ripetizione: nessuna delle versioni proposte
riproduce questo schema, e tutti decidono di sopprimere uno o due di questi sostantivi. Altro motivo per cui la versione di Quasimodo si segnala è la volontà di privilegiare i legami asindetici (p.es. « le fiere di selva, le varie forme
di api, i mostri nel fondo cupo del mare»), incrinando anche in questo la struttura originaria del frammento, in quanto al lungo distendersi della descrizione e al ritmo lento determinato dal polisindeto subentra una sintassi spezzata e un ritmo faticoso.
Pascoli, in genere misurato e teso a una letteralità in qualche caso persino esagerata nel suo assoluto rigore e di faticosa lettura, ci offre un incredibile «quanti esseri, che fogliano e che serpono»: la sua versione presume la lezione
(congetturale) fûlla che si trova nell’edizione dei lirici curata da Bergk, ma fûlla sono le foglie, non gli esseri che fogliano (!): anche in questo caso l’avere posto sullo stesso piano fûlla e çrpetá, quasi che
fossero entrambi forme verbali, contribuisce a intaccare la struttura originaria del frammento. Anche in Pascoli, comunque, si nota un sostanziale disagio di fronte all’originale: col fine di ottenere un effetto di solennità si opera intenzionalmente
scegliendo parole che appartengono a un registro molto elevato: e l’appartenenza alla lingua poetica di un determinato termine lo fa preferire anche se la sua rispondenza a una determinata parola dell’originale è molto relativa: p.es. «nei
gorghi dell’iridato mare» per pofuréaj. Anche a Pontani non basta rendere ðreskÐoi con ‘abitanti dei monti’ o simili: si ricorre all’espressione «che ai monti s’acquattano». È obiettivamente
difficoltosa la resa dei composti bimembri greci del tipo ×ododáktuloj: la resa analitica (dalle dita di rosa o che ha le dita di rosa) comporta un’alterazione del ritmo originario, perché impone più parole di fronte a una
sola parola del testo, la resa letterale non è possibile se non in quei casi in cui un composto equivalente è consentito da una tradizione preesistente (piè-veloce), lo stato costrutto (l’aurora dita di rosa) è molto amato
nelle traduzioni del nostro secolo, ma costituisce un’aperta violazione delle norme sintattiche italiane, ed è comunque soluzione di ripiego perché l’espressione italiana non si realizza come unità e non si configura come attributo.
Nel caso di tanupterúgwn, che contiene nella prima parte un elemento ampiamente attestato in molte lingue indeuropee, ma non più conservato in greco se non come primo membro di composti, si ha in più la difficoltà di una resa precisa
del contenuto: ciò spiega perché le ali degli uccelli di Alcmane siano ora lunghe ora ampie: riappare la tendenza di Pascoli ad avvalersi di lessemi alti («dall’ampio alare») e la tendenza di Valgimigli ad abbondare («dalle
lunghe ali distese»): soluzione originale, ma lontanissima dal testo, è quella di Pontani («le famiglie degli uccelli fermo palpito d’ali»).
L’intraducibilità del lirico greco ha ragioni obiettive. Abbiamo già
visto che ogni parola e ogni immagine del brano di Alcmane ha precisi antecedenti in Omero. Alcmane è pienamente inserito in una tradizione poetica che non è più la nostra: per Alcmane la terra è mélaina come il mare è
purpureo, gli uccelli sono tanuptérugej e le fiere ðreskÐoi: è una preoccupazione nostra stabilire se il mare è purpureo perché ribolle o se purpureo allude a un colore (e in tal caso quale: un colore specifico, un’idea
generica di scuro, un’idea di lucentezza brillante?), e il fatto che la terra nella nostra comunicazione abituale non sia più sentita come nera ci induce a tradurre come la terra bruna, che è un’aperta violazione non solo della lettera
del testo, ma anche e soprattutto del mondo poetico, culturale ed espressivo dell’autore. Tradurre il notturno di Alcmane significa per noi filtrarlo attraverso una tradizione di retorica: si finisce per applicare sul testo di Alcmane un’incrostazione
di elementi estranei alla composizione originale. La volontà, in sé legittima o almeno comprensibile, di immettere Alcmane in una tradizione di linguaggio poetico più vicina al nostro finisce per alterare in modo indelebile la struttura
originale del quadro. È un problema senza soluzione. Leggere il notturno di Alcmane, come in genere i testi greci, significa percepire una sensazione di alterità e di lontananza: questi testi provengono da mondi e da culture lontane. Compito
della traduzione non è soltanto quello di superare la barriera linguistica che rende il testo greco accessibile solamente ai pochi che hanno acquisito, attraverso un addestramento necessariamente lungo, duro e paziente, la capacità di accostare
una lingua dalle forme e dalle strutture complesse: la traduzione dovrebbe anche attenuare (non eliminare del tutto, ché questo non sarebbe né possibile né corretto) la sensazione di lontananza che intercorre tra quei testi e noi. Paradossalmente,
ogni traduzione di Alcmane finisce per accentuare questa barriera, ed ottiene dunque un effetto che è l’esatto opposto delle sue premesse. La sola via è quella di accostare il lirico avvicinando noi stessi al suo mondo, animati dalla volontà
di ascoltarne la voce e di percepirne in profondità le vibrazioni, attraverso uno studio minuto, ma intelligente dei suoi testi. È sicuramente una via più faticosa, ma, oltre ad essere la sola percorribile, produce alla fine una gratificazione
pari all’impegno che si è profuso nel percorrerla.
10 février 2015
Vu un très amusant film argentin : Relatos Salvajes de Damain Szifron avec Tita Cortese, Ricardo Darin, Nancy Duplàa.
11 février
2015
Dans une autre discussion sur la traduction de poètes grecs, je trouve une traduction de Sapho par Foscolo
Di Foscolo resta ancora, tra le più plausibili, la resa dell’ode seconda di Saffo, All’amore:
Serpe la
fiamma entro il mio sangue, ed ardo:
un indistinto tintinnio mriportato la classicistica versione foscoliana:
la lingua è rotta; un brivido
di fuoco è nelle carni,
sottile; agli occhi il buio; rombano
gli orecchi.
Cola sudore, un tremito
mi preda. Più verde d’un erba
sono, e la morte così poco lungi
mi sembra…
Puis par Pontani
la lingua è rotta; un brivido
di fuoco è nelle carni,
sottile;
agli occhi il buio; rombano
gli orecchi.
Cola sudore, un tremito
mi preda. Più verde d’un erba
sono, e la morte così poco lungi
mi sembra…
Et en regard: la traduction de Quasimodo
si perde
nella lingua inerte.
Un fuoco sottile affiora rapido alla pelle,
e ho buio negli occhi e il rombo
del sangue nelle orecchie.
E tutta in sudore e tremante
come erba patita scoloro:
e morte non pare lontana
a me rapita di mente.
Ces comparaisons sont tirées
d’ un article plus long :
LIBERE NOTE SU EDITORIA E TRADUZIONI DI TESTI GRECI E LATINI
di Mario Marchetti
Non sono uno specialista, certo no, ma un lettore appassionato di classici sì. Questa rivista affronterà, più
in là – e cercherà di farlo con la consueta acribia -, anche il problematico terreno della traduzione dei classici, per così dire minato da una soffocante e nello stesso tempo ricca tradizione che ne ha fatto il dominio privilegiato
di studiosi, attenti più alla filologia che non al lettore e particolarmente timorosi delle critiche dei loro pari.
Ma intanto occorre subito aggiungere che sono tramontati i tempi in cui gli autori classici erano effettivi maestri di vita che
compenetravano a fondo il sistema di pensiero delle persone colte. Per limitarci solamente a pochi e noti esempi, non sarebbe concepibile la Dichiarazione d’indipendenza americana senza la linfa classica che aveva nutrito Thomas Jefferson (e non solo
lui), né sarebbero pensabili giacobini, e girondini, senza di essa. Robespierre, Saint-Just – l’arcangelo della Rivoluzione o, come taluni preferiscono, l’angelo della morte, per il quale Sparta era un lampo di luce nelle tenebre della
storia -, e madame Roland, la pasionaria girondina, lo stesso Napoleone (certo con qualche variante imperiale!) e perfino Charlotte Corday, accanita lettrice di Plutarco, agivano su un palcoscenico che era sì la Francia loro contemporanea ma che aveva
come faro le tradizioni eroiche, repubblicane e anche mitiche della Grecia e di Roma. Per tutti costoro – come per Montaigne, con i suoi sia pur modernissimi Saggi, per non citare Leopardi, la cui poesia e le cui Operette morali sono inconcepibili senza
i “remotissimi” antichi, ovvero senza “l’oro di Omero”, come qualcuno ha detto splendidamente (Lonardi 2005) – i classici erano loro contemporanei spirituali, la Roma repubblicana, Atene e Sparta erano modelli vivi, Le vite
parallele erano il livre de chevet in cui trovare esempi da imitare e attualizzare.
I giacobini napoletani, ferocemente criticati da Vincenzo Cuoco, potevano dire con sintesi tacitiana, riferendosi alla loro invereconda coppia di sovrani: «Il vostro
Claudio è fuggito, Messalina trema…» (Cuoco 1999, 170); ma questa era la loro forse irrinunciabile essenza culturale. Si era ancora evidentemente lontani da una concezione storicistica. Comunque sia, tutto ciò è definitivamente,
inesorabilmente e impietosamente finito. Ma anche inevitabilmente. L’impetuoso irrompere sulla scena di nuove classi, di nuovi popoli, di nuove tecnologie, di nuove organizzazioni del lavoro ha stemperato se non cancellato una simile concezione della
classicità – come viva e contemporanea -, rendendola un fragile simulacro, quasi uno spettro senza spessore che nel corso dell’Ottocento ha continuato a sopravvivere stancamente nei tediosi collegi religiosi e poi nel Novecento, da noi,
nei gentiliani licei classici: a ben pensarci, chi non si è sentito dire da studente che il latino e il greco servivano per imparare a «ragionare», il che significava tanta analisi logica, tanta grammatica, tanta sintassi e, per converso,
che i contenuti veicolati dalle lingue classiche erano di secondaria importanza, quando non ci si trovava addirittura di fronte a una vera e propria sterilizzazione del loro contenuto ideale. E, quasi in una sorta di nemesi storica, la classicità, nel
Novecento, se ha avuto una nuova labile fiammata, la ha avuta con i fascismi che hanno cercato, mortuariamente, di farla rivivere ai loro fini nazionalistici, espansionistici e razziali.
Momenti di gloria
Tutto ciò, ça va sans dire,
si è riverberato sulla traduzione dei classici. Le considerazioni a volo d’uccello che seguono si limiteranno alla situazione culturale italiana. Il classicismo (lasciando da parte il pur interessante lavoro traduttorio umanistico-rinascimentale
con il suo strascico seicentesco barocco; e qui ci basti citare le sopravviventi Eneide di Annibal Caro, la «bella infedele» in endecasillabi sciolti, e Della natura delle cose, la rielaborazione lucreziana di Alessandro Marchetti, a rischio di
scomunica nel perdurante clima controriformistico di fine Seicento in Italia) ha avuto il suo momento di gloria, per le traduzioni dal greco e dal latino, tra la seconda metà del Settecento e il primo Ottocento: Foscolo, Monti e Pindemonte rappresentano
le vette di tale impegno. Leopardi, invece, non sempre risulta convincente nelle sue versioni. Di Foscolo resta ancora, tra le più plausibili, la resa dell’ode seconda di Saffo, All’amore:
Serpe la fiamma entro il mio sangue, ed ardo:
un indistinto tintinnio m’ingombra
gli orecchi, e sogno: mi s’innalza al guardo
torbida l’ombra.
E tutta molle d’un sudor di gelo,
e smorta in viso come erba che langue,
tremo e fremo di brividi, ed anelo
tacita, esangue
Per non parlare della Chioma di Berenice, versione da Catullo che l’aveva a sua volta tradotta da Callimaco. Michele Mari (1955) illumina da par suo, nelle prefazioni alle riedizioni Bur dell’Iliade di Omero tradotta da Vincenzo
Monti e dell’Odissea di Omero tradotta da Ippolito Pindemonte (rispettivamente del 1990 e del 1993), il ricco dibattito dell’epoca sulla questione delle traduzioni dei classici antichi e ci offre un giudizio equilibrato sulle versioni in questione
(quella di Monti uscita in successive rielaborazioni tra il 1810 e il 1825; quella di Pindemonte uscita nel 1822):
Chi non si accontenta di una versione puramente strumentale dell’Iliade ancor oggi ricorre all’interpretazione fluida e ariosa
di Vincenzo Monti, anche perché… per il lettore italiano è difficile separare il poema di Omero dalla forma impressagli dal Monti, una volta per tutte, e dimenticarsi di attacchi e chiuse come «Cantami, o Diva, del Pelide Achille
/ l’ira funesta» o «Questi furo gli estremi onor renduti / al domatore di cavalli Ettorre» (in Monti 1990, 32).
O come scrisse M.me de Staël nell’articolo tradotto da Pietro Giordani col titolo Sulla maniera e l’utilità
delle traduzioni e pubblicato nel primo numero della «Biblioteca italiana» del gennaio 1816: «Niuno vorrà in Italia per lo innanzi tradurre la Iliade, poiché Omero non si potrà spogliare dell’abbigliamento onde
il Monti lo rivestì». E, come chiosa Mari, «non c’è dubbio, almeno per la seconda parte, che la profezia si sia avverata» (ibidem). Per Pindemonte, potremmo riprendere quello che lui stesso dice di Annibal Caro: «La
traduzione d’Annibal Caro con que’ suoi versi sempre variati, piace dal principio alla fine, e piacerà sempre sino a tanto che guaste affatto non si saranno le orecchie italiane, il che voglio sperare ancora non sia accaduto» (Pindemonte
1993, 31).
La conquista filologica ottocentesca
Il pieno Ottocento non ci ha lasciato molto, l’aura neoclassica era ormai svanita: spicca, pubblicata nel 1861, la versione fedelissima e perfetta – soprattutto se mondata dagli arcaismi,
come fece nel 1944 Alberto Savinio per l’edizione comparsa nella «Corona» di Bompiani, adorna delle sue splendide e surreali illustrazioni – delle opere di Luciano fatta da Luigi Settembrini (1813-76), alla quale il patriota napoletano
attese per cinque anni mentre era detenuto, tra il 1851 e il 1859, nell’ergastolo di Santo Stefano. Come scrisse lui stesso:
Per non perdere interamente l’intelligenza, che ogni giorno mi va mancando, per non perire interamente nella memoria
degli uomini, mi afferrai a Luciano e mi proposi di tradurre le opere nella nostra favella… Per cinque anni vi ho lavorato continuamente fra tutte le noie, i dolori e gli orrori che sono nel più terribile carcere, in mezzo agli assassini e ai
parricidi: e Luciano, come amico affettuoso, mi ha salvato dalla morte totale dell’intelligenza (Settembrini 1944, 35).
Davvero un bell’elogio per il lavoro di traduzione!
Ma arriviamo a Giovanni Pascoli, il più notevole poeta
bilingue – in latino e, ovviamente, in italiano – della nostra letteratura, il solo che sia stato non un «imitatore», ma un «continuatore» degli antichi, come si espresse D’Annunzio: basti pensare al suo poemetto Iugurtha
del 1897, sul re numida sepolto vivo nel carcere Tulliano:
«Hercule, quam frigent» dixit «tua balnea, Roma!»
sensit iners mediis deorsum demissus in umbris
invenitque solum pede, luxque evanuit omnis.
Alfonso Traina
così traduce: «“Per Ercole – disse – come sono freddi i tuoi bagni, Roma!” Si sentì calato giù nel buio: trovò il suolo col piede e svanì ogni luce» (Traina 1990, 41). Pascoli sentiva e
pensava in due lingue, tanto, che come riferì la sorella Ida, il latino lo accompagnò anche sul letto di morte, ma cosa abbia detto esattamente in tale occasione non lo sappiamo. Spesso però traducendo – da Orazio, Virgilio, Catullo,
fra gli altri, ma anche dal greco, in particolare da Omero -, come si è osservato, il nostro “pascoleggia”, ovverosia imita se stesso, pur con esiti talvolta pregevoli. Resta un eccelso poeta in latino, non un eccelso traduttore.
Ideologia
e retorica
Girando la boa del Novecento, nei primi decenni prevale un atteggiamento arcaicizzante, che si accompagna a stilemi aulici, spesso scolastici. Emerge tra i migliori Manara Valgimigli (1876-1965), discepolo di Carducci e amico di Pascoli, dotato
di un buon retroterra filologico, ma non immune da stilemi echeggianti il poeta del “fanciullino” (la sua versione dell’Orestea di Eschilo è stata comunque ripubblicata nel 1983 dalla Bur con un’introduzione di Vincenzo Di Benedetto
che ne fornisce un giudizio ampiamente positivo), mentre è ormai in gran parte illeggibile – tranne forse per Aristofane – Ettore Romagnoli (1871-1938), a causa della retorica e delle gravi cadute di gusto, soprattutto nella traduzione dei
lirici. Non a caso, durante il ventennio fascista proprio le sue versioni dei tragici tennero banco insieme a quelle di Ettore Bignone (1879-1953), altrettanto retoriche, negli spettacoli del teatro antico di Siracusa, rendendo di fatto indistinguibili tra
loro, anche per gli scenari, la coreografia e la recitazione, Eschilo, Sofocle ed Euripide.
La svolta
Un’autentica e indiscutibile svolta, che potremmo definire “modernista”, usando il termine con beneficio di inventario, avverrà
solo ad opera di Salvatore Quasimodo (1901-1968), poeta dalle origini ermetiche e autodidatta nelle lingue classiche. Le sue versioni (per le sue considerazioni in proposito, vedi la Nota del traduttore in Quasimodo 1957, 9-11) furono una «rivoluzionaria
rivelazione», come si espresse Filippo Maria Pontani (1913-83) nella sua prefazione alle reliquie poetiche di Saffo, Alceo e Anacreonte (Pontani 1965, 9). Momenti particolarmente alti sono i suoi lirici greci (per quanto inadeguata fosse in Quasimodo
la padronanza della lingua, a detta di molti critici, e di certo fosse tale la sua preparazione filologica), indubbiamente consoni al gusto ermetico del frammento. Come straordinaria è la sua versione – incompleta – delle virgiliane Georgiche.
I versi
Maxumus hic flexu sinuoso elabitur Anguis
circum perque duas in morem fluminis Arctos,
Arctos Oceani metuentes aequore tingui (I, 244-46),
così vengono resi:
Nel cielo del Nord con sinuose curve
scorre il Dragone,
come un fiume tra le Orse; le Orse
che temono d’immergersi nell’acqua dell’Oceano.
Là, come dicono, un buio profondo tace sempre
e al venire della notte più le tenebre si addensano (Quasimodo 1957, 15).
Via
fronzoli, arcaismi, attenzione massima al valore della nuda parola. Raramente il misterioso e armonioso verso di Virgilio ha trovato un esito traduttivo altrettanto felice. Sulla linea di Quasimodo potremmo collocare lo stesso Filippo Maria Pontani (1913-1983),
straordinario filologo, traduttore di Seferis e Kafavis, i grandi poeti neoellenici novecenteschi, oltreché di Eschilo, di Sofocle, degli Inni omerici, dell’Antologia Palatina e di tanti lirici arcaici: esemplari, anche se non prive di qualche
preziosismo lessicale, sono state le sue versioni di Saffo, Alceo, Anacreonte, Alcmane, Stesicoro e Ibico pubblicate nella celebre collana bianca di Einaudi. Ecco come traduce (Pontani 1965, 19) le ultime due strofe dell’ode seconda di Saffo (L’amore),
della quale abbiamo già riportato la classicistica versione foscoliana:
la lingua è rotta; un brivido
di fuoco è nelle carni,
sottile; agli occhi il buio; rombano
gli orecchi.
Cola sudore, un tremito
mi preda.
Più verde d’un erba
sono, e la morte così poco lungi
mi sembra…
Pontani vinse nel 1972 il II Premio Monselice per la traduzione letteraria.
È il momento, adesso, di parlare di un corsaro in questo campo,
e cioè di Pier Paolo Pasolini (1922-1975), che con la sua traduzione dell’Orestiade per il Teatro popolare italiano di Vittorio Gassman, offrì un audace contributo alla versione dei tragici per la scena. «Una disperata correzione
di ogni tentazione classicista» (Pasolini 1960, 2) fu l’obiettivo che si pose, accanto a quello di derubricare i toni sublimi in toni civili, come egli stesso dichiara nella Lettera del traduttore che precede la trilogia. E così Ermê
cthónie, l’invocazione con cui inizia il Prologo delle Coefore (versi 1-5 dell’originale), tradizionalmente reso con «Ermes ctonio» o «Ermes infero», diventa «Dio dell’Inferno», così come
Ô Zeŷ diventa Ah, Dio, anziché il classico «O Zeus». Il risultato, forse con qualche forzatura filologica, è di cristallina chiarezza, senza perdere d’intensità. Ecco l’incipit (a parlare è Oreste accanto
alla tomba di Agamannone):
Dio dell’Inferno, guarda mio padre ucciso:
sii il mio custode, la mia salvezza,
nell’ora in cui ritorno alla mia terra.
Qui, sul tumulo della tomba di mio padre,
io mi rivolgo a te, Dio, e tu
ascoltami (p. 12).
Su una strada analoga si è mosso Edoardo Sanguineti (1930-2010), poeta dei Novissimi, cui si debbono parecchie traduzioni (tragici greci, Seneca, Petronio). Così Sanguineti rende lo stesso passo delle Coefore citato per
Pasolini:
Ermes dei morti, guardiano delle forze paterne,
diventa mio salvatore e mio alleato, ti supplico:
io vengo infatti in questa terra, io ritorno ‒
sopra questo tumulo della tomba, io mando un messaggio a mio padre:
e tu sentimi,
ascoltami.
Anche qui si rinuncia a «Ermes ctonio», questa volta per «Ermes dei morti». Anche Sanguineti, dunque, rinuncia al lessico arcaico, aulico, illustre, puntando, per evocare l’aura che si addice al mito, su altri
mezzi, come l’ellissi, la densità del fraseggio («Nessuno, tra gli effimeri, varcherà illeso / tutto il tempo vitale, senza pagarlo») e il ritmo (Sanguineti 1978, 5 e 55; vedi anche la Nota introduttiva di f. b.). Anche la sua
traduzione, come quella di Pasolini, è predisposta per la scena: è infatti stata realizzata per il XXV ciclo di spettacoli classici di Siracusa. Ne è passata di acqua sotto i ponti dai tempi di Bignone (Premio Mussolini 1938) e di Romagnoli,
“domini” del dramma antico in orbace, e non solo! E così volgeva l’incipit delle Coefore l’“ellenista” Domenico Ricci (1885-1957), al quale Paolo Lecaldano, il primo direttore della mitica Bur grigia – che fu
insostituibile alimento culturale per gli studenti degli anni cinquanta-sessanta del Novecento – affidò la traduzione dell’intero corpus dei tragici greci: missione quasi interamente compiuta, tranne per le euripidee Baccanti e Ione, tradotte
dopo la scomparsa di Ricci da Ettore Barelli (1920-2005):
O Ermete Ctonio, che del morto padre
mio guardi la possanza, ti scongiuro: siimi tu salvatore ed alleato!
Dal culmine di questa tomba grido
a mio padre che mi oda, che mi ascolti
(Ricci 1950, 97).
Come si nota, questa pur dignitosa versione non si esime dal ricorrere a forme lessicali e sintattiche («Ctonio», «possanza», «padre mio», «siimi tu», «che mi oda») auliche
e dal profumo antiquato. Siamo ancora in un prevalente clima retorico, se vogliamo carducciano: ci vorrà ancora tempo prima che prevalga un atteggiamento più libero e moderno che non identifichi il registro alto con strutture linguistiche desuete
e classicheggianti.
La scelta radicale di Ceronetti
Altro straordinario, geniale innovatore, le cui versioni non possono certo essere considerate di servizio, è Guido Ceronetti (1927). Non parliamo qui delle sue celebri performance bibliche
(I salmi, Qohelet o l’Ecclesiaste, Giobbe, Cantico dei cantici, Isaia), ma naturalmente delle traduzioni latine: Marziale (1964), Catullo (1969), Giovenale (1971). La libertà e, soprattutto, l’originalità con la quale Ceronetti si
pone di fronte all’impresa traduttiva emerge dalla sua Nota alle Poesie di Catullo:
Ogni nuova traduzione che tento di un testo antico mi porta forse questa paura: come agirò con lui se non ne conosco il dio? Forse ogni testo ha il suo Apollo,
col quale è necessario stabilire un rapporto, ma il dio è introvabile e il rapporto col testo somiglia a un ballo con un decapitato… Altro nascerà, chi sa che cosa, dal disuguale confronto (Ceronetti 1969, 337-38).
Dunque la
filologia, per quanto necessaria, non compensa l’incontro misterioso col poeta antico. La scelta di Ceronetti è radicale: non solo via ogni cosmesi o cascame classicheggiante, ma si punta a una lingua totalmente moderna con scelte lessicali temerarie
o impudenti, e così il lecticulus del carme LVII, che inscena Mamurra e Giulio Cesare in lubrica veste cinedica – «Superiori alle donne perfino / nelle libidini femminili» -, diventa un «divanoletto» e, sempre nel medesimo
carme, pathicus diventa «culattone» (Ceronetti 1972, 131). Il suo approccio risulta perfettamente congruo al “leggero” Catullo. Il celebre carme Vivamus, mea Lesbia, atque amemus si declina alla bout de souffle, in una pura essenza
di gioventù:
Vita e amore a noi due Lesbia mia
e ogni acida censura di vecchi
come un soldo bucato gettiamo via.
Il sole che muore rinascerà
ma questa luce nostra fuggitiva
una volta abbattuta, dormiremo
una
totale notte senza fine.
Dammi baci cento baci mille baci
e ancora baci cento baci mille baci! (Ceronetti 1972, 19).
E, tornando alle scelte impudenti: Verum nescio quid febriculosi / scorti diligis: hoc pudet fateri (carme VI) si evolve in
«Ma tu ami una specie di puttana / malandata, una cosa indicibile» (p. 21), per dire che il nobile termine escort dei nostri tempi giovenaleschi ha, a quanto pare, la sua radice nello scortum latino, cioè nella puttana – femminile
o maschile – di basso bordo. Giovenale, appunto, che Ceronetti riesce a liberare dalla «malinconia delle città morte universitarie», satirista ai cui piedi si getta «qualche corona dilavata di elogio-omaggio, intessuta nelle
alacri botteghe dove la luce della parola morta non si spegne mai» (p. VII). E di colpo, con Ceronetti, la città eterna (Satira III) si rivela davvero «eterna» nei vizi e nell’invivibilità (a dire il vero, tutto ciò
potrebbe riguardare più in generale l’Italia):
A Roma, di un mestiere onesto, non è il caso di parlare (artibus [...] honestis /nullus in urbe locus) (Ceronetti 1971, 37)
Un miserabile alloggio lo strapaghi (magno hospitium miserabile)
(p. 45).
Solo pagando a Roma si fa tutto (Omnia Romae cum pretio) (p. 47).
Nelle case d’affitto non si dorme, / il sonno a Roma costa orribilmente (nam quae meritoria somnum / admittunt? Magnis opibus dormitur in urbe) (p. 53).
Le collane
contemporanee di classici
Ma prima di arrivare a quella che si può definire, con un pizzico di ironia, la nouvelle vague nella traduzione dei classici antichi, che ha permesso una loro ampia diffusione – e il nostro punto di vista è
appunto quello del lettore comune, almeno un po’ colto, di necessità – al di là del mondo degli studiosi, della scuola e dell’accademia, impresa di cui la massima protagonista è stata la nuova Bur (335 titoli), affiancata
dagli «Oscar classici greci e latini» Mondadori (169 titoli) e in minor misura dai «Grandi libri» Garzanti (un’ottantina di titoli), è giusto ricordare, almeno di passata, altre iniziative editoriali che hanno avuto, o
hanno ancora, peso e prestigio e una certa diffusione, anche se spesso elitaria o di nicchia: i «Classici latini» e i «Classici greci» della Utet (a partire dagli anni Cinquanta, la cui finalità primaria era la cura filologica
e la traduzione fedele al dettaglio, insomma accurate, come dicono gli inglesi); i tipograficamente sontuosi classici dei «Millenni» einaudiani. E qui occorre ricordare la dignitosa traduzione dell’Iliade di Rosa Calzecchi Onesti (1916-2011),
uscita nel 1950, che, a partire dagli anni Sessanta, andò soppiantando nella scuola Vincenzo Monti, di cui peraltro non ha il fascino, per quanto elaborata in un dialogo continuo con un editor-psicopompo come Cesare Pavese, fautore di una poesia narrativa,
prosastica; le già citate versioni di Ceronetti; e almeno i rari L’arte dell’agricoltura di Columella, ancora tradotto da Rosa Calzecchi Onesti, e la Storia naturale di Plinio il Vecchio uscita, per la fatica di uno stuolo di traduttori,
in cinque ponderosi volumi; nonché la preziosa Antologia palatina tradotta da Pontani; e ancora Le vite parallele, tradotte da Carlo Carena.
Altra collana storica era l’«Universale Sansoni», che negli anni Sessanta pubblicò
le buone traduzioni dei tragici greci ad opera di Carlo Diano (1902-1974), tra le poche che restano della sua generazione, poi confluite in Il teatro greco: tutte le tragedie, Sansoni, Firenze 1970. Qualche ricercata e un po’ esoterica opera è
uscita nella «Biblioteca Adelphi», come la Vita di Apollonio di Tiana di Filostrato, tradotta dal grecista Dario Del Corno (1933-2010) e pubblicata nel 1978, che ci restituisce la sincretistica e spiritualizzante atmosfera della tarda paganità.
A partire dal 1974, compaiono le traduzioni, sovente di testi ignoti allo stesso pubblico colto, tutte di ottimo livello filologico e arricchite di esaustivi apparati critici, della collana «Scrittori greci e latini», della Fondazione Valla, destinate
sovente a confluire negli Oscar Mondadori; qualche rarità erudita o esoterica ancora nella collana «Il pensiero occidentale» di Bompiani, come Marziano Capella, Macrobio, Porfirio, Quinto Smirneo, Dionigi Aeropagita.
Il catalogo non
è solo questo, e potrebbe ulteriormente estendersi. Ma il punto che vogliamo sottolineare è un altro. Come dato significativo emerge, negli ultimi decenni – a partire all’incirca dalla metà degli anni Settanta – un interesse
più ampio e marcato verso il mondo classico, che è andato via via intensificandosi, un interesse di cui sono indice, oltreché le numerose traduzioni, la ricchezza degli apparati critici, la presenza, di norma, del testo originale a fronte,
e il gusto per aree misconosciute e remote del vasto territorio culturale antico, prima lasciate ai margini o alla sola attenzione degli eruditi. Ma di quest’ultimo aspetto vedremo più in là.
Anche la grana dell’interesse si
è fatta diversa: non più identificazione con i valori ideali di una mitizzata classicità, neppure più imitazione dei suoi valori formali; non più una concezione della cultura classica come piacere da coltivare in un otium
privilegiato (anche se modesto come quello di un professore di liceo o di università) e nella separatezza dalla brutale realtà produttiva; non più una sua visione come crisma di una condizione di classe o come sanzione di supposte superiorità
o come strumento unico insostituibile di formazione.
Nella percezione diffusa, la letteratura classica è diventata “una” letteratura, come le altre, per quanto ricca e peculiare, da studiare con strumenti analoghi, adeguati alla materia
ovviamente, e questa caduta dal piedestallo le ha fatto sicuramente bene: non è più un must ma è diventata una scelta, e già per questo solo e semplice motivo, perdendo le sue catene, si è fatta ammiccante e seduttiva. Non
è più forzosamente legata al potere politico o culturale. Non è forse un caso se negli ultimi anni l’inserto culturale che se ne occupa più appassionatamente è – sotto la guida di Roberto Andreotti, autore di
due saggi che indagano sul senso dei classici e del “classico” oggi: Classici elettrici e Ritorni di fiamma, 2006 e 2009 Rizzoli – «Alias», l’inserto di un giornale che si autorappresenta come «comunista».
La proliferazione dei grandi poemi epici
Nel periodo accennato, e sempre più vicino a noi, sono proliferate le traduzioni dei grandi poemi epici, prima quasi (quasi, sia chiaro!: basti pensare alle peraltro buone “traduzioni poetiche”
di Guido Vitali, preside del milanese Liceo Parini, uscite tra il 1934 e il 1950) interdette dai modelli considerati insuperabili di Monti, Pindemonte e Annibal Caro, nelle quali Iliade, Odissea ed Eneide si erano come cristallizzate. Per l’Iliade si
possono ricordare la pionieristica versione in prosa di Giuseppe Tonna (1968) comparsa nei «Grandi Libri» Garzanti; quella, nuovamente in prosa, di Maria Grazia Ciani (1940) pubblicata da Marsilio nel 1990 e utilizzata poi come base da Alessandro
Baricco (1958) per il suo reading teatrale (vedi Baricco 2004), riprova da parte di un autore massimamente mainstream di un rinnovato interesse di massa per il poema; quelle, ancora, di Giovanni Cerri (Bur 1999, ma già «Classici Rizzoli»
1996), insignita del XXVI Premio Monselice per la traduzione, e di Guido Paduano (Einaudi 1997, «Biblioteca della Pléiade»). Per l’Odissea: Rosa Calzecchi Onesti (Einaudi 1963), Giuseppe Tonna (Garzanti 1973), G. Aurelio Privitera
(Fondazione Valla 1981, poi Oscar Mondadori 1991), Maria Grazia Ciani (Marsilio 1994), Franco Ferrari (Utet 2001), Vincenzo Di Benedetto (Bur 2010), Guido Paduano (Einaudi 2010).
Soffermiamoci un momento su come taluni dei traduttori citati propongono
il bellissimo “notturno” alla La Tour che chiude il primo canto dell’Odissea, con la serva Euriclea che, dopo l’usuale banchetto degli arroganti pretendenti di Penelope, accompagna a dormire il giovane Telemaco, il quale sognerà
il viaggio alla ricerca del padre:
Lei portava le fiaccole accese accompagnandolo: tra tutte le ancelle gli voleva un gran bene, l’aveva allevato quando era piccino. Telemaco aprì la porta della sua stanza: era saldamente costruita. Si metteva
a sedere sul letto, si svestiva della tunica morbida di lana, e la buttò tra le mani della vecchia. Lei la ripiegava con cura, l’appese ad un chiodo accanto al letto traforato, e si mosse per andare fuori della stanza. Si trasse dietro la porta
con la maniglia d’argento, tirò il paletto con la corda di cuoio. Là per tutta la notte, coperto da una pelle vellosa di pecora, lui pensava al viaggio che Atena gli aveva suggerito (Tonna 1974, 13).
Al suo fianco portava le fiaccole
accese: di tutte
le serve lo amava di più, e l’aveva nutrito da piccolo.
Aprì la porta del talamo costruito solidamente,
sedette sul letto, si tolse la morbida tunica,
e la gettò in mano alla vecchia assennata.
Lei, piegata e disposta con cura la tunica, appesala a un piolo vicino alla spalliera coi fori,
s’avviò per uscire dal talamo, tirò per l’anello d’argento
la porta, trasse con la correggia il paletto.
Lì
egli tutta la notte, coperto da un vello di pecora,
progettava nella mente il viaggio che Atena aveva ispirato (Privitera 1991, 30-31).
Costei insieme con lui portava fiaccole accese. Fra tutte le serve
ella lo amava di più e lo aveva
nutrito da piccolo.
Telemaco aprì la porta del talamo ben costruito,
sedette sul letto, si tolse la morbida tunica,
e la gettò in mano alla vecchia di saggezza dotata.
E lei, piegata e stesa con cura la tunica,
la appese
a un cavicchio di fianco al letto a trafori, e poi
si avviò ad uscire dalla camera. Tirò a sé la porta per l’anello
d’argento, tirò forte il paletto per la cinghia.
Là tutta la notte, avvolto in
un vello di pecora, Telemaco
nell’animo progettava il viaggio che Atena gli aveva indicato (Di Benedetto 2010, 201).
Come si nota, si tratta di versioni non troppo dissimili. Sono tutte caratterizzate dall’aderenza al testo (i versi dell’originale
e della traduzione, nelle ultime due, si corrispondono: 434-444), da una lingua sostanzialmente piana, senza forzature sintattiche e grammaticali, e da un tono gradevolmente narrativo: sono, queste, caratteristiche che si ritrovano in gran parte delle traduzioni
più recenti dei classici antichi, eseguite tutte da studiosi e filologi di vaglia, che evidentemente privilegiano la fedeltà e la leggibilità (siamo ben lontani dalle libertà di Quasimodo, Pasolini, Ceronetti). Ex uno disce omnes,
si potrebbe dire: tutte versioni mediamente buone e piacevoli, arricchite spesso da ottime e aggiornate introduzioni, che non sempre, però – ed è un peccato – si soffermano sui traduttori e sui criteri con cui hanno affrontato la
loro versione. Comunque, è forse il caso, allora, di raffrontarle con Pindemonte, che si avvale della struttura insieme fascinosa e ingabbiante dell’endecasillabo (qui ai vv. 434-444 dell’originale corrispondono i vv. 555-569):
Con
accese il seguia lucide faci:
Più gli portava amor, che ogni altra serva,
Ed ella fu, che il rallevò bambino.
Costei gli aprì della leggiadra stanza
La porta: sovra il letto egli si assise,
Levò la sottil
veste a sé di dosso,
E all’amorosa vecchia in man la pose,
Che piegolla con arte, e alla caviglia
L’appese accanto il traforato letto,
Poi d’uscire affrettavasi: la porta
Si trasse dietro per l’anel d’argento,
Tirò la fune, e il chiavistello corse.
Sotto un fior molle di tessuta lana
Ei volgea nel suo cor quell’intera
Notte il cammin, che gli additò Minerva (Pindemonte 1993, 109).
Perché mi schianti? Perché
mi scerpe?
Ma veniamo all’intraducibile e sfuggente Virgilio (dalla «Stimmung così imprendibile, nella sua ricchezza come nella sua sensibile delicatezza», come scrive Massimo Raffaeli su «Alias» dell’11 novembre
2012). L’Eneide è sicuramente il poema più tradotto, prediletto da poeti e scrittori: dalle meno recenti versioni di Calzecchi Onesti (Istituto editoriale italiano, Milano 1962, poi Einaudi 1967) e di Cesare Vivaldi (Guanda, Parma 1962,
poi «Grandi Libri» Garzanti 1990) alle più vicine a noi di Luca Canali (1925) per la Fondazione Valla (1978-83, poi «Oscar Classici» 1985), di Carlo Carena (1925) per la Utet (1985, prima edizione: 1971), di Giovanna Bemporad
(per excerpta, Rusconi, Milano 1983), di Enrico Oddone (Feltrinelli 1995), di Mario Ramous (Marsilio 1998), di Riccardo Scarcia (Bur 2006, con un’interessante prefazione di Alessandro Barchiesi, classe 1955), di Vittorio Sermonti (L’Eneide di Virgilio,
Rizzoli 2007, traduzione colloquiale, pensata per essere letta); e, infine, quella – considerata, sempre da Raffaeli, «un vero e proprio testo generazionale» – del poeta Alessandro Fo (1955), uscita da Einaudi nel 2012 col corredo di
una sensibile, articolata e complessa nota introduttiva (Un profilo di Virgilio) e di una nota alla traduzione dal significativo e consapevole titolo di Limitare le perdite. Vediamo, a titolo di esempio, come sono stati volti alcuni versi rimasti indelebili
nella nostra memoria.
Il celeberrimo Adgnosco veteris vestigia flammae (IV, 23), in cui Didone, tra angosciata e ammaliata, riconosce in sé i primi sintomi della passione che la perderà, viene reso:
da Calzecchi Onesti (1979, 175) con
«Oh, della fiamma antica i segni conosco!»;
da Canali (1991, 119) e da Scarcia (2006, 109) con «Riconosco i segni dell’antica fiamma», in omaggio all’inarrivabilità della traduzione dantesca;
da Sermonti
(2007, 183) con «Riconosco le tracce dell’antica fiamma»;
da Fo (2012, 139) con «Riconosco l’antica fiamma e i suoi segni».
L’altrettanto celebre verso in cui Palinuro travolto dai flutti invoca sepoltura
da Enea, Quod te per caeli iucundum lumen et auras (VI, 363) è, invece, reso:
da Calzecchi Onesti (p. 273) con «Oh per la luce serena del cielo, pei soffi dell’aria»;
da Canali (p. 217) con «Per il lume giocondo del
sole, per le brezze, per il padre»;
da Scarcia (p. 179) con «Così in grazia del sacro lume e dell’aria del cielo»;
da Sermonti con «Per la dolce luce del giorno, per le brezze, per tuo padre» (p. 313);
da Fo (p. 253) con «Per l’aria, dunque, e la luce gioiosa del cielo, ti prego».
Già da questo piccolo saggio si percepiscono differenze di ritmo, di lessico, di costrutti e, certamente, le proposte pausate di Fo sembrano più
aderenti alla finezza virgiliana. Ma come traduceva questo verso Annibal Caro?: «Per la superna luce, per quell’aura / onde si vive». Ciò che disse M.me de Staël della traduzione di Caro sicuramente suona fondato. Il magico tacitae
per amica silentia lunae (II, 255) della notte degli inganni greci diventa:
in Calzecchi Onesti (p. 107) «nell’amico silenzio della tacita luna»;
in Canali (p. 53) un vero e proprio calco, «per gli amici silenzi della tacita
luna»;
in Scarcia (p. 60) «immersa nel silenzio amico alla tacita luna»;
in Sermonti (p. 87) un impoetico «per le assenze propizie della silente luna»;
in Fo (p. 63) «per la tacita luna e i suoi amici silenzi».
Come si può vedere piccoli, quasi impercettibili spostamenti tra una resa e l’altra, ma che producono un esito sonoro e ritmico diverso. L’analisi potrebbe procedere all’infinito, ma, per quel che ci riguarda ci limitiamo a notare
come un simile ventaglio interpretativo e traduttivo quale ci viene oggi offerto costituisca di per sé una ricchezza.
Citiamo ancora un ultimo grande poema non più epico, ma ampio come l’Odissea (circa 12 000 versi) e più esteso
dell’Eneide: le sontuose Metamorfosi (il più grande giacimento sopravvissuto di mitologia greca, ispiratore di tanti artisti rinascimentali e barocchi, un grandioso progetto di ricostruzione della storia del mondo sub specie metamorphica) che
con il loro autore, Ovidio, hanno vissuto un significativo revival, dopo una lunga eclisse: Einaudi l’ha pubblicato in due versioni, la prima del 1979, dovuta a Piero Bernardini Marzolla (con una premessa di Italo Calvino, Gli indistinti confini), la
seconda del 2000, dovuta invece a Guido Paduano; altre versioni sono quelle di Bompiani 1988 a cura di Enrico Oddone, di Garzanti 1992 a cura di Mario Ramous, della Bur 2008 a cura di Giovanna Faranda Villa; presso la Fondazione Valla, secondo i criteri scientifici
che la caratterizzano, è in corso una traduzione alla quale ha partecipato anche Lodovica Koch, la grande scandinavista e germanista prematuramente scomparsa (1941-1993), di cui sono per ora usciti (2005-2011) quattro volumi sui sei previsti.
Colpisce,
in Ovidio, autore dell’Ars amandi e dei Medicamina faciei, la delicatezza con cui sa anche celebrare la modestia e la semplicità, come nell’episodio di Filemone e Bauci, alludendo antifrasticamente alla brama di lusso e di piaceri che stava
corrompendo Roma (e forse anche Ovidio stesso). Insomma, pare dirci Ovidio, solo il dio della morigeratezza, se esiste, può salvarci. Nell’utopia della povera capanna Nec refert dominos illic famulosne requiras: / tota domus duo sunt, idem parentque
iubentque (VIII, 635-36); cioè «non serviva cercare lì servi e padroni: loro due erano tutta la casa, erano quelli che comandavano e insieme obbedivano» (Faranda Villa, 495). Insomma, dove non c’è ricchezza non c’è
neanche disuguaglianza e tirannia. Peccato che gli stessi dei che eleggono i due vecchi sottraendoli al diluvio universale – e condannano, invece, a morire tutti gli altri uomini -, Giove e Mercurio, altrove si abbandonino all’inganno e alla libidine.
Giove è, infatti, anche colui che, concupiscente, attenta alla giovinetta Europa trasformandosi (momentaneamente e surrettiziamente) in toro mansueto, in attesa dell’agognato
stuprum: sed quamvis mitem metuit contingere primo:
mox adit
et flores ad candida porrigit ora.
Gaudet amans et, dum veniat sperata voluptas
oscula dat manibus; vix iam, vix cetera differt (II, 860-63),
ovvero
eppure in un primo momento ha paura di toccarlo, anche se è così mite; ma
poi si decide e va a porgere fiori al bianco muso. Gode l’innamorato e, in attesa dello sperato piacere, le bacia le mani, mentre con grande fatica rimanda il resto (Faranda Villa, 161-63).
Il ruolo della Biblioteca universale Rizzoli
A questo
punto si può riprendere il discorso dalla Bur e dal ruolo che la collana ha svolto e svolge nella diffusione dei classici antichi. Argomento affrontato nel delizioso Ah, la vecchia Bur, in cui Evaldo Violo (2011), direttore della rinnovata Bur per trent’anni,
a partire dal 1973, risponde alle domande di Marco Vitali. Cominciamo col dire che la vecchia e gloriosa Bur, quella dalla copertina grigia, dopo aver pubblicato 909 titoli di classici della letteratura universale (tra cui un’ottantina di testi antichi,
latini e greci), si era chiusa di fatto nel 1968 col penultimo titolo, I fratelli Karamazov, ma ufficialmente solo nel 1972 con l’ultimo titolo, enigmaticamente un raro testo erudito latino, Fatti e detti memorabili di Valerio Massimo.
Il Sessantotto
per i classici rappresentò una cesura. Non interessavano più: bisognava capire e cambiare il mondo. Si impose dunque la saggistica. Rispetto al clima dell’epoca, è interessante, e anche illuminante, il punto di vista di un poeta
appartato ed anche notevole latinista come Agostino Richelmy (1900-1991), che proprio in quella temperie si mise a tradurre le Bucoliche, poi apparse nell’einaudiana collana bianca di poesia. Egli scrive nella prefazione:
Nel 1968 mi sentii portato
a tradurre, o volgarizzare, le Bucoliche: in versi, in rime e su schema ternario. Tra il frastuono contestatario della letteratura corrente, ciò – l’ammetto – è un tapparsi le orecchie, e ostare alla maggioranza, ed essere –
se Virgilio pare anacronistico – un po’ anacronistico con lui (Richelmy 1970, 10).
Così, tra il tumulto del momento, traduceva in endecasillabi («la versificazione [...] ha, se non altro l’effetto di scartare da sé
il lettore svogliato o distratto») le egloghe di Virgilio, in particolare la seconda sull’amore del pastore Coridone per il giovane Alessi: O crudelis Alexi, nihil mea carmina curas? / nil nostri miserere? Mori me denique coges, ossia: «Spietato
Alessi, non odi miei versi?/ non hai pietà? Vuoi vedermi morire?» (p. 27). L’impresa risarcitoria riuscì, pur con qualche spigolosità («odi miei versi», ad esempio).
Ma dicevamo della Bur. Essa doveva anche
fare concorrenza agli Oscar: occorreva un cambio di grafica che la rendesse più appetibile, e ci si affidò alle colorate copertine palladiane di John Alcorn. Verso la fine degli anni Settanta, Violo cominciò a percepire un interesse più
vivo per i classici antichi:
L’onda lunga del ‘68 era finita; era cominciato il cosiddetto riflusso e nell’università si ricominciava a studiare. Da quel momento inizia un’attività intensa nel settore soprattutto
dei classici latini e greci. Nuove traduzioni, nuovi apparati critici, nuove annotazioni, nuovi commenti. Molto importante era il testo originale a fronte che non era casuale (Violo 2011, 87).
L’avventura cominciò prendendo contatto inizialmente
con Antonio La Penna (1925) che fece da tramite con l’ambiente universitario e suggerì molti nomi di studiosi di valore – talvolta giovani (all’epoca) – come Luca Canali (1925), Guido Paduano (1944), Vincenzo Di Benedetto (1940?),
cui si deve la dottissima prefazione al Simposio platonico della Bur, uscito nel 1986 nella traduzione di Franco Ferrari. Il primo libro nato da questo nuovo tipo di collaborazione furono le Bucoliche tradotte da Canali (che così proponeva i versi citati
per Richelmy: «O crudele Alessi, nulla curi il mio canto? / Non hai compassione di me? Infine mi farai morire» – p. 67) e introdotte dallo stesso La Penna. Da allora sono comparsi quasi trecentocinquanta titoli. Accanto a opere più
ovvie, come quelle di Cicerone o dei tragici greci o di Aristotele (a dire il vero impegno non da poco, affidato per l’Organon a Marcello Zanatta), si sono avviate imprese memorabili come le Vite parallele di Plutarco (delle quali esisteva già
la buona versione di Carlo Carena del 1958 per i «Millenni» Einaudi, ed è da anni in corso un’edizione a cura della Fondazione Valla), progetto non ancora portato a compimento. Violo, consapevole della diffusa popolarità dell’opera
che ha fan ovunque – esiste una International Plutarch Society affiliata della Utah State University, con diramazioni in tutto il mondo – ebbe l’intuizione vincente di affidare le versioni e le introduzioni di ogni coppia di eroi, uno greco
e uno romano, a due diversi specialisti, un grecista e un latinista: si cominciò con Alessandro e Cesare nel 1987 e si è oggi (2012) arrivati a Licurgo e Numa Pompilio (mancano soltanto due volumi al compimento dell’opera).
Altra impresa
memorabile è la traduzione dei due massimi geografi antichi superstiti, Pausania e Strabone, finora indisponibili in italiano moderno: il Viaggio in Grecia di Pausania, ormai ultimato in nove volumi, e la Geografia di Strabone, della quale sono usciti
i primi quattro volumi. Questi sono vere e proprie miniere di notizie antiquarie: dalle gare femminili di corsa dei giochi Erei ad Olimpia («Moltissimi sono gli spettacoli meravigliosi che la Grecia offre e alcuni destano meraviglia anche in chi ne sente
solo parlare; ma nelle cerimonie dei misteri eleusini e nei giochi di Olimpia si coglie la presenza di una particolare cura del cielo», ci informa la traduzione di Rizzo 2001, 153) ai misteri, peraltro ai tempi di Strabone ormai svelati, della Colchide
e del Caucaso («Lì si svolge il racconto mitico di Prometeo e del suo incatenamento: ma questo perché, allora, il Caucaso era l’estremo limite orientale conosciuto!» – Nicolai e Traina 2000, 113).
Tra i memorabilia
di Violo non possiamo non citare Le Dionisiache di Nonno di Panopoli (V secolo d.C.), testo finora sconosciuto ai più se non agli eruditi e, comunque, a lungo considerato epigonico e di scarso interesse. Nella Bur l’opera uscì in quattro
volumi con diversi curatori, tra il 2003 e il 2004. Nel frattempo ricordiamo che anche l’Adelphi vi scommise sopra, pubblicandone finora, tra il 1997 e il 2005, i primi tre volumi a cura di Dario Del Corno.
Del resto la casa del patron Roberto Calasso,
autore delle mitografiche Nozze di Cadmo e Armonia, non poteva sottrarsi alla bisogna. In realtà il torrentizio e rutilante poema epico di Nonno (di circa 25 000 versi, più del doppio dell’Odissea), che ripercorre con orientale intemperanza
la vicenda del dio Dioniso, chiude, a suo modo grandiosamente, la vicenda della morente letteratura greca. Si potrebbe applicare ad esso, fatte le dovute proporzioni, quel che di Ero e Leandro, l’epillio di Museo del V secolo in 343 versi, disse Hermann
Köchly: ultimam emorientis graecarum litterarum horti rosam (ultimissima rosa della morente letteratura greca). In questo caso si tratta di una rosa dalle dimensioni di gigantessa felliniana. Ciò che affascina del poema sono le fantasmagorie dei
suoi paesaggi, le follie dei sensi, le eccitazioni e le smemoratezze del vino, ma anche certe delicatezze e irradiazioni misteriche, le caleidoscopiche immagini di carri trainati da leopardi che combattono contro elefanti, le folle tripudianti. Ecco, secondo
l’edizione Bur, l’iniziale invocazione alle Muse, nella quale il poeta chiede appoggio e ispirazione per tanta materia:
Portatemi la ferula, scuotete i cembali, Muse,
e datemi nelle mani il tirso di Dioniso, che ispira il canto.
Evocate
per me l’immagine di Proteo multiforme,
mentre si unisce alla vostra danza nella vicina isola di Faro,
perché appaia nella varietà dei suoi aspetti,
ché un inno variegato voglio intonare (Gigli Piccardi 2003, 121,
libro I, 11-15).
I capolavori sconosciuti
Ma la BUR ci ha fatto conoscere ancora tanti altri capolavori “sconosciuti” (pur se, come nel caso che siamo in procinto di citare, molto influenti in altre epoche, basti pensare al Persiles y
Sigismunda di Cervantes o ai romanzi francesi del Seicento), come Il romanzo di Calliroe di Caritone di Afrodisia (I-II secolo d.C.), uno dei pochi romanzi greci d’amore sopravvissuti alla catastrofe, e il più antico che ci sia arrivato integro,
pubblicato nel 1996, nella versione di Renata Roncali (ricordiamo che nel 1973 era uscito da Sansoni, a cura di Quintino Cataudella – 1900-1984 – un’attenta e accurata versione del corpus completo dei romanzi antichi superstiti). Il romanzo
di Caritone, alle stessa stregua di quelli di Senofonte Efesio, Achille Tazio, Eliodoro, è caratterizzato da una trama macchinosa, ricchissima di peripezie, ma che all’osso si può ridurre a quella classica dei “promessi sposi”:
due giovani si amano, il loro amore è contrastato da mille ostacoli (aggressioni di pirati, vendite di schiavi, morti apparenti) finché alla fine si ritrovano e possono unirsi felicemente. Non c’è analisi psicologica e lo sfondo
sociale è di genere, sostanzialmente astratto, pur se non privo di qualche riferimento storico. La bellezza del testo consiste nella sua trama sofisticata come un tappeto orientale, nella levità dello stile e nel pathos drammatico. Ecco il coup
de foudre iniziale tra Cherea e Calliroe, con la sua sfavillante tavolozza di colori nella descrizione del giovane eroe protagonista:
Si celebrava la festa pubblica di Afrodite, e quasi tutte le donne si recarono al suo tempio. Calliroe, che non era fino
ad allora uscita di casa, ve la conduceva la madre: era stato il padre che l’aveva esortata ad andare ad adorare la dea. In quel mentre Cherea se ne andava a casa di ritorno dagli esercizi ginnici, splendente come una stella: fioriva sulla chiarezza
del volto il rossore della palestra come l’oro sull’argento (Roncali 1996, 71).
Altra autentica preziosità, il popolare Romanzo di Esopo, una sorta di roman de gare dell’epoca – più o meno contemporaneo al Romanzo
di Calliroe – uscito nel 1997 in prima versione italiana. Come si espresse un recensore sulla pagina culturale della «Repubblica» del 4 settembre:
Il lettore italiano può dirsi fortunato, per sole quindicimila lire la Bur mette
a suo disposizione questo antico romanzo [...] Sono un po’ le meraviglie di questo nostro paese in cui [...] si può andare in edicola e comprare l’edizione critica di un testo non solo raro, ma soprattutto divertente, come la televisione
non riesce quasi mai a essere (citato in Violo 2011, 89).
Il romanzo ebbe nel corso del Medioevo, e oltre, ampia e carsica influenza sulle letterature occidentali, come si può evincere dal ritratto fisico di Esopo: «repellente alla vista,
schifoso, pancione, con la testa sporgente, camuso, gibboso, olivastro, bassotto, con i piedi piatti, corto di braccia, storto, labbrone» (vedi Bonelli e Sandrolini 1997, 59), che ricorda straordinariamente il Bertoldo di Giulio Cesare Croce. Ma mentre
Bertoldo (ricordiamo che Croce scriveva nell’Italia ormai serva di inizio Seicento) finirà col diventare il fintamente contestativo giullare di corte di Alboino, Esopo non accetta un simile ruolo e sarà costretto dagli abitanti di Delfi
a suicidarsi, gettandosi da un dirupo, perché non ne tollerano le caustiche osservazioni.
Con un balzo indietro nel tempo, spostandoci in piena età ellenistica, incrociamo un altro capolavoro sconosciuto, nato nell’ambiente letterario
alessandrino, Le Argonautiche di Apollonio Rodio, un poema epico squisito, intessuto di richiami alla tradizione ma ormai soffuso dal disincanto, pubblicato dalla Bur nel 1986 nella splendida traduzione di Guido Paduano. Il tema è ovviamente l’avventura
di Giasone alla ricerca del vello d’oro con la connessa vicenda, insieme di passione e di interesse, che lega l’eroe a Medea. Il passato, in Apollonio, converge verso il presente e quel che interessa realmente lo scrittore sono gli esotismi e gli
esoterismi e i meandri del cuore umano. La sua Medea non ha i tratti violentemente passionali che ha in Euripide e ancor più in Seneca, dove assume i tratti di una Furia, ma sembra presagire la Didone virgiliana, pur sempre restando una maga, una donna,
in altri termini, demoniaca. Si innamora a prima vista di Giasone e dopo infiniti patemi abbandona, come una qualsiasi romantica adolescente, la casa paterna per seguirlo ( IV, 43-55):
Correva a piedi nudi per le vie strette;
con la sinistra sollevava
il peplo sugli occhi,
sopra le belle guance e la fronte, e intanto
la destra reggeva in alto un lembo di tunica.
Andava rapida nel suo terrore per una strada oscura
oltre le mura della grande città. Non la riconobbe
nessuna
delle sentinelle, non s’avvidero della sua corsa.
Pensava di andare al campo: sapeva bene
le strade: tante volte le aveva percorse cercando
cadaveri ed erbe malefiche, come usano fare
le maghe; ma il cuore le batteva forte, di tremore
e terrore.
La vide correre, levandosi appena dall’orizzonte,
la Luna, la dea titania, e gioì con malizia (Paduano 1986, 539).
Altri due poemi epici, questa volta latini e risalenti al primo secolo imperiale, recuperati dalla Bur
– e siamo sempre ai massimi livelli letterari – sono la Farsaglia di Lucano (1981, nella versione di Luca Canali), e la Tebaide di Stazio (1998, nella versione di Giovanna Faranda Villa), poemi che per il lettore comune colto erano pressoché
solo misteriosi titoli incontrati nel corso degli studi liceali in nota alla Divina Commedia o in qualche paragrafo poco compulsato delle storie letterarie. La guerra civile o Farsaglia che ha per oggetto lo scontro tra Cesare e Pompeo, è dettata da
una fortissima passione politica (il tema, in fondo, era piuttosto attuale) nel giovanissimo poeta alla moda, nipote del filosofo Seneca, che vive in una società ai suoi occhi degradata. Lucano, ammiratissimo da Dante come da Baudelaire, è diviso
tra diverse e divergenti passioni, e tutto ciò traluce dal suo poema, nel quale – in un mondo senza dio -, accanto alla limpida ammirazione per Catone Uticense, spicca un gusto per il morboso, il negromantico, l’orrorifico (come la morte
atroce dei soldati pompeiani uccisi dai serpenti nel deserto libico; o la descrizione dai curiosi tratti preromantici delle pratiche della maga Erichto consultata in Tessaglia dal figlio di Pompeo (libro VI, 510-518):
illi iamque nefas urbis summittere
tecto
aut laribus ferale caput, desertaque busta
incolit et tumulos expulsis obtinet umbris
grata deis Erebi. Coetus adire silentum,
nosse domos Stygias arcanaque Ditis operti
non superi, non vita vetat.
[…] terribilis
Stygio facies pallore gravatur
inspexis onerata comis
Tradotto da Canali (1981, 379):
Era per lei un sacrilegio inchinare il macabro capo
ai tetti di una città o ai Lari; abitava in vuoti sepolcri
e occupava i tumuli, scacciate
le ombre, grata
agli dei dell’Erebo. Né i Celesti, né l’essere viva
le impedivano di assistere alle silenti riunioni dei morti
[...] Un’orribile magrezza scavava le guance della sacrilega, e la faccia
ignara
del cielo sereno era orribilmente oppressa
dal pallore stigio e gravava sulla chioma scomposta.
L’esistenza stessa di Lucano fu contraddittoria: apparteneva alla cerchia di Nerone, che egli elogia iperbolicamente all’inizio del poema
(in tempi bui pare difficile non farlo: pensiamo a come fecero due grandi di tempi a noi più vicini, Brecht e Lukács, con Stalin; non li apprezziamo per questo, ma condannarli è troppo facile; e non dimentichiamo Seneca, lo zio stoico,
silente sul matricidio imperiale se non connivente), anche se poi parteciperà alla congiura di Pisone contro il tiranno; fu addirittura delatore di amici e congiunti, pur se l’aver sussurrato al torturatore il nome della madre Acilia come complice
non gli valse il perdono e dovette ugualmente suicidarsi col taglio delle vene di prammatica, recitando – raccontano sia Svetonio che Tacito – versi della sua Farsaglia.
E a proposito di Tacito, anche i suoi Annali compaiono nella nuova Bur.
Inusualmente, la versione utilizzata è la stessa della vecchia Bur grigia, a cura della latinista e militante partigiana nonché membro del Partito d’azione e fondatrice con Parri e altri dell’Istituto per la storia del movimento di
liberazione in Italia, Bianca Ceva Grimaldi (1897-1982), sorella del martire antifascista Umberto Ceva, suicida in carcere nel 1930 (ecco cosa si può nascondere dietro un nome apparentemente anonimo di traduttore!). Della Farsaglia esiste anche una
versione in prosa di Giuseppe Griffa pubblicata da Adelphi nel 1967, poi ripresa da Bompiani nei suoi «Tascabili» nel 1984 con una bella e sintetica prefazione di Giuseppe Pontiggia.
Ma passiamo a Stazio, anche lui, purtroppo, adulatore del
dispotico Domiziano (che – come ci racconta Svetonio nelle Vite dei dodici cesari, ben tradotto dall’ex repubblichino e incaricato culturale italiano presso il regime di Ante Pavelić Alessandro Vigevani (1914-2005) – «aveva l’abitudine
di prendersi ogni giorno qualche ora di ozio e di non occuparsi d’altro che di catturare delle mosche e di infilzarle con uno stiletto acuminatissimo» (Vigevani, III, 303); e tanto basti per definire l’ossessivo despota), e alla sua fascinosa
e stupefacentemente oggi poca nota Tebaide, che rinarra con sensibilità “moderna”, nel presente assoluto del mito e dell’epica, la guerra dei Sette contro Tebe. Anche qui, come in Lucano, ma con una versificazione più fluida
e senza asperità compositive, incombe un’ineluttabile sensazione di tragicità esistenziale: la sofferenza è completamente insensata e senza esito (nil actum bello, XII, 442), come il conflitto scatenato dalla rivalità tra
Eteocle e Polinice. Ritroviamo anche in Stazio il gusto per il tenebroso, con una valenza più misteriosa e fantastica. I suoi paesaggi evocano i dipinti seicenteschi:
Tellus iam pulvere primo
crescit, et armorum transmittunt fulgura silvae
[...] nec facilis Nemea latas evolvere vires
quippe obtenta comis et ineluctabilis umbra (V, 9-10 e 44-45)
e cioè:
Già la luce comincia a sollevarsi in una nuvola di polvere e le foreste lasciano filtrare a sprazzi i riflessi splendenti
delle armature [...] e Nemea non permette facilmente di dispiegare le forze, perché protende ovunque i suoi rami frondosi e l’ombra è impenetrabile (Micozzi 2010, 189-191).
Questa versione non è della Bur, ma quella davvero
mirabile, in prosa, di Laura Micozzi, pubblicata nei mondadoriani «Oscar classici greci e latini»; e qui è doveroso ricordare l’apporto fondamentale di questa collana – anch’essa ottimamente curata nelle versioni e nelle
introduzioni – alla conoscenza e alla popolarizzazione della letteratura antica: da Pitagora (testimonianze) a Empedocle (Poema fisico e lustrale) a Platone (La Repubblica) e Seneca (Dialoghi), da Pindaro ai lirici greci all’Antologia Palatina
(a cura di Quasimodo) fino ad Ausonio (La Mosella), da Quintiliano (Istituzione oratoria in 4 voll.) ad Appiano (Le guerre di Mitridate) a Vegezio (L’arte della guerra) ad Ammiano Marcellino (Storie), e tanti altri, senza dimenticare negli «Oscar
Classici» La guerra giudaica di Flavio Giuseppe.
Quando i Goti facevano scorrerie per l’Italia, e ci fu un ultimo bagliore di gloria romano con la vittoria di Stilicone sui Goti a Pollenzo nel 402, allora visse Claudiano e scrisse forse l’ultimo
importante poemetto mitologico in latino, Il ratto di Proserpina, proposto in una versione di grande maestria nel 1981 dalla Bur insieme alla Guerra dei Goti, a cura del latinista, germanista e filologo Franco Serpa (1931). Il poemetto è un piccolo
gioiello che ripropone il mito di Proserpina già trattato, fra gli altri, da Ovidio, ma rinnovandolo con simbologie collegate alla religione misterica e al culto di Demetra eleusina particolarmente diffuso nel mondo pagano dell’epoca. Con queste
parole il dio dell’Ade cerca di persuadere Proserpina, angosciata, delle meraviglie del regno dei morti di cui sarà regina:
Amissum ne crede diem: sunt altera nobis
sidera, sunt orbes alii, lumenque videbis
purius Elysiumque magis
mirabere solem
cultoresque pios; illic pretiosior aetas,
aurea progenies habitat, semperque tenemus
quod superi meruere semel. Nec mollia desunt
prata tibi; Zephyris illic melioribus halant
perpetui flores, quos nec tua protulit Henna.
Est etiam lucis arbor praedives opacis
fulgentes viridi ramos curvata metallo (II, 282-291)
che Serpa (1981, 98-100) rende:
Non credere di aver perduto la luce: abbiamo altri
astri, altre orbite, vedrai un chiarore più limpido
e più ammirerai l’elisio sole
e i pii abitanti; là è l’umanità più nobile,
vi soggiorna l’aurea stirpe e noi possediamo per sempre
ciò che sulla terra fu meritato una sola volta.
Avrai morbidi prati; tra soffi più dolci esalano
fiori perpetui, quali non dà neppure la tua Enna.
In un bosco opaco c’è anche un albero prezioso
che piega i rami fulgenti di verde metallo.
Nell’aria rarefatta
dei Campi Elisi sembra quasi di vedere, con sguardo retrospettivo ormai, muoversi in eterno i fantasmi dei grandi che avevano fatto la storia di Roma (non troppo diversamente da come Proust nel Temps retrouvé immagina i personaggi ormai spettrali che
avevano fatto “grandi” i salotti di Parigi). E, come scrisse Gibbon (19872, II, 1106), «i suoi colori [...] sono splendenti e delicati», il suo stile è «facile e talora vigoroso» e il verso è «sempre
fluente e armonioso».
Nella Guerra dei Goti Claudiano esalta l’audacia di Stilicone (Solus erat Stilicho) e allude al suo superbo gesto di distruggere i libri sibillini, dai quali nell’angoscia e nel fremito dei tempi si ricavavano ormai
soltanto sinistri vaticini di fine e di morte (vv. 262-66). Serpa (1981, 161-163) traduce così:
Ma la paura, interprete inetta, leggeva ogni augurio
in senso peggiore [...] Si calcolano gli anni e, fermato il volo dell’avvoltoio,
si tronca il corso degli anni a un affrettato termine.
i grandi versi 262-266:
Sed malus interpres rerum metus omne trahebat
augurium peiore via [...] Tunc reputant annos interceptoque volatu
vulturis incidunt properatis saecula metis.
Le rovine fumanti dell’impero
Tutto sommato forse gli àuguri coglievano meglio lo spirito dei tempi, visto che di lì a poco, nel 410 e poi nel 455, Alarico e Genserico saccheggeranno Roma e gli Unni nel 452 penetreranno in Italia
e saranno fermati solo grazie al papa (figura come sempre nostra croce e delizia), e infine, come si sa, nel 476 Odoacre deporrà l’ultimo imperatore d’Occidente, il quattordicenne (o dodicenne?) Romolo Augustolo.
Con due libricini della
collana bianca di poesia einaudiana (Poeti latini della decadenza, a cura di Carlo Carena, 1988; e Il ritorno di Rutilio Namaziano, a cura di Alessandro Fo, 1992) ci immergiamo definitivamente tra le rovine fumanti dell’impero, in un’area un tempo
negletta della latinità. Ma prima volgiamo uno sguardo alla Mosella (Salve o fiume decantato per le rive e i rivieraschi), poemetto di 483 esametri, in cui il bordolese Ausonio (IV secolo) narra il suo viaggio lungo questo affluente del Reno: un momento
di pace e di operosità prima della catastrofe. Lungo le sponde sono innumerevoli i pescatori, tra i quali un fanciullo:
L’indizio dello spasimo, ascendendo,
increspa l’acqua con un tremito, e la canna
assente al crine sussultante.
Rapido
estrae di lato l’abile fanciullo
con un acuto sibilo la preda, e l’aria vibra al colpo
come al rompersi nel vuoto di una frusta
uno schiocco si sente e fischia
come vento nell’etere squarciato.
Sui sassi
asciutti sussulta l’umido bottino
intimorito dai raggi letali del sole.
È così che Carena (1988, 57) rende
dum trepidant, subit indicium crispoque tremori
vibrantis saetae nutans consentit harundo,
nec mora et excussam
stridenti verbere praedam
dexter in obliquum raptat puer; excipit ictum
spiritus, ut fractis quondam per inane flagellis
aura crepat motoque adsibilat aere ventus.
Exultant udae super arida saxa rapinae
luciferique pavent letalia tela
diei.
Con Sidonio Apollinare (V secolo), di nobile famiglia galloromana, che scrive un Saluto a Narbona in mezzo alle scorrerie dei Visigoti, siamo invece ormai a un punto di non ritorno (Carena 1988, 126-27): «ma superba fra torri diroccate / mostri
la gloria dell’antico assedio, le muraglie squassate dagli arieti, più preziosa per le tue epiche rovine» (sed per semirutas superbus arces, ostendens veteris decus duelli, quassatos geris ictibus molares, / laudandis pretiosior ruinis).
E infine non possiamo non richiamare Rutilio Namaziano, l’ultimo dei poeti classici latini, e uno degli ultimi pagani, che nel 416 decise di tornare in Gallia via mare per ispezionare i propri beni dopo le razzie dei Visigoti. Nel suo Ritorno (De reditu)
c’è insieme l’orgoglio di appartenere a Roma e la consapevolezza di una fine imminente, che peraltro non si vuole accettare (Fo, 1992, 5 e 31). La preghiera a Roma regina dei versi 47-50
Exaudi regina tui pulcherrima mundi,
inter
sidereos, Roma, recepta polos!
Exaudi, genitrix hominum genitrixque deorum;
non procul a caelo per tua templa sumus
è tradotta da Fo (1992, 5) con:
Prestami ascolto, bellissima regina del mondo interamente tuo
accolta fra le
celesti, Roma, volte stellate.
Prestami ascolto, tu madre degli uomini, madre degli dèi:
grazie ai tuoi templi non siamo lontani dal cielo;
Mentre la rassegnazione dei versi 409-14:
Agnosci nequeunt aevi monumenta prioris.
Grandia
consumpsit moenia tempus edax;
sola manent interceptis vestigia muris,
ruderibus latis tecta sepulta iacent.
Non indignemur moralia corpora solvi:
cernimus exemplis oppida posse mori.
è resa con
Non si possono più
riconoscere i monumenti dell’epoca trascorsa,
immensi spalti ha consunto il tempo vorace.
Restano solo tracce tra crolli e rovine di muri,
giacciono tetti sepolti in vasti ruderi.
Non indigniamoci che i corpi mortali si disgreghino:
ecco che possono anche le città morire (Fo 1992, 31).
Sembra di udire qui il grido «Il grande Pan è morto» elevato da Plutarco nel Tramonto degli oracoli (comparso nel 1983 nella «Piccola Biblioteca Adelphi», collana
che offre altri opuscoli morali plutarchiani, tutti a cura di Dario Del Corno). Muore una religione, ne nasce un’altra. Muore un mondo, ne nasce un altro. E una delle più belle e insieme ingenue testimonianze del nuovo e albeggiante (per lo meno
in Britannia) mondo cristiano, peraltro non meno sanguinoso e conflittuale di quello che lo precede, è la Historia ecclesiastica Anglorum di Beda il Venerabile (672-735), uscita per le cure di Giuseppina Simonetti Abbolito nel 1993 in un’altra
collana economica, quella della TEA. Ecco, nel bel latino semplice di Beda, il bellissimo passo in cui un dignitario consiglia Edwin, re dei Northumbri, a convertirsi al cristianesimo:
«Talis,» inquiens, «mihi videtur, rex, vita hominum
praesens in terris, ad conparationem eius, quod nobis incertum est, temporis, quale cum te residente ad caenam cum ducibus ac ministris tuis tempore brumali, accenso quidem foco in medio, et calido effecto caenaculo, furentibus autem foris per omnia turbinibus
hiemalium pluviarum vel nivium, adveniens unus passerum domum citissime pervolaverit; qui cum per unum ostium ingrediens, mox per aliud exierit. Ipso quidem tempore, quo intus est, hiemis tempestate non tangitur, sed tamen parvissimo spatio serenitatis ad
momentum excurso, mox de hieme in hiemem regrediens, tuis oculis elabitur. Ita haec vita hominum ad modicum apparet; quid autem sequatur, quidve praecesserit, prorsus ignoramus. Unde si haec nova doctrina certius aliquid attulit, merito esse sequenda videtur».
Che Simonetti Abbollito così traduce :
O re, la vita degli uomini sulla terra, a confronto di tutto il tempo che ci è sconosciuto, mi sembra come quando tu stai a cena coi tuoi dignitari d’inverno, col fuoco acceso e le sale riscaldate,
mentre fuori infuria una tempesta di pioggia e di neve, e un passero entra in casa e passa a volo velocissimo. Mentre entra da una porta e subito esce dall’altra, per questo poco tempo che è dentro non è toccato dalla tempesta ma trascorre
un brevissimo tempo di serenità; ma subito dopo dalla tempesta di nuovo rientra nella tempesta e scompare ai tuoi occhi. Così la vita degli uomini resta in vista per un momento, e noi ignoriamo del tutto cosa sarà dopo, che cosa è
stato prima. Perciò se questa nuova dottrina ci fa conoscere qualcosa di più certo, senz’altro merita di essere seguita (p. 143).
Con questa immagine di precarietà e di limitatezza, di un po’ di luce tra le tenebre, siamo
in procinto di chiudere questo periplo extravagante, mercuriale e idiosincratico, un po’ rapsodico e umorale anche, attraverso le traduzioni dei classici oggi. Come il passero abbiamo visto qualcosa per un certo tempo, ma molto, anzi moltissimo è
rimasto fuori. Comunque per un certo tempo ci siamo riscaldati al calore delle voci antiche. Prima, però, di chiudere definitivamente, non possiamo non fare un balzo dai freddi fortilizi northumbri alle più calde aure di Siviglia, la Hispalis
romana, sotto il tallone visigotico, e al folle libro che vi scrisse Isidoro, Etimologie (comparso anch’esso in edizione economica presso l’Utet, per la cura di Angelo Valastro Canale), vera enciclopedia di tutto lo scibile dell’epoca, testo
che non si sa se definire come l’ultimo scampolo di una tradizione o come il primo tassello di un’altra. In questa no man’s land della cultura, tra due epoche (una delle quali ancora non ben delineata), il vescovo Isidoro, poi santo e dottore
della Chiesa, vaneggiava amabilmente sulle etimologie, fondandosi peraltro su una straordinaria erudizione. Il lemma sulle narici è ammirevole per fantasia e bizzarria, è veramente queer: Nares idcirco nominantur quia per eas vel odor vel spiritus
nare non desinit, sive quia nos odore admonent ut norimus aliquid ac sciamus. E cioè: Le narici sono chiamate “nares” perché odore e alito non smettono di “nare”, ossia di nuotare, ondeggiare, attraverso di esse, ovvero
perché mediante l’odore ci avvisano così che “norimus”, ossia riconosciamo, un qualcosa e sappiamo cos’è (Valastro Canale 2004, 887). Pare che la classicità sia crollata come un castello di carte, e anche
il nostro discorso è finito.
Ma una recente riproposta di un classico, in un periodo che sta vedendo peraltro una consistente riduzione di impegno delle case editrici nella pubblicazione degli antichi – e ce ne rammarichiamo -, lo rimette
in moto. Si è sottolineato il rilievo del testo a fronte nelle traduzioni degli ultimi decenni. In realtà, è davvero sempre utile o necessario? Non può rivelarsi un letto di Procuste che va a scapito della leggibilità e della
libertà del traduttore? Questo almeno sembra volerci dire lo scrittore Dino Baldi con la sua nuova versione dell’Anabasi dello storico-filosofo del IV secolo a. C. Senofonte (allievo, come si sa, di Socrate), che Carlo Carena ha coperto di elogi
sulla «Domenica» del «Sole 24 ore» del 30 settembre scorso). Non a caso il volume, senza testo a fronte e che Baldi ha voluto intitolare, esplicitando il senso della parola greca, La spedizione verso l’interno, è apparso
nella collana «Compagnia Extra» dell’editore Quodlibet di Macerata, alla quale hanno dato vita Jean Talon, Ermanno Cavazzoni, Gianni Celati e Ugo Cornia, tutti interessati a una letteratura e a una narrativa un po’ stralunate. Come
chiarisce Baldi, autore tra l’altro della divertente antologia Morti favolose degli antichi (Quodlibet 2010), nell’introduzione: «La qualità principale dell’Anabasi è proprio quella di lasciarsi leggere come pare a ciascuno,
ed è un sollievo poterla proporre, anche qui, semplicemente come un libro di avventure ambientato in paesi lontani e fra popoli dai costumi singolari, pieno di quel gusto per la vita ingenuo, disperato e intenso che si ritrova solo nelle storie di giovani
uomini in mezzo ad una guerra» (Baldi 2012, 8). Insomma si tratta di una narrazione, in primo luogo, non di una traduzione. Pensiamoci.
Bibliografia
Baldi 2012: Senofonte, La spedizione verso l’interno (Anabasi), introduzione e versione
di Dino Baldi, Quodlibet, Macerata
Baricco 2004: Omero, Iliade, Feltrinelli, Milano (rielaborazione della versione di Maria Grazia Ciani, Marsilio, Venezia 1990)
Bonelli e Sandrolini 1997: Romanzo di Esopo, a cura di Franco Ferrari, versione e note
di Guido Bonelli e Giorgio Sandrolini, BUR, Milano
Calzecchi Onesti 1979: Virgilio, Eneide, versione di Rosa Calzecchi Onesti (1916-2011), Oscar Mondadori, Milano
Canali 1978: Virgilio, Bucoliche, introduzione, versione e note di Luca Canali, Bur,
Milano
Canali 1981: Lucano, La guerra civile o Farsaglia, introduzione e versione di Luca Canali, Bur, Milano
Canali 1991: Virgilio, Eneide, introduzione di Ettore Paratore e versione di Luca Canali, Oscar Mondadori, Milano
Carena 1988: Poeti
latini della decadenza, introduzione e versione di Carlo Carena, Einaudi, Torino
Cataudella 1973: Il romanzo antico greco e latino, a cura di Quintino Cataudella (versioni di A. Angelini, G, Balboni, F. Carlesi, Q. Cataudella, G. A. Cesareo, R. Nuti,
N, Terzaghi), Sansoni, Firenze
Ceronetti 1969 e 1972 (nuova edizione): Catullo, Le poesie, postfazione (Nota) e versione di Guido Ceronetti, Einaudi, Torino
Ceronetti 1971: D. Giunio Giovenale, Le satire, introduzione (Meditazioni giovenaliane) e
versione di Guido Ceronetti, Einaudi, Torino
Cuoco 1999: Vincenzo Cuoco, Saggio storico sulla rivoluzione di Napoli (1801), Bur, Milano
Del Corno 1983: Plutarco, Il tramonto degli oracoli, in Id., Dialoghi delfici, a cura di Dario Del Corno, versione
di Marina Cavalli, Adelphi, Milano
Faranda Villa 1994: Ovidio, Metamorfosi, introduzione di Gianpiero Rosati, versione di Giovanna Faranda Villa, Bur, Milano
Fo 1992: Rutilio Namaziano, Il ritorno, introduzione e versione di Alessandro Fo (1955),
Einaudi, Torino
Fo 2012: Virgilio, Eneide, introduzione (Un profilo di Virgilio e Limitare le perdite) e versione di Alessandro Fo, Einaudi, Torino
Gibbon 19872: Edward Gibbon, Storia della decadenza e caduta dell’impero romano, 3 voll., Einaudi,
Torino 1967 (traduzione di Giuseppe Frizzi da History of the Decline and Fall of the Roman Empire, 1776-1789; prima edizione: 1967)
Lonardi 2005: Gilberto Lonardi, L’oro di Omero. L’«Iliade», Saffo: antichissimi di Leopardi, Marsilio,
Venezia
Marchetti 1975: Lucrezio, Della natura delle cose, a cura di Mario Saccenti (1927), versione di Alessandro Marchetti (1633-1714)
Micozzi 2010: Publio Papinio Stazio, Tebaide, a cura di Laura Micozzi, Mondadori, Milano
Monti 1990: Vincenzo
Monti, Iliade di Omero, introduzione e commento di Michele Mari, Bur, Milano (la prima edizione nella Bur è del 1955, quando Mari è nato)
Nicolai e Traina 2000: Strabone, Geografia. Il Caucaso e l’Asia Minore (libri XI-XII), introduzione,
versione e note di Roberto Nicolai (1959) e Giusto Traina (1959), Bur, Milano
Paduano 1986: Apollonio Rodio, Le Argonautiche, introduzione e commento di Guido Paduano (1944) e Massimo Fusillo (1959), versione di Guido Paduano, Bur, Milano
Pasolini
1960: Eschilo, Orestiade, introduzione (Lettera del traduttore) e versione di Pier Paolo Pasolini, Einaudi, Torino
Piccardi Gigli 2003: Nonno di Panopoli, Le Dionisiache, vol. I (canti I-XII), introduzione, versione e commento di Daria Piccardi Gigli,
Bur, Milano
Pindemonte 1993: Ippolito Pindemonte, Odissea di Omero, introduzione e commento di Michele Mari, Bur, Milano (la prima edizione Bur è del 1961)
Pontani 1965: Saffo, Alceo, Anacreonte, Liriche e frammenti, prefazione e versione
di Filippo Maria Pontani, Einaudi, Torino
Pontani 1968: Alcmane, Stesicoro, Ibico, Frammenti, prefazione e versione di Filippo Maria Pontani, Einaudi, Torino
Privitera 1991: Omero, Odissea, introduzione di Alfred Heubeck, versione di G. Aurelio Privitera,
Oscar Mondadori, Milano
Quasimodo 1957: Virgilio, Il fiore delle Georgiche, introduzione (Nota del traduttore) e versione di Salvatore Quasimodo, Mondadori, Milano
Quasimodo 1959: Lirici greci, versione di Salvatore Quasimodo, Mondadori, Milano
Ricci 1950: Eschilo, L’Orestea, introduzione e versione di Domenico Ricci, Bur, Milano
Richelmy 1970: Virgilio, Le Bucoliche, prefazione e versione di Agostino Richelmy, Einaudi, Torino
Rizzo 2001: Pausania, Viaggio in Grecia. Olimpia e Elide
(libro V), introduzione, versione e note di Salvatore Rizzo, Bur, Milano
Roncali 1996: Caritone di Afrodisia, Il romanzo di Calliroe, introduzione, versione e note di Renata Roncali, Bur, Milano
Sanguineti 1978: Eschilo, Le Coefore, nota introduttiva
di f. b., versione di Edoardo Sanguineti, Il Saggiatore, Milano
Scarcia 2006: Virgilio, Eneide, introduzione (Le sofferenze dell’impero) di Alessandro Barchiesi, versione di Riccardo Scarcia, Bur, Milano
Sermonti 2007: L’Eneide di Virgilio,
introduzione e versione di Vittorio Sermonti (1929), Bur, Milano
Serpa 1981: Claudiano, Il rapimento di Proserpina, La guerra dei Goti, introduzione, versione e note di Franco Serpa (1931), Bur, Milano
Settembrini 1944: Luciano, Dialoghi e saggi,
introduzione, note e illustrazioni di Alberto Savinio (1891-1952), versione di Luigi Settembrini, Bompiani, Milano
Simonetti Abbolito 1993: Beda il Venerabile, Storia ecclesiastica degli Angli, introduzione e versione di Giuseppina Simonetti Abbolito,
TEA, Milano
Tonna 1974: Omero, Odissea, prefazione di Fausto Codino (1927), versione di Giuseppe Tonna (1920-79), Garzanti, Milano
Traina 1984 (poi 20012): Giovanni Pascoli, Poemi cristiani, a cura di Alfonso Traina (1925), Bur, Milano
Traina
1994: Giovanni Pascoli, Giugurta, a cura di Alfonso Traina (1925), Marsilio, Venezia
Valastro Canale 2004: Isidoro, Etimologie o origini, introduzione e versione di Angelo Valastro Canale, Utet, Torino
Vigevani 1973: Svetonio, Le vite dei dodici
Cesari, presentazione e versione di Alessandro Vigevani, testo latino a fronte, 3 voll., Longanesi, Milano 1971-1973
Violo 2011: Evaldo Violo, Ah, la vecchia Bur, a cura di Marco Vitale (1958), Unicopli, Milano
18 février 2015
Lu : Pop
Corn de Ben Elton. Le rôle de Wayne est très intéressant. Peut-être que je fais le casting. On verra.
Un “catalyseur du savoir”: Endeavorist.org
20-22 février 2015
Tournage du Court-Métrage
Carpe Diem, avec Océane et un groupe d’étudiants à l’Ecole de cinéma. Je joue le rôle d’un vieux père seul, triste et abandonné par son fils.
23 février 2015
Echange d’emails
avec un ami héléniste. Ma question : l’anecdote a-t-elle un fond historique qui dit que Hippase de Métaponte, élève de Pythagore, aurait découvert que la racine de deux était un nombre irrationnel,
et aurait été noyé pour cette découverte iconoclaste, pour avoir détruit ainsi une des bases de la mystique pythagoricienne. Mon ami répond que non, Hippase n’a rien à voir avec cela. Mais alors qui aurait
découvert l’irrationalité de racine de 2 ? Mon ami me donne la référence de base : Heath, Sir Thomas (1981). A History of Greek Mathematics. Dover. Vite mon Kindle, et en trois minutes, j’ai le livre sous les yeux,
effectivement très complet et intéressant : Pour les nombres irrationnels, Platon en parle comme si c'était bien connu que racine de 2 n'est pas un nombre rationnel, et Aristote en donne une "démonstration" allusive, mais on ne
sait pas vraiment qui a trouvé cela, probablement un membre de l'école de Pythagore, mais on ne sait pas qui…
Alors, pour finir, j’aime bien l’histoire de Hippase de Métaponte…Dailleurs Sir Thomas Heath mentionne
l’histoire de la noyade par ses collègues pour avoir divulgué l’irrationalité de la racine de deux, sans bien sûr se prononcer sur son authenticité…
Merveilleuse retraite : on perd son temps comme on
veut…
24 février 2015
Vais-je ou ne vais-je pas faire le casting pour A little Night Music ?
Thème récurrent : Définition de la poésie.
Lu dans l’introduction de l’anthologie de la poésie
française de Pompidou un essai de définition de la poésie :
« Lorsqu’un poème, ou simplement un vers provoque chez le lecteur une sorte de choc, le tire hors de lui-même, le jetant dans le rêve, ou au
contraire le contraint à descendre en lui plus profondément jusqu’à le le confronter avec lêtre et le destiin, à ces signes se reconnaît la réussite poétique »
25 février
2015
Fin du tournage de Carpe Diem
26 février 2015
Abebooks donne une liste des cent plus beaux livres de la litérature universelle. Bizarre, très ethnocentré, mais intéressant quand même.
1984, George Orwell
Cent ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez
Crime et Châtiment, Dostoïevski
L'Odyssée, Homère
De Sang-froid,
Truman Capote
Guerre et paix, Tolstoï*
Le Portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde
Don Quichotte, Miguel de Cervantes Saavedra*
Les Grandes espérances,
Charles Dickens
Le Rouge et le Noir, Stendhal
La Divine Comédie, Dante Alighieri*
Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry
Les disparus, Daniel Mendelsohn
Ulysse, James Joyce
Lolita, Vladimir Nabokov
Le Meilleur des mondes, Aldous Huxley
Fifi Brindacier, Astrid Lindgren
Hamlet, William Shakespeare
Un homme, Philip Roth
Tropique du Cancer, Henry Miller
L'Iliade, Homère*
Orgueil et préjugés, Jane Austen
Faust, une tragédie, Johann Wolfgang von Goethe
Catch 22, Joseph Heller
Le Comte de Montecristo, Alexandre Dumas
Les âmes grises, Phillipe Claudel
Tristano meurt, Antonio Tabucchi
Demian, Herman Hesse
Madame Bovary, Gustave Flaubert*
Le Tambour, Günter Grass
Dracula, Bram Stoker
Le Décaméron,
Giovanni Bocaccio
Gatsby le Magnifique, Scott Fitzgerald
L'Attrape-cœurs, J.D. Salinger
Chacal, Frederick Forsyth
Les Misérables, Victor Hugo
Et que le vaste monde poursuive sa course folle, Colum McCann
L'Origine des espèces, Charles Darwin
Frankenstein, Mary Shelley
Moby Dick, Herman Melville*
Hammerstein ou l'intransigeance, une histoire allemande, Hans Magnus Enzensberger
L'Orange mécanique, Anthony Burgess
Sur la route, Jack Kerouac*
L'Étranger, Albert
Camus
La Métamorphose, Franz Kafka
Zorba le Grec, Nikos Kazantzakis
À la recherche du temps perdu, Marcel Proust*
Les Renglones tortus de Dieu, Torcuato
Luca de Tena
El Buscón, Francisco de Quevedo
Le Seigneur des anneaux, J. R. R. Tolkien*
L'Ombre du vent, Carlos Ruiz Zafón
Les Voyages de Gulliver,
Jonathan Swift
La première nuit, Marc Levy
Don Quichotte de la Manche, Miguel de Cervantes
La Bible*
Pedro Páramo, Juan Rulfo
Les
Mille et une Nuits
La Énéide, Virgile
Le symbole perdu, Dan Brown
Le Parfum, Patrick Süskind
Millenium, Stieg Larsson
Moi,
Claude, Robert Graves
La Cinquième montagne, Paulo Coelho
Thérèse Raquin, Emile Zola
Le Nom de la rose, Umberto Eco
L'éducation sentimentale,
Gustave Flaubert
La Montagne magique, Thomas Mann*
Mémoire d'Hadrien, Marguerite Yourcenar
Tartuffe, Molière
Les Aventures de Huckelberry Finn, Mark
Twain
Bonjour tristesse, Françoise Sagan
Les Ames mortes, Nicolas Gogol
Voyage au bout de la nuit, Céline
A Study in Scarlet, Arthur Conan-Doyle
Sa Majesté des mouches, William Golding
Alice aux pays des merveilles, Lewis Carroll
Dom Casmurro, Machado de Assis
Trainspotting, Irvine Welsh
Le Vieil homme et la mer, Ernest Hemingway
Harry Potter, J.K. Rowling
Guillaume Tell, Friedrich Schiller
Paris brûle-t-il ?, Dominique Lapierre
Dialogue
sur les deux grands systèmes du monde, Galileo Galilei
Cent ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez
Les Fiancés, Alessandro Manzoni
Bel-ami, Guy de Maupassant
Nouvelles histoires extraordinaires, Edgar Allan Poe
L'Œuvre de Dieu, la part du Diable, John Irving
Vol au-dessus d'un nid de coucou, Ken Kesey
Tandis que j'agonise, William
Faulkner
Autant en emporte le vent, Margaret Mitchell
Histoires, Hérodote
Les essais, Montaigne
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee
Kim, Rudyard Kipling
Feuilles d'herbe, Walt Whitman
Momo, Michael Ende
Oedipe Roi, Sophocle
L'Aleph, Jorge Luis Borges
Les Piliers de la terre, Ken Follett
Abebooks publie aussi une très jolie liste de belles librairies dans le monde, dont une à Paris :
Librairie Jousseaume Maison fondée en 1826. 45-46-47, Galerie Vivienne, 6 Rue Vivienne 75002 PARIS
A visiter
27 février
2015
Je commence un livre recommandé par mon ami héléniste :
Pythagoras de Christoph Riedweg.
1 mars 2015
I know my soul
Claude McKay, 1889 – 1948
I plucked my soul out of its secret place,
And
held it to the mirror of my eye,
To see it like a star against the sky,
A twitching body quivering in space,
A spark of passion shining on my face
And I explored it to determine why
This awful key to my infinity
This
awful key to my infinity
This awful key to my infinity
Conspires to rob me of sweet joy and grace.
And if the sign may not be fully read,
If I can comprehend but not control,
I need not gloom my days with futile dread,
Because I see a part and not the whole.
Contemplating the strange, I’m comforted
By this narcotic thought: I know my soul.
5 mars 2015
Dernier tweet de Leonard Nimoy, avant sa mort.
A life is like a garden. Perfect moments
can be had, but not preserved, except in memory.
7 mars 2015
Lu en cinquième vitesse le livre de Benjamin Black The Black-eyed Blonde, qui essaye de copier le style de Chandler. Assez réussi, mais le sens de l’humour,
particulièrement percutant de Chandler n’est que retrouvé de façon très pâle et peu réussie.
15 mars 2015
Donna del Lago, au Met-Ciné. Elena : Joyce Didonato, Le Roi : Juan Diego Florez, Malcolm
: Daniela Barcellona. Que peut-on rêver de mieux ?
Pourquoi Rossini a-t-il prévu une mezzo-soprano pour le rôle de Malcolm ? Pour un castrat ?
17 mars 2015
Repéré (et acheté) deux livres de philosophie
à l’ancienne, qui s’adressent à des questions difficiles, et même insolubles, mais essentielles.
Francis Wolff (prof de Philosophie à l’Ecole Normale Supérieure) Pourquoi y a-t-il quelque chose
plutôt que rien ? et Le Mal nie-t-il l’existence de Dieu ?
Ces deux livres vont rejoindre le cimetière des livres à moitiés lus dans ma bibliothèque, à moitié lus mais destinés en
principe un jour à être repris… Je crois qu’il y en a des centaines…
18 mars 2015
Du livre Pythagoras de Christoph Riedweg, j’apprends que la secte des pythagoriciens avait des règles de vie très
strictes et pleines de sagesse. Je vois en particulier une règle qui dit de toujours commencer la journée calmement, dans un endroit paisible, pour rassembler ses pensées et se rassembler soi-même, avant d’affronter le monde.
Et aussi : essayer chaque jour de se souvenir de ce qu’on a fait la veille, et l’avant-veille etc. Sûrement très bon pour la mémoire, tout çà.
19 mars 2015
Incroyable sixième siècle de
la civilisation grecque… Thalès, la ville de Samos.. A approfondir…
20 mars 2015
Lu avec des amis le numéro spécial de Pour la Science consacré à l’évolution de l’homme. Rejoint
le livre de Wade sur plusieurs points. Le mot « race » qui apparaît dans la version américaine, est soigneusement absent de la version française.
Très bonne discussion.
22 mars 2015
Régulièrement
des amis m’envoient des livres pour que je les lise et leur dise ce que j’en pense.
Sur ma table depuis quelques jours :
Mohamed Sifaoui Pourquoi l’islamisme séduit-il ?
Marco Vannini Introduzione
a Eckart . Je ne sais même pas qui est Eckart.
Nicholas Carr The Glass Cage : Automation and Us
Ce livre a reçu l’honneur d’une revue très intéressante dans le NYRB du 2 avril.
Et de lire
ce numéro m’a donné l’envie de lire Confessioni di un Italiano de Ippolito Nievo, qui vient d’être traduit en anglais, un chef-d’œuvre, paraît-il. Vite mon Kindle et je peux le lire dès ce
soir…
Et enfin, le hasard m’a fait acheter, dans la série des grands scientifiques du Monde, une excellente série d’ailleurs, un numéro sur Pythagore, et c’est celui-ci que je commence à lire…Et
là, j’apprends qu’il existe une tablette cunéiforme datant de 2000 av. JC. donnant la liste d’une vingtaine de triplés de Pythagore !
Quelques exemples donnés : 2700, 1771, 3229- 2700 2291 3541—6480,4961,
8161
Vérification : çà joue ! Comment diable ont-ils trouvé ces triplés ?
26 mars 2015
Magnifique représentation de A view from the bridge de Arthur Miller au Balexert-Théâtre mis en scène
extraordinaire de Ivo van Hove et Mark Strong dans le rôle de Carbone. Cela me rappelle que j’y ai joué un rôle modeste mais intéressant il y a quelques années : le dokker qui n’arrête pas de rire.
29
mars 2015
Et évidemment je ne lis aucun des livres que j’ai décidé de lire. J’ai trouvé quelque part une allusion au livre Redeployment de Phil Clay, et je le dévore. Le récit des souvenirs (romancés
bien sûr) de soldats américains qui reviennent d’Irak. Hallucinant.
1 avril 2015
La fin du livre Redeployement est une sorte d’apogée. A la fin de ce livre qui est une condamnation sans appel de la guerre, on raconte
le retour d’un cadavre de soldat américain chez lui. Pas de fioriture, pas de trémolo, juste un récit sobre, mais incroyablement fort.
26 avril 2015
Dans le thème de « désappropriation de soi-même
«, vu une intéressante citation de Sénèque : "C'est une grande grâce de pouvoir s'accepter soi-même, mais c'est une grâce suprême de pouvoir s'oublier."
20 mai 2015
Un ami me donne à lire
Médée, de Christa Wolf, un des grands auteurs allemands contemporains. Je le commande en allemand, voir si je trouve enfin du plaisir à lire dans cette langue.
Excellent article sur la médusocène dans le Monde du 20
mai
Qualifier d’Anthropocène la période récente après le Néolithique, période dont l’homme est en train de modifier le fonctionnement par ses émissions massives de polluants, est une restriction
qui ne s’applique qu’aux milieux terrestres, là où pullulent 7 milliards d’individus. Et il devient de plus en plus évident que cette nouvelle ère géologique, « c’est l’humain qui la façonne
avec le plus d’ampleur », écrit Bruno Latour dans Le Monde.
Dans les océans, c’est une autre perspective qui s’annonce, avec une augmentation spectaculaire d’organismes gélatineux, justifiant le terme
imagé de gélification des océans. Et parmi ces organismes, les méduses représentent le fléau dominant. Elles sont largement répandues, avec des espèces si opportunistes que leurs invasions ne sont pas
près de disparaître. En s’installant ainsi durablement grâce à leurs capacités de résistance et de reproduction, elles deviennent au sein des océans l’équivalent de l’homme sur terre et
s’y établissent, créant les conditions d’une nouvelle ère océanique, le « Médusocène ».
Comment, en quelques années, le milieu marin a-t-il pu faire dévier sa production biologique
vers une telle abondance d’animaux qui n’ont aucun intérêt économique puisqu’ils renferment 98 % d’eau ? Mange tes méduses !, tel est le titre du récent ouvrage de nos collègues Philippe Cury
et Daniel Pauly. Il s’agit plutôt de boire, et l’eau, si elle est indispensable à la vie, ne constitue pas un élément nutritif. Par ailleurs, seules deux ou trois espèces de méduses sont comestibles.
Impossible d’éradiquer les méduses
Un petit rappel de zoologie n’est pas superflu pour identifier les possibilités dont disposent les méduses pour envahir les mers.
Parmi le millier d’espèces,
toutes ne pullulent pas, et moins d’une vingtaine posent de véritables problèmes environnementaux. Les autres sont trop petites pour être détectées, trop rarement observées, ou restent confinées dans les
eaux profondes.
A part quelques espèces qui, comme la méduse de Méditerranée Pelagia noctiluca, ont un développement direct de l’œuf à l’adulte en pleine eau, les autres méduses ont des
cycles de vie très complexes. Les sexes sont toujours séparés, la fécondation a lieu dans l’eau le plus souvent puis la larve tombe sur le fond et s’y fixe. Elle commence à bourgeonner et forme une colonie de
petits animaux, les polypes, qui s’installent durablement dans les biotopes littoraux. Dès que la température de l’eau augmente, au printemps, les polypes relâchent des méduses : c’est le stade de la multiplication.
Ces méduses grandissent et se reproduisent : c’est le stade de la reproduction sexuée. Ces processus se poursuivant, le milieu marin est vite envahi. Mais si l’environnement se dégrade, les animaux régressent, s’enkystent
et attendent des conditions meilleures, et c’est le stade de la résistance.
Eradiquer les méduses est donc impossible puisqu’elles ont dans leur biologie un stade de survie leur assurant une sorte d’immortalité.
Dans les années 1960-1980, un biologiste allemand, Bernhard Werner, et un cytologiste suisse, Pierre Tardent, ont expliqué ces mécanismes par la cytogenèse des cellules souches.
S’il faut dater le phénomène
d’entrée dans une nouvelle ère océanique, comme le suggère Stéphane Foucart dans Le Monde, on peut choisir l’été 1983 lorsque Mme Papandréou, la femme du premier ministre grec de l’époque,
se fait piquer par Pelagia noctiluca et a un choc anaphylactique. Aussitôt, le plan des Nations unies pour l’environnement déclenche une réunion de spécialistes en novembre à Athènes. Trois points principaux ont
été dégagés : l’impact des fluctuations climatiques sur les pullulations de cette méduse en Méditerranée grâce aux observations du laboratoire de Villefranche-sur-Mer ; les abondances permanentes
de la méduse Aurelia aurita dans la mer Baltique devant les centrales nucléaires qui rejettent des eaux de refroidissement à des températures toujours élevées, supprimant ainsi la saisonnalité de la reproduction
des méduses ; et l’invasion de la baie de Chesapeake (Etat-Unis) par la méduse Chrysaora quinquecirrha après la quasi-disparition des huîtres surexploitées.
Affinité pour le plastique
Ainsi, dès
1983, l’augmentation de la température des eaux et les changements de la biodiversité étaient connus pour leurs effets sur la prolifération des méduses. En 2000, une réunion d’experts en Alabama a constaté
l’étendue du phénomène dans tous les océans, en a recensé les espèces et ciblé les scénarios : surpêche, pesticides, engrais, rejets médicamenteux qui tous perturbent la biodiversité
marine.
La surpêche a éliminé 85 % des poissons. Dès lors, les méduses disposent de la nourriture qui n’est plus utilisée par les poissons. L’acidification des eaux a un effet sur les animaux à
tégument calcaire : carapace des crustacés, coquille des larves de mollusques, épines d’oursins et même écailles des poissons sont fragilisées par cette nouvelle chimie de la mer. Plus mous, ces animaux deviennent
plus digestes et sont désormais consommés par les méduses qui, mieux nourries, grandissent et se reproduisent plus vite. Si l’on ajoute que les polypes ont une affinité pour le plastique, selon notre collègue américaine
Jennifer Purcell, on devine l’inquiétude que représentent les grands gyres de plastique qui dérivent dans tous les océans.
Gélification généralisée des océans
Depuis 1972, les grandes
conventions internationales se sont engagées à améliorer les conditions de gestion des productions de la mer. En 1992, Rio a fait rêver à un avenir radieux dans les océans, avec la mise en place d’un développement
durable dans le plus grand respect de la biodiversité. La mer était considérée comme la source de toutes les richesses et semblait un immense eldorado. Les projets ambitieux mobilisaient le potentiel scientifique et technologique
pour des pêches toujours plus abondantes.
Presque trente ans plus tard, la désillusion est totale, car les méduses ont remplacé les tonnes de poissons promises. Le Grenelle de la mer en 2007 constate que la gélification
se généralise à tous les océans. En 2010, lors de la Convention sur la biodiversité, la prise de conscience de sa dégradation s’amorce avec, en 2015, une nouvelle proposition de loi pour la préserver.
L’élan et la dynamique insufflés par ces gigantesques réunions laissent la place à une terrible constatation, car pendant tout ce temps passé en discussion, les méduses ont lentement mais sûrement occupé
tout le milieu océanique !
Pour ne pas avoir entendu les cris d’alarme poussés par les naturalistes, les biologistes marins et les océanographes depuis plus de quarante ans, les décideurs ont laissé se créer
dans les océans des conditions de vie totalement déséquilibrées, qui éliminent les grands vertébrés, des requins aux baleines, et favorisent des organismes très primitifs comme les méduses. Présentes
depuis plus de 600 millions d’années, elles ont traversé toutes les vicissitudes des ères géologiques, ce qui dénote une belle résistance et une remarquable adaptation, et elles s’imposent désormais
dans l’économie des mers et dans un paysage marin nouveau, véritable Médusocène.
Jacqueline Goy, attachée scientifique de l’Institut océanographique, Fondation Albert Ier -Prince de Monaco.
21 mai 2015
Caton, cité dans Médée de Christa Wolf :
« Dès que les femmes sont mises sur le même pied que nous, elles nous sont supérieures »
Magnifique. Dans quel contexte a-t-il écrit
cela ? A rechercher…
22 mai 2015
Trouvé sur un site appelé wikiquotes, en allemand :
Welcher Cato? --Thomas 15:32, 3. Sep 2006 (CEST)
• "Sobald die Weiber uns gleichgestellt sind,
sind sie uns überlegen." - Cato
Marcus Porcius Cato der Ältere. Im Original lautet der Satz: "extemplo simul pares esse coeperint, superiores erunt" und stammt aus einer Rede Catos aus dem Jahre 195 v. Chr. gegen die Aufhebung des Oppischen
Gesetzes. Die Rede, deren Echtheit von einigen Historikern übrigens angezweifelt wird, findet sich im 34. Buch der "Römischen Geschichte" von Livius. Georges übersetzt "superiores erunt" in seinem Ausführlichen Handwörterbuch mit "werden
sie eure Herren sein". Daraus läßt sich folgern, daß die Übersetzung des Satzes in der hier vorgelegten Form, wenn man ihn im Zusamenhang von Catos Rede betrachtet, sinnentstellend und irreführend ist. Denn die Vorstellung, daß
Frauen Männern "überlegen" sein könnten, ist der griechisch-römischen Antike fremd gewesen; sie tauchte ideengeschichtlich erst im Spätmittelalter bzw. frühen Neuzeit auf. Einer der am meisten aufgelegten Autoren hierzu ist Agrippa
von Nettesheim mit seiner Abhandlung "De nobilitate et praecellentia foeminei sexus" aus dem Jahre 1529 gewesen. Es wäre eventuell interessant herauszufinden, woher die obige übersetzte Fassung des Catoschen Satzes, die bereits eine bemerkenswerte
Karriere im Internet aufweisen kann, eigentlich stammt. Ansonsten schlage ich vor, die Übersetzung von Konrad Heusinger [1886] zu verwenden (die auch in John Balsdons "Die Frau in der römischen Antike" mitgeteilt wird): "Den Augenblick, sowie sie
anfangen, euch gleich zu sein, werden sie eure Herren sein".
Erledigt - Danke! --Thomas 11:49, 19. Sep 2006 (CEST)
C’est bien ce qu’il me semblait! La phrase citée par Wolf ne peut pas avoir été écrite
au deuxième siècle av J-C, et par Caton l’ancien en plus.
Une traduction plus conforme au latin original serait plutôt : « ne laissez pas trop de liberté à votre femme dans votre maison, sinon vous vous
retrouverez vite sous la pantoufle. »
29 mai 2015
Entendu à l’Eglise de la Madeleine notre ami Oleguer jouer la première et la cinquième sonate pour violoncelle de Bach. Magnifique… Mais
en fait c’était dans le cadre d’un service religieux de l’Eglise Protestante Allemande. Et on a aussi entendu un magnifique texte tiré de Proverbes 8, et parlant de la sagesse :
22 L'Eternel m'a créée la première
de ses oeuvres, Avant ses oeuvres les plus anciennes. 23 J'ai été établie depuis l'éternité, Dès le commencement, avant l'origine de la terre.
24 Je fus enfantée quand il n'y avait point d'abîmes,
Point de sources chargées d'eaux; 25 Avant que les montagnes soient affermies, Avant que les collines existent, je fus enfantée; 26 Il n'avait encore fait ni la terre, ni les campagnes, Ni le premier atome de la poussière du monde.
27 Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là; Lorsqu'il traça un cercle à la surface de l'abîme, 28 Lorsqu'il fixa les nuages en haut, Et que les sources de l'abîme jaillirent avec force, 29 Lorsqu'il donna une limite
à la mer, Pour que les eaux n'en franchissent pas les bords, Lorsqu'il posa les fondements de la terre, 30 J'étais à l'oeuvre auprès de lui, Et je faisais tous les jours ses délices, Jouant sans cesse en sa présence,
31 Jouant sur le globe de sa terre, Et trouvant mon bonheur Parmi les fils de l'homme.
Quelle poésie !
30 mai 2015
Mauvaise période : je retombe dans les romans policiers. Ce ne sont d’ailleurs pas toujours
de mauvais livres. J’ai découvert James Ellroy et Michael Connelly. De ce dernier, dans Gods of guilt, je retrouve cette idée que j’ai déjà exprimée dans ce journal : il ne faut pas se mettre du côté
de ses ennemis…Les Gods of guilt dans ce livre, c’est le jury dans un procès pénal. Mais c’est aussi le jury intérieur qui nous poursuit toute la vie. Sur l’idée de ne pas se joindre à lui : «
The gods of guilt are many. You don’t need to add to them . » Et la fin du livre est belle : « Everybody has a jury, the voices they carry inside….Those I have loved and those I have hurt. Those who bless me and those who haunt me.
My gods of guilt. Every day I carry on and I carry them close. Every day I step into the well before them and I argue my case.“
Cela me rappelle les vers de Clive James, écrits ( dans Sentenced to life) lorsque vieux et très malade,
il se prépare à mourir:
A sad man, sorrier than he can say.
But surely not so guilty he should die
Each day from knowing that his race is run:
My sin was to be faithless. I would lie
As if I could be true to everyone
At once, and all the damage that was done
Was in the name of love, or so I thought…
1 juin 2015
I would lie
As if I could be true to everyone
Mentir, mentir.. Magnifique condamnation de l’homme mâle dans Médée,
de Christa Wolf. Ce livre est un espèce de livre féministe absolu…Magnifique…
A la page 134 : Circé parle :« Parce que tout est si transparent, si facile à comprendre. Parce que cela ne leur (les hommes)
fait rien du tout. Parce qu’ils peuvent rester de marbre tout en me regardant, tandis qu’ils mentent, qu’ils mentent et mentent encore. »
Page 132 : « Sais-tu ce qu’ils cherchent, Médée ? me demanda-t-elle.
Ils cherchent une femme qui leur dise qu’ils ne sont coupables de rien ; que ce sont les dieux, que le hasard les fait adorer, qui les ont entraînés dans ces aventures. Que la trace de sang qu’ils laissent derrière eux est indissociable
de cette virilité que les dieux leur ont assignée. »
Page 133 : « Il lui était arrivé ( à Circé) de chasser de l’île une meute d’hommes transformés en cochons, car elle
avait pensé que çà pourrait peut-être les éclairer sur eux-mêmes. »
Question : comment l’auteur va-t-elle justifier Médée pour le meurtre de ses enfants ? Suspense…
2 juin 2015
La fin du livre Médée est géniale, mais je ne vais pas la dévoiler ici : il faut lire le livre d’abord…
3 juin 2015
Au fond, ce journal, ou ce galimatias, c’est un aide-mémoire. J’écris
pour ne pas oublier…
4 juin 2015
Dans le NYRB du 7 mai, un axcellent article de Dyson sur Einstein, aveec un très bon résumé, en quelques lignes, des différentes interprétations de la mécanique quantique
:
To summarize the present situation, there are three ways to understand philosophically our observations of the physical universe. The classical philosophy of Einstein has everything in a single layer obeying classical laws, with quantum processes unexplained.
The quantum-only philosophy has included everything in a single layer obeying quantum laws, with the astonishing solidity and uniqueness of the classical illusion unexplained. The dualistic philosophy gives reality impartially to the classical vision of Einstein
and to the quantum vision of Bohr, with the details of the connection between the two layers unexplained. All three philosophies are tenable, and all three are incomplete. I prefer the dualistic philosophy because I give equal weight to the insights of Einstein
and Bohr. I do not believe that the celestial harmonies discovered by Einstein are an accidental illusion.
6 juin 2015
Quelques paroles tristes et pleines de sagesse à la fin des mémoires de Lady Diana Cooper :
Age wins and one
must learn to grow old…so now I must learn to walk this long unlovely wintry way, looking for spectacles, shunning the cruel looking-glass, laughing at my clumsiness before others mistakenly condole, not expecting gallantry yet disappointed to receive
none, apprehending every ache or shaft of pain, alive to blinding flashes of mortality, unarmed, totally vulnerable.
The long custom of living disinclines one to dying…. Besides, before the end, what light may shine?
7 juin 2015
Lu un article de Sachs (dans le NYRB bien sûr) sur une détérioration de son système nerveux autonome ( autonomic nervous system (ANS)) à la suite d’une opération très spéciale pour détruire
ses métastases au foie. Le ANS nous informe sur « comment on se sent » alors que le système nerveux central nous renseigne sur le monde extérieur.
« The ANS was only recognized and explored in the early part
of the twentieth century, whereas many of the functions of the central nervous system (CNS), especially the brain, had already been mapped in detail in the nineteenth century. This is something of a paradox, for the autonomic nervous system evolved long before
the central nervous system…
The central nervous system, with its sense organs (including those in the joints, the muscles, the movable parts of the body), tells one who one is and what one is doing. The autonomic nervous system, sleeplessly monitoring
every organ and tissue in the body, tells one how one is »
8 juin 2015
Vu un vrai spectacle d’amateurs, présenté par quelques amis. Très bien conçu, car fait de petites scénettes, ainsi chacun avait
un vrai rôle à jouer. J’aurais peut-être dû rester dans ce groupe…
9 juin 2015
Puisque nous sommes dans le spectacle, un petit clip monté sur une belle chanson d’un ami , illustrée par une
très belle histoire…
https://www.youtube.com/watch?v=a2rHeG0Camg
10 juin 2015
Très intéressant concept exposé dans un article paru dans Nature (David C. Rose Nature Climate Change 4, 1038 (2014))
: boundary work : concept très proche de celui de transdisciplinarité :
‘socially constructed and negotiated borders between science and policy’4
11 juin 2015
En 1810, l’écrivain
et compositeur E. T. A. Hoffmann, célèbre pour ses récits dédiés au fantastique et au bizarre, publiait une extraordinaire critique de la Cinquième Symphonie :
« La musique instrumentale de Beethoven découvre
à nos yeux le royaume de l’énorme, de l’immense. Là, les ténèbres de la nuit sont percées de rayons, et nous sentons la présence d’ombres gigantesques oscillant devant nous, toujours plus proches.
Elles détruisent en nous tout sentiment, excepté une aspiration douloureuse et infinie, où chaque désir bondit avec des sons exultants, puis s’effondre et disparaît… La musique de Beethoven met en branle une machine
produisant de la terreur mêlée d’admiration, de l’angoisse, de la douleur. »
Cela me rappelle une phrase de Beethoven lui-même, que je cite de mémoire, où il dit, plus sobrement, qu’il interprète
ses mouvements lents comme une promenade en forêt, avec des passages à l’ombre et des passages à la lumière.
12 juin 2015
Quelqu’un demande à Paul Newman s’il avait eu de la peine à être
fidère à son épouse. Il répondit que pourquoi quitter un excellent repas à la maison pour aller manger un hamburger dans la rue.
13 juin 2015
Pris une décision : parmi mes lectures, je dois lire au
moins un livre jusqu’au bout. En ce moment, ce sera The Science of Interstellar de Kip Thorn. Livre passionant. En voyant le film, je croyais avoir détecté un erreur scientifique : impossible d’avoir un tel décalage de temps
entre l’orbiteur et la planète de Miller sans avoir également un tel effet de marée que tout serait instantanément écartelé. Pan sur le bec : c’est possible, mais il faut avoir un immense trou noir qui
tourne sur lui-même à (presque) la vitesse maximale autorisée… C’est à dire à (presque) la vitesse de la lumière à l’horizon.
14 juin 2015
La justification biblique de l’esclavage
: Genèse 9,24
Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet. 25 Et il dit: Maudit soit Canaan! qu'il soit l'esclave des esclaves de ses frères! .
15 juin 2015
Je déguste
les poèmes de Clive James sur la vieillesse.
Aujourd’hui :
En lisant le livre de Kip Thorn, je me rends compte que mon jugement du 1 er décembre 2014 sur le film était un peu superficiel. En fait c’est un film qui
cache une grande profondeur de réflexion sur ce que pourrait être la structure de la réalité physique.
Et je retourne aussi au magnifique poème de Dylan Thomas, que je cite le 1er décembre 2014:
Do not go
gentle into that good night….
16 juin 2015
Fidelio au Grand Théâtre. Décidément pas un grand opéra, l’histoire est ridicule, le livret mièvre au possible, le suspense nul. Reste la
musique, par moment sublime. Et l’ode, très naïf à la liberté et à la bonté d’un bon prince. Pour faire un bon opéra, il faut quand même un bon livret.
Excellent article sur le Digital
journalism dans NYRB de juin 25. Plusieurs sites à explorer : Buzz Feed, etc
Clive James pour aujourd’hui :
This bumpy slide downhill
Leads from my bed to where I am bound to drown
At this rate.
Qu’ai-je appris du
livre de Kip Thorn ?
1. Pour que la différence de temps entre le vaisseau Endurance (ou la Terre) et la surface de la Planète de Miller soit de une heure pour 7 ans, il faut que le trou noir tourne à une vitesse
à 1 pour 1000 milliards de la vitesse maximum autorisée par la relativité (p.61)
17 juin 2015
Clive James pour aujourd’hui :
This bumpy slide downhill
Leads from my bed to where I am bound to drown
At
this rate.
Qu’ai-je appris du livre de Kip Thorn ?
- Pour que la différence de temps entre le vaisseau Endurance (ou la Terre) et la surface de la Planète de Miller soit de une heure pour 7 ans, il faut que
le trou noir tourne à une vitesse à 1 pour 1000 milliards de la vitesse maximum autorisée par la relativité (p.61)
18 juin 2015
Clive James pour aujourd’hui :
To hear me talk,
You’d
think I found my fate sad. Hardly that :
All that has happened is I’ve hit the wall.
Disintegration is appropriate.
Qu’ai-je appris du livre de Kip Thorn (2) ?
- Un trou noir de la masse de Gargantua est entouré
par une surface de feu (shell of fire) constituée de rayons de lumière momentanément pris dans le champ de gravitation et qui font plusieurs fois le tour du trou noir avant de s’échapper à nouveau.
28 juillet 2015
Témoignage émouvant de Oliver Sachs, dans le NY Times, proche de la mort :
Oliver Sacks: My Periodic Table
By OLIVER SACKSJULY 24, 2015
I LOOK forward eagerly, almost greedily, to the weekly arrival of journals like
Nature and Science, and turn at once to articles on the physical sciences — not, as perhaps I should, to articles on biology and medicine. It was the physical sciences that provided my first enchantment as a boy.
In a recent issue of Nature, there
was a thrilling article by the Nobel Prize-winning physicist Frank Wilczek on a new way of calculating the slightly different masses of neutrons and protons. The new calculation confirms that neutrons are very slightly heavier than protons — the ratio
of their masses being 939.56563 to 938.27231 — a trivial difference, one might think, but if it were otherwise the universe as we know it could never have developed. The ability to calculate this, Dr. Wilczek wrote, “encourages us to predict a
future in which nuclear physics reaches the level of precision and versatility that atomic physics has already achieved” — a revolution that, alas, I will never see.
Francis Crick was convinced that “the hard problem” — understanding
how the brain gives rise to consciousness — would be solved by 2030. “You will see it,” he often said to my neuroscientist friend Ralph, “and you may, too, Oliver, if you live to my age.” Crick lived to his late 80s, working and
thinking about consciousness till the last. Ralph died prematurely, at age 52, and now I am terminally ill, at the age of 82. I have to say that I am not too exercised by “the hard problem” of consciousness — indeed, I do not see it as a
problem at all; but I am sad that I will not see the new nuclear physics that Dr. Wilczek envisages, nor a thousand other breakthroughs in the physical and biological sciences.
A few weeks ago, in the country, far from the lights of the city, I saw the
entire sky “powdered with stars” (in Milton’s words); such a sky, I imagined, could be seen only on high, dry plateaus like that of Atacama in Chile (where some of the world’s most powerful telescopes are). It was this celestial splendor
that suddenly made me realize how little time, how little life, I had left. My sense of the heavens’ beauty, of eternity, was inseparably mixed for me with a sense of transience — and death.
I told my friends Kate and Allen, “I would
like to see such a sky again when I am dying.”
“We’ll wheel you outside,” they said.
I have been comforted, since I wrote in February about having metastatic cancer, by the hundreds of letters I have received, the expressions
of love and appreciation, and the sense that (despite everything) I may have lived a good and useful life. I remain very glad and grateful for all this — yet none of it hits me as did that night sky full of stars.
I have tended since early boyhood
to deal with loss — losing people dear to me — by turning to the nonhuman. When I was sent away to a boarding school as a child of 6, at the outset of the Second World War, numbers became my friends; when I returned to London at 10, the elements
and the periodic table became my companions. Times of stress throughout my life have led me to turn, or return, to the physical sciences, a world where there is no life, but also no death.
And now, at this juncture, when death is no longer an abstract
concept, but a presence — an all-too-close, not-to-be-denied presence — I am again surrounding myself, as I did when I was a boy, with metals and minerals, little emblems of eternity. At one end of my writing table, I have element 81 in a charming
box, sent to me by element-friends in England: It says, “Happy Thallium Birthday,”a souvenir of my 81st birthday last July; then, a realm devoted to lead, element 82, for my just celebrated 82nd birthday earlier this month. Here, too, is a little
lead casket, containing element 90, thorium, crystalline thorium, as beautiful as diamonds, and, of course, radioactive — hence the lead casket.
At the start of the year, in the weeks after I learned that I had cancer, I felt pretty well, despite
my liver being half-occupied by metastases. When the cancer in my liver was treated in February by the injection of tiny beads into the hepatic arteries — a procedure called embolization — I felt awful for a couple of weeks but then super well,
charged with physical and mental energy. (The metastases had almost all been wiped out by the embolization.) I had been given not a remission, but an intermission, a time to deepen friendships, to see patients, to write, and to travel back to my homeland,
England. People could scarcely believe at this time that I had a terminal condition, and I could easily forget it myself.
This sense of health and energy started to decline as May moved into June, but I was able to celebrate my 82nd birthday in style.
(Auden used to say that one should always celebrate one’s birthday, no matter how one felt.) But now, I have some nausea and loss of appetite; chills in the day, sweats at night; and, above all, a pervasive tiredness, with sudden exhaustion if I overdo
things. I continue to swim daily, but more slowly now, as I am beginning to feel a little short of breath. I could deny it before, but I know I am ill now. A CT scan on July 7 confirmed that the metastases had not only regrown in my liver but had now spread
beyond it as well.
I started a new sort of treatment — immunotherapy — last week. It is not without its hazards, but I hope it will give me a few more good months. But before beginning this, I wanted to have a little fun: a trip to North Carolina
to see the wonderful lemur research center at Duke University. Lemurs are close to the ancestral stock from which all primates arose, and I am happy to think that one of my own ancestors, 50 million years ago, was a little tree-dwelling creature not so dissimilar
to the lemurs of today. I love their leaping vitality, their inquisitive nature.
NEXT to the circle of lead on my table is the land of bismuth: naturally occurring bismuth from Australia; little limousine-shaped ingots of bismuth from a mine in Bolivia;
bismuth slowly cooled from a melt to form beautiful iridescent crystals terraced like a Hopi village; and, in a nod to Euclid and the beauty of geometry, a cylinder and a sphere made of bismuth.
Bismuth is element 83. I do not think I will see my 83rd
birthday, but I feel there is something hopeful, something encouraging, about having “83” around. Moreover, I have a soft spot for bismuth, a modest gray metal, often unregarded, ignored, even by metal lovers. My feeling as a doctor for the mistreated
or marginalized extends into the inorganic world and finds a parallel in my feeling for bismuth.
I almost certainly will not see my polonium (84th) birthday, nor would I want any polonium around, with its intense, murderous radioactivity. But then, at
the other end of my table — my periodic table — I have a beautifully machined piece of beryllium (element 4) to remind me of my childhood, and of how long ago my soon-to-end life began.
31 août 2015
Mort de Oliver Sachs. Je n’ai
presque rien écrit dans ce journal ces derniers temps. L’excuse ? Un été caniculaire une maison de campagne toujours pleine de famille et de visiteurs, pas une seconde à moi, sauf pour lire des romans policiers…
Je décide de suivre un peu la problématique du climat, à l’approche de la conférence COP21. Nous sommes de la génération qui va peut-être voir disparaître peu à peu la belle planète
que nous ont léguée 4 milliards d’années d’évolution assez bienveillante après tout. Je tiendrai cette rubrique en anglais
An initial summary
1. To keep the global temperature
increase to a maximum of 2 °C (a goal often stated), one has to keep the total CO2 (and other greenhouse gases) emitted into the atmosphere under about 3000 Gt equ since the beginning of the industrial revolution . Of these about 2000 Gt have already been
emitted. We have therefore an emission “budget” of about 1000 Gt.
2. Today the annual emissions amount to about 49 Gt CO2 equ. And there are increasing. We have therefore a budget of about 20 years. If one continues
like that, by the year 2035, we will start to overcome the limit of 2 °C (not immediately though). (some sources speak of the year 2040 rather than 2035).
3. The 21st Conference of the Parties (COP 21), to be held in Paris in December
of 2015, will be based on the Intended Nationally Determined Contributions (INDCs) submitted by countries in advance. These are published regularly by the organizers of the Conference.
4. The bad news is that if the INDC’s
are adopted and implemented, we will have gained only a few months on the deadline of 2040 (see the IEA report). It is hoped therefore that the public opinion and conscience will evolve rapidly and lead to much more sustained efforts than described in the
INDCs.
It is perhaps useful to cite two basic references:
- The IPCC Climate Change 2014 Synthesis Report: https://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar5/syr/SYR_AR5_FINAL_full.pdf
The International Energy
Report: Energy and Climate Change: https://www.iea.org/publications/freepublications/publication/WEO2015SpecialReportonEnergyandClimateChange.pdf
1 septembre 2015
It is obvious from the statements of important decision makers and experts that
it is well known to all informed people that it will be impossible to keep the emissions of CO2 under the 1000 Gt limit, and therefore to keep the temperature increase under 2 °C, unless we finf some way, after 2050, to retrieve the excess CO2 from
the atmosphere.
The hope is that it will be possible later to retrieve the excess CO2 by some technological means after 2050. See the comment “Betting on negative emissions” by Sabine Fuss et al (Nature Climate Change, 4, 850, 2014; nclimate2392).
But, as emphasized in this article,” Bioenergy with carbon capture and storage could be used to remove carbon dioxide from the atmosphere. However, its credibility as a climate change mitigation option is unproven and its widespread deployment
in climate stabilization scenarios might become a dangerous distraction”
Le poème du jour: Paul Verlaine
Clair de lune
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson
se mêle au clair de lune,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
2 septembre 2015
Thème recurrent: definition de la poésie:
“ Qu’est-ce que la poésie?...Que’est-ce que l’âme?...Lorsqu’un poème, ou simplement un vers provoque chez le lecteur une sorte de choc, le tire
hors de lui-même, le jetant dans le rêve, ou au contraire le constraint à descendre en lui plius èfofondément jusqu’à le confronter avec l’être et le destin, à ces signes se reconnaît la
réussite poétique.”
Georges Pompidou
Etonnant: pas un mot sur la musique du langage…
3 septembre 2015
Bioenergy with carbon capture and storage () is an interesting concept: one captures CO2 from the atmosphere
producing biofuels, and one then burns this biofuel in plants that capture the emitted CO2.
4 septembre 2015
Trois nouvelles très intéressantes du monde de la physique.
- Découverte d’un supraconducteur
à très haute température de transition (200 K) mais à très haute pression (H2S)
- Confirmation définitive des résultats d’Aspect sur le caractère non intuitif de la mécanique
quantique, en fermant les deux « loopholes » existants.
- Rumeur venant du Cern annonçant de nouvelles particules très lourdes, peut-être supersymmétriques.
19 septembre 2015
Un
article intéressant sur la fondation de la Confédération Suisse. Le plus amusant : les cantons primitifs ont voté contre la Constitution de 1848, ce qui est logique, mais ils ont aussi voté contre toutes les révisions
successives, inclus la révision de 1999. Les cantons primitifs ne sont pas le berceau de la Suisse, ce sont les berceaux d’un mythe…
René Jost
Ce jour-là, la première Constitution fédérale
a été mise en vigueur, créant ainsi notre État fédéral démocratique moderne avec ses 22 cantons dans quatre régions linguistiques. Elle est à la base du développement réussi de notre
État au fil des 167 années qui se sont écoulées depuis le 12 septembre 1848.
Partout en Europe, la première moitié du XIXe siècle fut très agitée, y compris en Suisse où les sept cantons
catholiques d’Uri, Schwyz, Ob- et Nidwald, Lucerne, Zoug, Fribourg et Valais se sont violemment opposés à la création d’un État fédéral voulue par les Radicaux, qui se sont finalement imposés après
la courte guerre civile du Sonderbund de 1847.
La trahison du Sonderbund en général et des Waldstaetten en particulier
Au début du XIXe siècle, Napoléon Ie a dicté aux Confédérés la configuration
de notre pays en imposant en 1803 les pays d’Argovie, St-Gall, Thurgovie, Grisons, Vaud et Tessin comme nouveaux cantons à part entière. Cette constellation fut confirmée par le Congrès de Vienne de 1815, sans que les émissaires
suisses dépêchés à Vienne, aient eu grand-chose à dire. Ce congrès a ajouté les cantons de Genève, Neuchâtel et Valais en créant ainsi la Suisse des 22 cantons, telle qu’elle existe
toujours. L’entrée dans la Confédération du 23e canton du Jura en 1979 n’a pas modifié le territoire de la Suisse.
Au XIXe siècle, la perspective de la création d’un seul pays démocratique
au milieu de monarchies irritait profondément les deux plus puissantes d’entre elles, à savoir l’Autriche et la France. Déclaration musclée du ministre Guizot à la Chambre des députés, en 1847, à
Paris: «Au nom de quelles idées veut-on aujourd’hui changer la Constitution de la Suisse? Au nom des idées radicales, des plus passionnément, exclusivement radicales… Partout où elles ont dominé une société,
les idées radicales ont amené sa ruine et sa honte. On les représente aujourd’hui comme une découverte de notre temps, comme un grand progrès vers lequel toute l’Europe marche. Ce sont de vieilles et honteuses
idées… Nous avons donc bien raison, dans l’intérêt de la Suisse comme dans notre propre intérêt, de repousser ces idées, de recommander qu’on les repousse et qu’on s’en défende.»
L’opposition de l’Autriche à l’émergence d’une démocratie au milieu de monarchies n’était pas moins virulente. Metternich avait promis aux responsables du Sonderbund de l’aide militaire pour
empêcher la création de notre État démocratique.
Les chancelleries européennes partageaient cet avis, ce qui a passablement renforcé l’alliance séparatiste. Cela a incité de Lucernois Siegwart-Muller,
fondateur et animateur politique du Sonderbund d’écrire dans son journal «Les douze cantons et deux demi-cantons s’imaginent canonner la Suisse catholique sans qu’on l’entende en France et en Autriche!»
Sous
l’influence de Siegwart-Muller, le Conseil de guerre du Sonderbund a commis une abominable trahison, puisqu’il décida de marcher contre le Tessin en ouvrant les hostilités le 3 novembre 1847 au col du Gothard. L’objectif était
de renverser les radicaux au Tessin et de favoriser le ravitaillement en vivres et armes acheminés par l'Italie du Nord autrichienne. Après quelques succès initiaux, l’armée du Sonderbund s'embourba près de Biasca.
La révolution grondait autant en Autriche qu’en France et cela avait pour conséquence que ces deux grandes puissances de l’époque ne pouvaient pas se permettre d’attaquer notre pays. D’autre part, pour assurer
leur propre sécurité, elles avaient besoin d’être séparées par le pays tampon qu’était la Suisse.
Si les cantons du Sonderbund en général et les Waldstaetten en particulier avaient réussi
à empêcher la création de notre État fédéral moderne grâce à l’appui d’une intervention militaire par des armées étrangères sur notre sol, la Suisse n’existerait probablement
plus. L’indépendance du pays n’était d’ailleurs pas l’objectif des cantons du Sonderbund, mais ils voulaient maintenir les valeurs idéologiques de l’Europe catholique défendues par la France et l’Autriche.
Précisons que les cantons des Waldstaetten Uri, Schwyz, Nid- et Obwald, n’ont jamais approuvé la Constitution fédérale, ni la première de 1848, ni les révisions de 1872 et 1874 et même pas celle de 1999.
L’État fédéral de 1848 a rendu l’indépendance à la Suisse
Dès 1815, l’’objectif des forces libérales était la création d’un État fédéral.
Elles ont préparé le terrain dans les cantons. Jusqu’en 1831 Zurich, Berne, Lucerne, Fribourg, Soleure, St-Gall, Argovie, Thurgovie, Vaud et un peu plus tard Bâle-Campagne et Glaris se sont donné des Constitutions libérales.
Malgré la farouche opposition du Sonderbund sur le plan interne et les énormes pressions exercées et menaces proférées par les monarchies européennes en général et des grandes puissances Autriche et
France en particulier, les forces libérales ne se sont pas laissé intimider et elles ont préparé la votation populaire qui a eu lieu durant la première moitié de 1848. Dans 14 cantons et deux demi cantons, la Constitution
fédérale a été acceptée par 72.8% ou 145'584 oui contre 54'320 non. En outre, elle fut acceptée par 15 cantons et un demi-canton contre 6 cantons et un demi-canton. Même si les conditions, dans lesquelles de
cette première votation fédérale s’est déroulée, ne correspondaient pas encore au standard auquel nous sommes habitués, il n’en demeure pas moins que la première Constitution a été
acceptée avec une confortable majorité des citoyens et des cantons.
Le 12 septembre 1848, la Diète fut dissoute et la première Constitution fédérale mise en vigueur, créant la Confédération
suisse que nous connaissons aujourd’hui.
Même si l’ingérence de Napoléon Ier dans les affaires des Confédérés, notamment en leur imposant en 1803 d’accepter six nouveaux cantons, s’est finalement
avérée bénéfique pour notre pays, il n’en demeure pas moins que c’est un souverain étranger qui lui a dicté ce qu’il avait à faire après la chute de l’ancienne Confédération.
Ensuite, c’est le Congrès de Vienne qui a en grande partie dicté aux cantons suisses qui étaient terriblement divisés, les conditions à respecter.
Du fait que l’Autriche et la France ont continué à
se mêler de nos affaires, notamment en s’opposant violemment à la création de notre État fédéral démocratique, la courageuse décision prise par la majorité des citoyens suisses de ne pas respecter
les injonctions venues de Paris et de Vienne a rendu l’indépendance et la dignité à la nouvelle Confédération Suisse, née le 12 septembre 1848.
20 septembre 2015
Un beau poème de Yeats
Though you are in your shining days,
Voices among the crowd
And new friends busy with your praise,
Be not unkind or proud,
But think about old friends the most:
Time’s bitter flood will rise,
Your beauty perish and be lost
For all eyes but these eyes.
5 octobre 2015
Magnifique bande dessinée de Roz Chast : A memoir. Les parents énervent toujours leurs enfants. Dans cette bande dessinée, les parents
sont très liés, ils font tout ensemble, même çà, qui devrait être touchant et acceptable, cela énerve leur fille.
Cela dit, cette bande dessinée est une sombre mais réaliste description de
la fin de vie. Brrrr…
15 octobre 2015
Visite de A.Heeger, prix Nobel de Chimie, scientifique célèbre pour ses travaux sur le polyéthylène, et de son épouse Ruth, amis de jeunesse un peu perdus de vue.
A. Heeger a écrit un livre de mémoires : que je vais maintenant lire avec avidité
31 octobre 2015
Tannhäuser au cinéma du Met, avec Johan Botha, Tannhäuser, Michelle Deyoung Venus, Peter Mattei Wolfram,
Eva-Maria Westbroek Elizabeth. Pourquoi le sexe est-il considéré (par certains) comme la faute morale majeure dans notre civilisation ?
19 novembre 2015
Dans le numéro du 19 novembre de NYRB, un magnifique extrait du prix
Nobel de Litérature 2015, Svetlana Alexievich.
The Story of the Man Who Flew Like a Bird:
Ivan Mashovets—Graduate Student of the Philosophy Department
From the account of his friend, Vladimir Staniukevich, graduate student
in the Philosophy Department:
…He wanted to leave unnoticed, of course. It was evening. Twilight. But several students in the nearby dormitory saw him jump. He opened his window wide, stood up on the sill, and looked down for a long time. Then
he turned around, pushed hard, and flew… He flew from the twelfth floor…
A woman was passing by with a little boy. The youngster looked up:
“Mama, look, that man is flying like a bird…”
He flew for five seconds…
The district police officer told me all this when I returned to the dormitory; I was the only person who could be called his friend in any sense. The next day I saw a photo in the evening paper: he lay on the pavement face down…in the pose of a flying
man…
I can try to put some of it into words… Although everything is slipping away… You and I won’t make it out of this labyrinth… It will be a partial explanation, a physical explanation, not a spiritual one. For instance,
there’s something called the trust hotline. A person calls and says: “I want to commit suicide.” In fifteen minutes they dissuade him. They find out the reason. But it isn’t really the reason, it’s the trigger…
The
day before he saw me in the hall:
“Be sure to come by. We have to talk.”
That evening I knocked on his door several times, but he didn’t open it. Through the wall I could hear he was there (our rooms are adjacent). He was pacing.
Back and forth. Back and forth. “Well,” I thought, “I’ll drop by tomorrow.” Tomorrow I talked to the policeman.
“What’s this?” The policeman showed me a vaguely familiar folder.
I leaned over the table:
“It’s his dissertation. There’s the title page: Marxism and Religion.”
All the pages were crossed out. Diagonally, in red pencil, he’d written furiously: “Nonsense!! Gibberish!! Lies!!” It was his handwriting…
I recognized it…
He was always afraid of water… I remember that from our college days. But he’d never said that he was afraid of heights…
His dissertation didn’t pan out. Well, to hell with it! You have to admit you’re
a prisoner of utopia… Why jump from the twelfth floor on account of that? These days how many people are rewriting their master’s essay, their doctoral dissertation, and how many are afraid to admit what the title was? It’s embarrassing,
uncomfortable… Maybe he decided: I’ll throw off these clothes and this physical shell…
Behavioral logic didn’t lead to this, but the act was committed nonetheless… There’s the concept of fate. You’ve been given
a path to follow… You rise to it… You either rise, or fall… I think he believed that there is another life… In a thin layer… Was he religious? This is where speculation begins… If he believed, it was without intermediaries,
without cultish organizations, without any ritual. But suicide is impossible for a religious person, he wouldn’t dare violate God’s plan… Break the thread… The trigger mechanism works more easily for atheists. They don’t believe
in another life, aren’t afraid of what might be. What’s the difference between seventy years or a hundred? It’s just a moment, a grain of sand. A molecule of time…
He and I once talked about socialism not resolving the problem
of death, or at least of old age. It just skirts it…
I saw him make the acquaintance of a crazy guy in a used bookstore. This guy, too, was rummaging around in old books on Marxism, like we were. Then he told me:
“You know what he said?
‘I’m the one who’s normal—but you’re suffering.’ And you know, he was right.”
Art Resource
‘Marx as Prometheus’; engraving, 1843
I think that he was a sincere Marxist and saw Marxism
as a humanitarian idea, where “we” means much more than “I.” Like some kind of unified planetary civilization in the future… When you’d drop by his room he’d be lying there, surrounded by books: Plekhanov, Marx, biographies
of Hitler, Stalin, Hans Christian Andersen stories, Bunin, the Bible, the Koran. He was reading it all at once. I remember some fragments of his thoughts, but only fragments. I reconstructed them afterward… I’m trying to find meaning in his death…
Not an excuse, not a reason… Meaning! In his words…
“What is the difference between a scholar and a priest? The priest comes to know the unknown through faith. But the scholar tries to comprehend it through facts, through knowledge.
Knowledge is rational. But let’s take death, for instance. Just death. Death goes beyond thought.
“We Marxists have taken on the role of church ministers. We say we know the answer to the question: How do you make everyone happy? How?! My
favorite childhood book was The Human-Amphibian by A. Belyaev. I reread it again recently. It’s a response to all the utopians of the world… The father turns his son into a human-amphibian. He wants to give him the oceans of the world, to make
him happy by changing his human nature. He’s a brilliant engineer… The father believes that he’s uncovered the secret… That he’s God! He made his son into the most miserable of people… Nature doesn’t reveal itself
to human reason… It only entices it.”
Here are a few more of his monologues. As I remember them, at least.
“The phenomenon of Hitler will trouble many minds for a long time to come. Excite them. How, after all, is the mechanism
of mass psychosis launched? Mothers held their children up crying: ‘Here, Führer, take them!’
“We are consumers of Marxism. Who can say he knows Marxism? Knows Lenin, knows Marx? There’s early Marx… And Marx at the
end of his life… The halftones, shades, the whole blossoming complexity of it all, is unknowable to us. No one can increase our knowledge. We are all interpreters…
“At the moment we’re stuck in the past like we used to be stuck
in the future. I also thought I hated this my whole life, but it turns out that I loved it. Loved?… How can anyone possibly love this pool of blood? This cemetery? What filth, what nightmares…what blood is mixed into it all… But I do love
it!
“I proposed a new dissertation topic to our professor: ‘Socialism as an Intellectual Mistake.’ His response was: ‘Nonsense.’ As if I could decipher the Bible or the Apocalypse with equal success. Well, nonsense is a form
of creativity, too… The old man was bewildered. You know him yourself—he’s not one of those old farts, but everything that happened was a personal tragedy for him. I have to rewrite my dissertation, but how can he rewrite his life? Right
now each of us has to rehabilitate himself. There’s a mental illness—multiple, or dissociated, personality disorder. People who have it forget their names, social positions, their friends and even their children, their lives. It’s a dissolution
of personality…when a person can’t combine the official take or government belief, his own point of view, and his doubts…how true is what he thinks, and how true is what he says. The personality splits into two or three parts… There
are plenty of history teachers and professors in psychiatric hospitals… The better they were at instilling something, the more they were corrupted… At the very least three generations…and a few others are infected… How mysteriously
everything eludes definition… The temptation of utopia…
“Take Jack London… Remember his story about how you can live life even if you’re in a straitjacket? You just have to shrivel up, sink down, and get used to it…
You’ll even be able to dream…”
Now that I analyze what he said…follow his train of thought… I can see that he was preparing for departure…
We were drinking tea one time, and out of the blue he said:
“I
know how long I have…”
“Vanya, what on earth are you saying!” my wife exclaimed. “We were just getting ready to marry you off.”
“I was joking. You know, animals never commit suicide. They don’t violate
the course…”
The day after that conversation the dormitory housekeeper found a suit, practically brand new, in the rubbish bin; his passport was in the pocket. She ran to his room. He was embarrassed and muttered something about having been
drunk. But he never ever touched a drop! He kept the passport, but gave her the suit: “I don’t need it anymore.”
He’d decided to get rid of these clothes, this physical membrane. He had a more subtle, detailed understanding than
we did of what awaited him. And he liked Christ’s age.
One might think he’d gone mad. But a few weeks earlier I’d heard his research presentation… Water-tight logic. A superb defense!
Does a person really need to know when
his time will come? I once knew a guy who knew it. A friend of my father’s. When he left for the war, a gypsy woman prophesied: he needn’t be afraid of bullets because he wouldn’t die in the war, but at age fifty-eight at home, sitting in
an armchair. He went through the whole war, came under fire, was known as a foolhardy fellow, and was sent on the most difficult missions. He returned without a scratch. Until age fifty-seven he drank and smoked since he knew he’d die at fifty-eight,
so until then he could do anything. His last year was terrible… He was constantly afraid of death… He was waiting for it… And he died at age fifty-eight, at home…in an armchair in front of the television…
Is it better
for a person when the line has been drawn? The border between here and there? This is where the questions begin…
Once I suggested he dig into his childhood memories and desires, what he’d dreamed of and then forgotten. He could fulfill them
now… He never talked to me about his childhood. Then suddenly he opened up. From the age of three months he had lived in the country with his grandmother. When he got a bit older he would stand on a tree stump and wait for his mama. Mama returned after
he’d finished school, with three brothers and sisters—each child from a different man. He studied at the university, kept ten rubles for himself, and sent the rest of his stipend home. To Mama…
“I don’t remember her ever
washing anything for me, not even a handkerchief. But in the summer I’ll go back to the country: I’ll repaper the walls. And if she says a kind word to me, I’ll be so happy…”
He never had a girlfriend…
His brother
came for him from the countryside. He was in the morgue… We began looking for a woman to help, to wash him, dress him. There are women who do that sort of thing. When she came she was drunk. I dressed him myself…
In the village I sat alone
with him all night. Amid the old men and women. His brother didn’t hide the truth, although I’d asked him not to say anything, at least to their mother. But he got drunk and blabbed everything. It poured for two days. At the cemetery a tractor
had to pull the car with the casket. The old ladies crossed themselves fearfully and zealously:
“Went against God’s will, he did.”
The priest wouldn’t let him be buried in the cemetery: he’d committed an unforgivable
sin… But the director of the village council arrived in a van and gave his permission…
We returned at twilight. Wet. Destroyed. Drunk. It occurred to me that for some reason righteous men and dreamers always choose these kinds of places.
This is the only kind of place they are born. Our conversations about Marxism as a unified planetary civilization floated up in my memory. About Christ being the first socialist. And about how the mystery of Marxist religion wasn’t fully comprehensible
to us, even though we were up to our knees in blood.
Everyone sat down at the table. They poured me a glass of homemade vodka right away. I drank it…
A year later my wife and I went to the cemetery again…
“He’s not
here,” my wife said. “When we came the other times we were visiting him, this time it’s just a tombstone. Remember how he used to smile in photographs?”
So he had moved on. Women are more delicate instruments than men, and she
felt it.
The landscape was the same. Wet. Dilapidated. Drunk. His mother showered us with apples for the trip. The tipsy tractor driver drove us to the bus stop…
20 novembre 2015
De découvrir le prix Nobel de Litéreature
2015 Svetlana Alexievich me fait retourner à Alice Munro, et relire Dear Life. Génial.
21 novembre 2015
Vu au Met Cinéma : Lulu de Berg, dans une distribution somptueuse, comme toujours au Met et une mise en scène
incroyable d’imagination et de créativité, de William Kentridge, un nom à retenir…
22 novembre 2015
Vu un thriller tout à fait original : Hollywoodland dans lequel le détective ne découvre
pas la vérité à la fin, le tout est laissé en suspens à l’appréciation du spectateur…
Lu un article très intéressant quii explique l’espace comme une projection de l’entanglement
(enchevêtrement) depuis la surface de Maldacena. Le monde entier serait ainsi une illusion, ou plutôt la projection holographique d’un monde à deux dimensions dans lequel l’enchevêtrement jouerait le rôle central….Et
nous, dans tout çà ? ….Le rêve d’une ombre ?
Ref : (1 9 N O V E M B E R 2 0 1 5 | VO L 5 2 7 | N AT U R E | 2 9 3)
1 décembre 2015
Vu un opéra merveilleux A Midsummer Night’s
Dream de Britten au Grand Théâtre. Mise en scène de Katharina Thalbach. Après avoir joué dans cette pièce il y a deux ans avec le GEDS, quel plaisir de la retrouver sous cette forme, qui met en évidence encore
plus grande le mélange entre ces trois mondes : le monde des fées, le monde des adultes et le monde des comédiens…
Journal of the End Of the World : First Day :
The COP21 Conference starts in Paris today. The heralded
hope to keep the increase of temperature below 2 degrees is completely out of reach, and everybody speaks and acts as if there was some hope to realize this goal… Very strange…
5 décembre 2015
Les livres…J’accumule
les livres dans ma bibliothèque, sur ma table et dans mon Kindle, je me fais une liste de lecture, y compris un livre que je décide de lire jusqu’à la fin, et, bien sûr, je finis par lire un livre totalement inatendu, qui traînait
par là. Ces jours un magnifique et très détaillé récit de la campagne de Henri V en Normandie avec la bataille de Azincourt (Agincourt, Juliet Barker, 2005). (Azincourt se dit Agincourt en anglais…)
12 décembre
2015
Une internaute tombe sur mon journal, et m’envoie un message très aimable. Maintenant je sais qu’il y a au moins une personne qui me lit…
Journal of the End Of the World : Day 12th :
The COP21 Conference
has concluded today, with an international treaty. This is good, of course, but the content of the treaty is so lame, and so far from what is needed to keep the temperature below a 2 degrees increase, that it is almost ridiculous. But it is also certainly
the best that could be achieved at this point, given the political circumstances.
13 décembre 2015
Un ami m’envoie un livre sur Jaurès, qui décrit les débuts philosophiques et mystiques de cet homme d’action par excellence. Jaurès le Prophète par Eric Vinson et Sophie Viguier-Vinson. Je le parcours en vitesse mais il faudra y revenir…
19décembre 2015
Vu La Nuit de Valognes de Eric Emmanuel Schmitt, mis en scène par mon ami Patrick Brunet et avec mon ami Jean-Claude Armici.
20 décembre 2015
Et voilà, commencé un nouveau livre, Introducing the Ancient Greeks, de Edith Hall, reommandé par le NYRB.
Ce livre tente de cerner le miracle grec, qui commence au 8ème siècle avant JC, avec l’émergence de l’écriture, et de cette civilisation répandue dans tout le bassin méditéranéen, l’Attique, les îles et le Sud de l’Italie.
21 décembre 2015
Edith Hall atribue dix caractéristiques fondamentales aux ancients grecs :
- marins
- méfiants de l’autorité
- individualistes
- curieux, inquisitifs
- ouverts aux idées nouvelles
- spirituels (witty)
- compétitifs
- admiratifs de l’excellence chez les personnes talentueuses
- d’expression claire (articulate)
- hédonistes